Propos de campagne 3 mai 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 387 fois | ajouter un commentaire
Il était temps que ça se termine, je suis épuisé. Je n’aurais pas supporté une semaine de campagne de plus.
Vivement les législatives.
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Ségo facho ?
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 825 fois | comments closed
Vu le « débat » Sarkozy-Royal ce soir. Je mets « débat » entre guillemets, puisque seul Sarkozy a débattu, Royal partant dans tous les sens et se tenant le plus possible à une stratégie définie au départ (A quoi cela sert-il de définir des thèmes ? Et à quoi servaient les animateurs ? C’est incroyable).
Mais qu’aurait-on lu un peu partout si Sarkozy avait fait preuve de seulement 10% de l’aggressivité que Royal a montrée (sans parler de l’absence totale de volonté d’écouter…).
Au final:
– L’un a des propositions concrètes, chiffrées (qui ne sont même pas mises en cause par Royal, alors que pourtant, il y aurait matière). L’autre, à 3 jours du scrutin, sur tout ce qui compte « va faire appel aux partenaires sociaux », va provoquer un référendum sur l’Europe, va réformer les institutions…
Quel bordel ! Mais il va falloir attendre combien d’années pour qu’elle gouverne… Un second quinquennat ?
– Ségo a quand même réussi, sur un débat hyperpréparé, à avancer des idées totalement ridicules comme faire accompagner chaque femme fonctionnaire qui rentre chez elle le soir pour réduire l’insécurité ! (Effectivement, si on s’y prend comme ça, on peut embaucher facilement 500 000 nouveaux accompagnateurs… Plus besoin de réduire la fonction publique… Et il y a fort à parier que plusieurs femmes seront tout simplement violées par leur accompagnateur, en plus !). Pour moi, faire une exploitation comme ça d’un fait-divers, c’est le SUMMUM de la démagogie… Quand je pense que toute la gauche hurlait à la mort, à juste titre, lors de la campagne 2002 sous prétexte de l’exploitation du thème de l’insécurité, que Sègo elle-même accuse Sarkozy – et sur quel ton – d’immoralité pour sa diatribe sur les handicapés… Alors là, utiliser l’insécurité pour justifier l’augmentation du nombre des fonctionnaires… C’est dingue.
– elle est tellement peu préparée que son programme change en permanence, et qu’elle en fait même une théorie de gouvernement ! Ce soir, elle a désavoué Hollande sur les retraites, le PS sur les 35 heures, et je n’ai pas trop compris qui (les Verts ou les communistes) sur le nucléaire. C’est la politique Barbapapa. (Mais faire participer les français, si vraiment elle souhaite le faire, ne justifie nullement son impréparation personnelle).
– A titre professionnel, en tant que chef d’entreprise, je n’ai que faire de sa proposition d’avoir un jeune « gratuit » pendant 6 mois. Je n’aime pas le principe de la gratuité, d’abord, je trouve ça dégradant – et bien plus que le CPE. Il y a déjà tant à dire sur les stages… A titre de contribuable, je n’ai aucune envie de payer à une entreprise 6 mois d’un salarié.
Bref, tout ça, plus toute l’intolérance que je vois à gauche depuis quelques semaines me conduisent de plus en plus à voter Sarkozy, même si je ne pensais pas le faire au départ.
Ajout: lisez aussi cet article de Libé et voyez ce que donne un article de mauvaise foi, avec les phrases réelles du débat systématiquement sorties de leur contexte. Il y a 30 ans, seuls l’Humanité et Le Figaro utilisaient ce genre de méthodes. J’ai beaucoup lu Libé dans le passé et je suis un peu triste : ce n’est pas moi qui ai changé, c’est bien le journal. Libé est tombé bien bas et je plains ses lecteurs.
Ajout : Ségo a réussi à déstabiliser Sarko sur le nucléaire en le forçant à donner le ration de la part du nucléaire dans la production d’électricité que Sarko ne connaissait visiblement pas. Il a improvisé un 50% de circonstance et Ségo lui a dit que c’était en fait 17%. Je pense que les 2 se trompaient (la part du nucléaire dans l’électricité est ss doute bien plus grande que 50%, sinon de quoi débat-on ?)… On aura les chiffres dans les journaux du matin. Mais ça montre que Sarko est moins habile qu’on ne le pense – et donc assez bien préparé car ce genre de bourdes lui arrive peu, alors que Ségo, même quand elle est sûre d’elle…
Ajout: Comme je l’avais annoncé il y a une semaine, Bayrou attendait bien ce débat pour se prononcer « contre Nicolas Sarkozy ». En voilà un qui n’avait rien à dire et qui s’est débrouillé pour l’étaler sur 10 jours… Et s’il ne se prononce même pas explicitement pour Royal, c’est probablement que les sondages dont il dispose sont mauvais. S’il avait la moindre chance de faire tourner l’issue du débat, il la saisirait. C’est d’une rare médiocrité.
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Pétition pour l’organisation d’un débat Royal-Voynet sur TF1 28 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 495 fois | 5 commentaires
Nicolas Sarkozy verrouille les médias et empêche, par de multiples pressions, l’organisation du débat Royal-Voynet dont le seul objectif est pourtant d’éclairer les français, de leur permettre démocratiquement de faire un choix.
TF1, la 2, la 3 ont refusé de diffuser ce débat pourtant vital quelques jours avant l’élection, en invoquant de futiles prétextes légaux, alors qu’il est clair que ces 3 sociétés sont soumises en fait à l’influence du grand plouto-cosmopilito-financio-cratisme international, dont Nicolas Sarkozy est le représentant – que dis-je le représentant, il en est bien le chef !
Si ce débat ne pouvait pas se tenir, ce serait une insulte démocratique faite aux 1,2 % des français qui ont voté Voynet. Ce serait significatif de la brutalité des méthodes du Président de l’UMP.
Il est absolument nécessaire d’éclairer les français sur les raisons qui ont poussé jusqu’ici Mme Voynet à réserver son vote.
Non à l’affrontement entre blocs ! Oui à la démocratie !
Merci à tous ceux qui aiment la démocratie de laisser un commentaire et de signer la pétition.
Ajout: On murmure que Mr Sarkozy chercherait aussi à empêcher un débat Royal – Jack Lang ! Pourtant, il est absolument nécessaire pour tous que Mme Royal puisse répondre aux nombreuses critiques qui ont été émises par Jack Lang. Jack lang a le droit d’exprimer librement ses critiques, sans aucune concession et en parlant vrai comme il sait si bien le faire. Il s’agit de défendre la démocratie, la libre expression politique. Nous ne nous laisserons pas faire.
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Quelques vérités sur un débat truqué 27 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 487 fois | 1 commentaire
1) Sarkozy a le droit le plus strict de refuser un débat avec Bayrou. Je comprends d’ailleurs qu’il le fasse, compte tenu des attaques personnelles que lui envoie Bayrou depuis mardi. (Synthèse de la déclaration de Bayrou: je ne vote pas Royal parce qu’elle a un mauvais programme économique – question de fond, je ne vote pas Sarkozy parce qu’il est excité, vindicatif, etc… – question de personne).
2) Sarkozy a le droit d’exiger l’égalité des temps de parole. Stupida lex, sed lex. Du coup, à une semaine de l’élection, il devient difficile de compenser 1h de temps de parole, quelle que soit la chaîne qui diffuse – et donc d’organiser ce débat. Pas besoin d’invoquer un contrôle des media par Sarkozy.
3) Royal ne veut un débat télévisé que parce qu’il est quasi-impossible à obtenir. Royal souhaitait un débat avec la presse régionale et surtout pas à la télé (cf l’interview de mercredi avec Arlette Chabot). Elle a finalement, du bout des lèvres, accepté que le débat soit filmé… Maintenant qu’il devient évident que ce débat est difficile à organiser, elle hurle à la mort en rejetant la faute sur Sarkozy. C’est bien joué.
4) Si débat il y a, Bayrou n’est ni journaliste, ni neutre. Comme il est clair maintenant qu’il ne souhaite pas la victoire de Sarkozy, Bayrou sera en fait de connivence avec Royal. Il l’attaquera certainement, pour paraître équilibré, mais pas trop violemment. ,Il cherchera à la mettra en valeur. Scénario typique à la fin: « Nous avons des différences, certes, mais nous sommes tellement proches philosophiquement… ». Bref, Bayrou cherche à faire voter Royal, sans le dire explicitement. Ce ne serait pas un débat, mais une mise sur piédestal scénarisée.
5) Royal, Bayrou crient au loup (manipulation des media, de toute la presse régionale, du CSA…) alors qu’ils n’ont visiblement aucune bille pour le faire, que ce débat ne sera que propagande et qu’ils sont seuls responsables des problèmes logistiques. Bayrou fait ainsi fructifier ainsi son fonds de commerce contestataire. Royal n’a plus rien à perdre, vu les résultats du premier tour – et ce sera peut être sa force, car depuis 3 jours, ce « débat » occulte effectivement tous les autres.
6) Il est curieux que Sarkozy, qui a perdu une partie de son âme en allant à la pêche aux voix de Le Pen, ne soit pas prêt à faire plus que ça pour récupérer des voix somme toute plus honorables, celles de Bayrou. Cela peut résulter d’un calcul politique (Sarkozy sait qu’il a gagné et ne veut pas donner trop d’importance à Bayrou), mais je pencherai plutôt vers une forte inimitié entre les deux hommes. Sarkozy n’a peut-être plus d’âme, mais il lui reste encore deux couilles.
Au final, c’est Bayrou qui a la main. Royal le sait bien et refuserait probablement ce « débat » indigne si elle avait la moindre chance d’être élue normalement, en faisant simplement campagne.
Ajout 30/04: ce billet a été écrit avant le débat, mais la façon dont il s’est déroulé confirme en tous points le paragraphe 4. Prochaine étape: à l’issue du débat de mercredi, Bayrou, « ayant bien réfléchi », se prononcera finalement « à titre personnel » pour Royal. Il aura ainsi manipulé par 2 fois les électeurs et, plus grave, empêché le débat réel du second tour de se tenir.
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Bayrou vire journaliste – 2 rumeurs lamentables – et un lapsus 25 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 204 fois | ajouter un commentaire
En proposant un débat à Royal et un autre à Sarkozy « pour éclairer le choix des français », Bayrou vient de se transformer en journaliste sauvage – ou se prend pour un Président qu’il n’est pas.
Dans la mesure où il est forcément intéressé au résultat du débat, qui sera donc biaisé dès le départ, les candidats devraient en théorie absolument refuser un tel débat – sauf s’il y a connivence – et les télévisions devraient absolument éviter de le retransmettre, pour des raisons de déontologie.
Mais après tout, la jurisprudence Duhamel ne s’applique pas puisqu’aujourd’hui, on ne sait pas pour qui il va voter…
Les deux rumeurs qui montrent que les appareils politiques font bien leur travail (car plein de gens y croient):
- Sarkozy est un type dangereux, limite déséquilibré. On ne peut pas lui confier de telles responsabilités.
- Royal est totalement incompétente.
et aussi, un chantage latent:
« Si Sarkozy est élu, il va casser la France » ou « C’est le candidat de la fracture sociale »
Ca veut dire en clair : « si Sarkozy est élu, rendez-vous dans la rue. Vous aurez pris vos responsabilités ».
Enfin, un lapsus intéressant de Sarkozy ce soir sur TF1:
« Les 250 000 jeunes de banlieue, ne croyez-vous pas que je n’y pense pas ? » – ce qui signifie en réalité « croyez-vous que j’y pense ? »… Ben, justement, non, on n’y croit pas trop, Nicolas.
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Plié ! 23 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 3 912 fois | 1 commentaire
Le score de Sarko est impressionnant et les élections sont pliées.
Seule l’ampleur de sa victoire reste à déterminer.
Plus de 52 %, c’est au moins 1 an pour agir quelle que soit la réaction de la rue.
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A voté ! 18 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 962 fois | ajouter un commentaire
Il n’y a quand même qu’en France qu’on voit ça… Un débat enflammé sur la nécessité de faire respecter une loi interdisant tout sondage dans les 48 h qui précèdent l’élection !
(Ca a quand même un côté un peu concon de penser que les sondages influencent les électeurs, surtout quand ils ont lieu moins de 48 h avant le scrutin. Ceci dit, au pays de Descartes, les côtés un peu concons semblent la chose au monde la mieux partagée par tous les candidats à l’élection, puisqu’ils n’ont de cesse de nous convaincre, qu’ils « sentent le pays frémir », que leurs sondages montent – ou alors , quand les sondages sont trop mauvais pour eux, ils invoquent la faible qualité ou le taux d’erreur desdits sondages…Idée partagée donc par tous les candidats : il est bon de faire passer l’idée que beaucoup de gens sont prêts à voter pour moi. Alors que, si ça se trouve, c’est le contraire. J’imagine que beaucoup sont prêts à voter Schivardi, Voynet, Laguillier et même de Villiers par simple sentiment de pitié. Mais bon…)
Pour défendre la loi, on trouve toujours des gardiens du temple outragés (ici, le seul problème, c’est qu’on ne sait pas trop où est le temple, ni même s’il y a quelque chose à garder à l’intérieur). La plupart du temps, ils invoquent le respect de la loi au nom de l’équité (mais on ne voit pas très bien quel principe d’équité est violé par la diffusion d’un sondage, ni surtout en quoi la non diffusion de ce sondage est équitable).
Certains invoquent brillamment le respect de la loi… au nom du principe de respect de la loi. Ainsi, Eric Nicolier, qui a écrit à ce jour l’article le plus pompeux sur ce sujet stupide (1) et qui accéde enfin, à travers mon billet, à une célébrité toute relative, n’est pas forcément contre les sondages mais : « Est-ce au citoyen de prétendre démontrer l’inanité d’une loi en la violant lui-même ? ». Ca laisse rêveur, vu l’importance du débat. Et où en serait José Bové s’il appliquait ce genre de principes ? On est en France, merde. Contourner la loi par la pensée, c’est déjà intéressant en soi !
Eric Nicolier s’oppose aussi au principe du sondage « sortie des urnes » au prétexte que celui-ci pourrait influencer l’électeur qui vote entre 18 h et 20 h… Mais en y réfléchissant bien, cette influence, si elle existe, va dans le bon sens, à savoir qu’un sondage pourrait bien faire prendre conscience à un électeur de l’utilité de son vote et le conduire à voter au dernier moment. On éviterait ainsi un effet « 21 avril » – le Pen présent au deuxième tour à cause de l’inconscience de certains électeurs, qui se sont abstenus ou qui ont voté inutile. Est-ce anti-civique de conduire plus de gens à voter ?
Et à la limite, on pourrait même justifier l’utilité des machines de vote électroniques de cette façon. (Là aussi, gros, gros sujet… En tous cas, grosse polémique. Quel billet dense tu parcours, lecteur ! Tu seras vraiment devenu plus intelligent à la fin, crois-moi). Les machines de vote permettraient de suivre, en temps réel, l’évolution des votes sur Internet, un peu comme on suit les enchères sur eBay. Plus d’excuse pour ne pas voter, plus de justification a posteriori d’un résultat anormal sous prétexte d’anomalie ou d’inconscience puisque tout le monde est au courant ! C’est ça, la démocratie StarAc !
Je m’imagine bien prenant ma voiture pour le bureau de vote dimanche à 19h55 parce que je vois que les résultats sont serrés. J’arrive à 19h59mn et 30 secondes et je rentre dans l’isoloir à 19h59mn45s (j’ai resquillé pour ne pas faire la queue). A 19h59mn53s, je fais mon choix (j’ai oublié de vous dire que j’étais indécis, les sondages antérieurs, même de toute dernière minute, même « entrée des urnes », ne vous ont donc été d’aucune utilité en l’espèce). A 19h59mn59s, je me rends compte, en jetant un œil sur l’écran qui suit en temps réel les résultats, que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont à égalité parfaite ; je suis bien le dernier à voter et je vais décider, à moi tout seul, du résultat de l’élection, sous l’œil attentif de milliers de caméras de télé prévenues on ne sait comment (sans doute le blog de Loïc).Il est 20h00 moins un centième de seconde. Je dépose mon billet dans l’urne.
Et le vainqueur est S… !
(1) Mais je ne désespère pas de faire encore plus pompeux dans un prochain billet.
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Pour le retour des sacs plastiques dans les hypermarchés. 9 avril 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 105 fois | 16 commentaires
La grande vague de l’écologie est accompagné d’un bonne dose d’hypocrisie et de bobologie.
Le pire, pour moi, ce sont ces mesures « bien-pensantes » dont le seul résultat est un sorte de culpabilisation générale.
J’assistais l’autre jour à une projection du film d’Al Gore, à Tourcoing. Marie-Christine Blandin (sénatrice Verte) et le membre d’une association qui l’accompagnait en ont profité, lors du débat qui a suivi, pour, pêle-même:
- critiquer la politique de Chirac sur les sans-papiers (on était à fond dans le psychodrame « Don Quichotte ») et TF1 (dont les sponsors polluent – la télé publique, c’est plus sûr).
Rappel, la force du film d’Al Gore, c’est qu’il n’est pas partisan. C’est aussi, par contrepoint, la grande cause de la faiblesse actuelle des verts, d’ailleurs. - louer les efforts accomplis puisqu’aujourd’hui, évidemment, « il devient de plus en plus difficile, psychologiquement d’acheter un 4 x 4 ».
Rappel: la France est responsable de 2% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Vous pouvez toujours acheter une Clio, voire un vélo, vous ne changerez RIEN au réchauffement climatique.
Le pire, c’est quand même ces sacs plastiques qu’on nous refuse dans les supermarchés, au nom de la Grande Lutte Contre La Pollution Mondiale.
Rappel: les sacs en plastic doivent correspondre à moins d’un cent-millième de la production de CO2 nationale, qui elle-même correspond…etc.. – surtout, c’est une mesure totalement absurde quand vous regardez le contenu plastic de vos achats – moi dans mon caddy, j’ai toujours un ou deux kilos d’emballages en plastic, autour de la charcuterie, des bouteilles, des biscuits, etc… Alors, 1 g de sac, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre…
Surtout, le soi-disant embargo sur les sacs sert en fait de prétexte au hypers pour me faire payer les sacs (10 à 30 cts, selon la qualité). Il n’y a pas de petit profit pour gagner de l’argent en donnant mauvaise conscience aux gens.
Je comprends qu’on ait aussi besoin de mesures symboliques pour agir, pour que tout le monde prenne conscience des enjeux… Ca ne me gêne pas qu’un tel fasse le signe de croix ou se tourne vers la Mecque – et ça a montré toute son efficacité. Mais des mesures symboliques inspirées par des enjeux commerciaux, ça non !
Alors, faîtes comme moi, à chaque fois que vous êtes chez Auchan, à la caisse, hurlez « Je refuse de payer pour les sacs en plastique, action dont la seule conséquence est de faire monter les bénéfices d’Auchan et, qui plus est, m’emmerde royalement« .
Pour l’instant, je suis visiblement seul à agir comme ça et je note à chaque fois le regard un peu ahuri des clients lorsque les vigiles me tabassent, mais bientôt, nous serons peut être des millions, qui sait ?
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De Marie-Ségolène à Marianne-Ségolène 27 mars 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 9 925 fois | ajouter un commentaire
La France Présidente : c’est le nouveau slogan de Ségolène Royal (il paraît, et je veux bien le croire, qu’elle a trouvé ça toute seule).
Le slogan lui-même est paradoxal. D’un côté, le culte du Chef : « la France Présidente » remplace évidemment « Ségolène Présidente » (qui, hurlé tel quel, aurait un côté un peu trop « stade de foot », Ma Chère). Mais en même temps, refus de tout culte du Chef puisque ce slogan reprend différents thèmes de campagne sur ce qu’on appelle, sans trop savoir ce que ça veut dire, le pouvoir participatif (« Avec moi, la politique ne se fera plus jamais sans vous » ou « Mon équipe de campagne, c’est vous » ou encore, les jurys citoyens).
Sur le refus du culte du chef, je vous ramène à Tocqueville (1) :
« A mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à croire la masse augmente, et c’est de plus en plus l’opinion qui mène le monde…Dans les temps d’égalité, les hommes n’ont plus foi les uns dans les autres, à cause de leur similitude, mais cette même similitude leur donne une confiance presqu’illimitée dans le jugement du public, car il ne leur paraît pas vraisemblable qu’ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre… ce qui entraîne une immense pression de l’esprit de tous sur l’intelligence de chacun.»
Cette « immense pression collective » dont parle Tocqueville, c’est une forme de panique. (Définition de la panique : les individus se guident, en masse, sur des traits émergents – par exemple la direction générale de la fuite ou dans le cas présent le jugement du public. C’est aussi ce qui se passe lors d’un krach boursier, où tout le monde vend parce que tout le monde vend, sans autre raison valable).
Avec de Gaulle, c’était « Moi ou le chaos », mais de nos jours, ça ratisse tellement large qu’avec Ségolène Royal, c’est « Moi ET le chaos ».
(1) De la démocratie en Amérique.
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Loterie électorale 19 mars 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 3 790 fois | ajouter un commentaire
Jadis, les citoyens d’un pays pouvaient s’en remettre au hasard, de façon quasi-magique, pour choisir leur chef ou pour trancher une question importante.
Ainsi Romulus est-il devenu le premier roi de Rome pour avoir vu passer plus de rapaces dans le ciel que son frère jumeau Rémus.
Levi-Strauss parle de populations primitives où deux partis en conflit sur une question partent à la chasse et le soir venu, c’est le parti qui ramène le plus de panthères qui aux yeux de tous est légitime et « a raison ».
Pour la bonne marche politique de la Cité, l’important n’est pas la Vérité, mais le respect de la procédure – et le fait que tout le monde y adhère. Le but final est évidemment d’éviter la guerre civile.
La démocratie reste très proche de ces croyances primitives. L’idée qu’un dirigeant va être meilleur qu’un autre parce que plus de gens ont voté pour lui est totalement absurde – aussi absurde que de penser que le parti qui a raison va tuer le plus grand nombre de panthères.
Même aux yeux de ceux qui n’auront pas voté pour lui, le vainqueur sera pourtant investi d’une légitimité de nature magique.
En plus, dans l’élection actuelle, le côté hasard ressort tous les jours. Les sondages, qui changent en permanence, ressemblent à des pronostics de courses de chevaux. L’élection est si serrée qu’on ne peut pas en fait prévoir qui seront les 2 candidats présents au second tour, ce qui fait que des effets absurdes apparaissent. Sarkozy est donné gagnant par la plupart des sondages. Bayrou n’est pas donné présent au second tour, mais s’il y est, il sera presque sûrement élu. Royal est proche de Sarkozy, mais sa seule chance réelle est d’être opposée à Le Pen au second tour.
Bref, on s’y prend finalement à peu près comme les Romains…
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