Le connard et la salope 29 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 8 319 fois | 1 commentaire
Haro général sur Devedjian, qui a eu la brillante idée de traiter Comparini de salope.
Seul Jacques Attali déplore, dans son blog, que « nous vivions sous le règne de la transparence absolue » – mais il ne faut rien exagérer quand même, regardez bien les images, la caméra est à 1 m maximum de Devedjian… Si le cameraman avance encore, il lui crève un oeil.
Jacques Attali remarque en outre que Devedjian a le droit de penser ce qu’il veut de qui il veut… J’aurais bien aimé qu’il affiche la même tolérance vis-à-vis de Raymond Barre.
Ensuite, il y a un festival de déclarations hypocrites ou humoristiques, c’est selon.
D’abord Devedjian a pondu un communiqué disant qu’il « regrettait ses propos » – ce qu’on veut bien croire vu le bordel que ça a déclenché. Mais il est loin de les avoir démentis. Au contraire, il a ajouté qu’il n’était pas machiste, car il aurait « employé le même terme s’il s’était agi d’un homme » ! Autrement dit, il s’est défendu sur la forme plus que sur le fond.
Ensuite Sarkozy a réagi de façon (évidemment) admirable, en déclarant que ce n’était « pas une façon de parler aux femmes, ni à qui que ce soit d’autre ! ». Rachida Dati est aussi brillamment montée au créneau: « Il est intolérable qu’on puisse qualifier ainsi une femme ». Tous deux ont évidemment enfoncé les boules Quies bien au fond des oreilles, jusqu’au cerveau, quand on leur a demandé si Devedjian devait éventuellement subir des sanctions: ils n’ont pas répondu.
Fillion est lui aussi resté sur la forme: « il ne faut pas insulter les gens, et encore moins les élus » (notez le déplacement de « femmes » vers « élus », ce qui évite de parler du vrai problème et atténue la supposée faute de Devedjian, d’autant plus qu’évidemment, sil y a des gens qu’en France on insulte assez souvent, ce sont bien les élus).
De même pour Roselyne Bachelot, qui juge l’expression « inqualifiable, d’autant plus que cela s’adresse à un adversaire politique ».
(Autrement dit, s’il avait traité de salope sa meilleure amie, ce qui a quand même peu de chances d’arriver, cela aurait été plus tolérable ?).
Les deux seuls grands principes qui tiennent derière tout ce battage médiatique:
– le sexisme: si Devedjian avait traité Montebourg de « connard », il ne se serait absolument rien passé. Les sexistes, ce sont ceux qui s’en prennent à Devedjian sous prétexte qu’il a insulté une femme.
– l’hypocrisie: si la scène n’avait pas été filmée, ce qui la rend irréfutable, il ne se serait rien passé. On peut lire toutes les semaines ce genre de choses dans le Canard Enchaîné, et ça ne gêne personne, d’abord parce que ‘salope » est une expression très employée, ensuite parce que tant que ce n’est pas enregistré, ça peut être démenti.
Quand je vois ça, j’ai tendance à trouver, contrairement à Jacques Attali, que la transparence a des côtés assez sympathiques.
Hypocrites aussi les excuses de Devedjian, les condamnations venant de son bord et évidemment les demandes d’excuses publiques de Comparini.
Même l’expression initiale de « salope » dans la bouche de Devedjian n’est pas dénuée d’hypocrisie. Devedjian s’adresse à un député qu’il rencontre pour la première fois de sa vie et dont on lui précise qu’il vient de battre Comparini… Il ressent le besoin de plaire à son interlocuteur, de s’en faire un super pote – réflexe bien politique – et donc glisse le fameux « Cette salope ! », censé créer une connivence de mâle. Plutôt que l’insulte machiste, il y a surtout chez Devedjian la volonté presque pathétique de paraître sympathique.
Au fond, Devedjian est sans doute l’archétype de ce qu’on appelle communément un gros con.
Quand même, au final, elle aura bien niqué le connard, la salope !
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Les blogs et les TPE 26 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Blogs et journalisme.Lu 5 085 fois | 5 commentaires
Merci à Eric de m’avoir invité pour la dernière conférence Blog En Nord sur les Blogs et les TPE, qui aura lieu chez Digiport (Lille). Si vous voulez m’entendre pérorer sur le sujet, c’est de 14h à 17h, cet après-midi.
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Pas facile d’être un chien à Los Angeles… 25 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Animaux.Lu 4 836 fois | 3 commentaires
Los Angeles préfigure ce que sera Paris d’ici quelques années. Le puritanisme envers les animaux domestiques n’a plus de limites:
– Tous les chiens tenus en laisse (y compris dans les espaces verts sensés leur être réservés).
– On ramasse les crottes de son chien (en général dans un sac plastique). Les avenues sont tellement propres que d’ailleurs les chiens ne savent plus vraiment quoi flairer…
– Les chiens sont interdits sur les plages (ça, à mon avis, c’est la pire des tortures).
Et la ville discute d’une loi qui obligerait les propriétaires de chiens à stériliser leur animal à l’âge de 4 mois ! (paraît-il qu’il y a trop de chiots… Moi, je n’ai pas vu de chien errant là bas…).
On croit qu’il suffit de cacher sa merde pour s’en débarrasser et au final on déshumanise encore un peu plus la vie dans les grandes agglomérations.
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Lille – Los Angeles en 36 h 14 mn … Record battu ? 17 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 7 578 fois | 2 commentaires
Je suis aux USA cette semaine pour assister à Infocomm 2007 (Infocomm est le plus grand show professionnel autour des technologies audiovisuelles et numériques… Je vous en avais parlé en 2005). Il m’a fallu exactement 36h 14 mn pour faire le trajet Lille – Los Angeles…
Raison ? Je faisais escale à Détroit et NorthWest a annulé mon vol Detroit-Los Angeles… 2 h de queue pour que les passagers se voient proposer un hôtel… Et encore, j’ai eu de la chance car certains n’ont même pas eu une place dans l’avion du lendemain…
C’est dans les queues qu’on voit le plus la différence entre français et américains… Les américains supportent l’attente avec une rare patience, voire une certaine résignation… Pourtant, là, c’était une queue de malades… 2 malheureuses hôtesses pour régler les problèmes d’une vingtaine de passagers (environ 15 mn par passager)… L’enfer, c’était à Détroit, hier soir…
Bon, peut-être que je devrais arrêter de gueuler sur la SNCF ???
Je vais quand même vous donner quelques chiffres évocateurs…
Sur les USA, les lignes directes sont complètement monopolisées par Air France ou ses partenaires, qui en profitent pour faire payer beaucoup plus cher le transport sans escale… Paris-LA par Air France, plus de 1 100 €. Par NorthWest, avec 1 escale, 500 €. Je trouve cette situation complètement scandaleuse…
Lille-Roissy en TGV: 62 € pour 200 km (La SNCF surtaxe le fait qu’on arrive dans un aéroport – marché captif – et il semble que le départ à 10h38 le samedi matin soit un créneau dit « de pointe » !). Paris-Los Angeles: 500 € pour 10 000 km. Oui, vous avez bien lu, l’avion privé, en situation de concurrence, coûte 6 fois moins cher au km que le train public, en situation de monopole.
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Le capital altruiste est l’avenir du libre. 15 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Open Source.Lu 4 643 fois | ajouter un commentaire
Le libre rame pour trouver des modèles économiques
Un très bon document édité par l’AFUL décrit les modèles économiques actuels. Ce qui en ressort, c’est qu’il n’y a rien de bien nouveau, ni de très prometteur pour le futur. Pas vraiment de modèle économique vraiment porteur.
L’AFUL donne 5 grandes catégories
1) Services récurrents
Typiquement, des prestations de service (développements de fonctions spécifiques, de certifications). Parfois, il y a dans l’esprit un peu d’abus dans l’air (exemple: faire payer une documentation exclusive, non libre, alors que le logiciel est développé en libre).
2) Mutualisations
En fait, la licence libre est souvent adoptée par simplicité lorsque plusieurs donneurs d’ordre souhaitent développer un projet commun, en partageant les coûts. C’est un des modèles les plus connus du libre (Apache, Open Office…). Problème: le partage des coûts n’est pas en soi un business model (où sont les revenus ?).
3) Apports de valeur ajoutée
Exemple typique: la freebox contient plein de logiciels libres mais est un produit que ses auteurs déclarent propriétaires. Evidemment, c’est le business model qui fonctionne le mieux (on s’approprie les développements faits par d’autres…). Problème: est-il légal ? Est-il éthique ? On rentre dans une des ambigüités fondamentales du libre. Autres exemples : on fait une version libre "light" et une version étendue non light.. Là encore, il s’agit de stratégie commerciale – respectable certes, mais pas grand chose à voir, au fond, avec l’esprit du libre.
4) Licences
On peut vendre un soft à la fois sous licence propriétaire, pour certains usages et sous licence libre pour d’autres usages… Exemple: si vous diffusez le soft dans un autre logiciel libre, vous êtes sous licence libre, mais si vous le diffusez de façon commerciale, vous êtes sous licence propriétaire… Tout ça est en fait une variante évoluée de la version "light". Et surtout, quels sont les moyens de réelle protection du code, dans un monde de chiens où tout le monde copie tout le monde ?
5) Apports indirects
Le site Web d’un logiciel libre peut être très consulté (François a un ranking de 8 sur Google qui me laisse rêveur !) et donc on peut y faire de la pub. Ca ne mêne franchement pas bien loin question business, quelques centaines ou milliers deuros / mois, pour des logiciels où il y a des années hommes de développement…
Autres possibilité citée: produits dérivés (je ne sais pas si la casquette Mozilla est tendance pour draguer, mais je ne sais pas non plus si c’est la principale motivation des geeks qui l’achètent). Ah oui, il y a aussi le mécénat (mais ce n’est pas vraiment un business model non plus, dans l’immense majorité des cas, les donations des utilisateurs sont très limitées. Et quand on donne pour du libre, quelle est vraiment la cause ?
Bref, le libre a pris une importance énorme dans notre société, mais n’a toujours pas réellement de modèle économique à la hauteur. D’ailleurs, comme le dit Tristan Nitot (Mozilla Europe), "la notion de modèle économique est paradoxale pour nous".
En bref, il y a un énorme décalage entre l’importance (considérable) qu’a prise le Libre dans notre société et la faiblesse de ses business models.
C’est pour ça que je crois beaucoup à la notion d’entreprise altruiste autour du libre. Une entreprise "bénévole" (elle a donné tout ou partie de son capital à une association humanitaire) développe un logiciel de nature propriétaire pour donner à l’association bénéficiaire. En bref, les actionnaires, les employés, les clients connaissent la nature de l’entreprise. Ils travaillent et consomment en toute connaissance de cause. Ce n’est plus du libre, c’est de l’altruiste et il y a un vrai business model: celui d’un éditeur de logiciel.
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Chine 7 : Retour à Paris 5 juin 2007
Par Thierry Klein dans : Chine 2007.Lu 5 132 fois | 1 commentaire
Nulle part en Chine, nous n’avons attendu nos bagages. Partout, un fonctionnaire chinois vérifiait, étiquettes à l’appui, que les bagages que nous récupérions étaient bien les nôtres… A l’arrivée à Paris, bordel et queue indescriptibles… Bienvenue en France.
Et après ? Ca a l’air dingue, quand on regarde mon compte-rendu de voyage, mais j’ai noué des contacts très intéressants en Chine.
Evidemment, le plus facile, c’est d’importer des produits chinois (il y a les caméras dont j’ai déjà parlé, mais aussi pas mal de choses en électronique – et évidemment, plein d’autes produits manufacturés). J’ai aussi rencontré des fabricants de scooters électriques qui cherchent à exporter (mais à mon avis, le SAV constitue une grosse barrière à l’entrée).
Il y a aussi la possibilité d’y monter un centre de développement informatique "off-shore" ou même d’y faire développer des produits complets – ça m’intéresse pas mal pour Speechi…
Surtout, c’est un marché de masse, y compris pour ce qui m’intéresse, le logiciel. Les besoins en logiciel de formation y sont intenses… J’ai pris des adresses de sociétés intéressées par la distribution de Speechi et de Speechi Share.
Et aussi. En une semaine, finalement, on tirera sans doute plus profit des contacts (assez personnels parfois) qu’on aura pu nouer au sein du groupe que de ceux qu’on a eus avec les chinois. Parmi tous ces cloportes, il y a quelques personnes que je reverrai avec plaisir plus tard … Bref, les vraies rencontres ont lieu entre les voyageurs et pas avec les autochtones (j’ai beaucoup voyagé et c’est toujours comme ça; il faut rester pas mal de temps dans un pays pour vraiment rencontrer les gens du lieu).
Bref, côté business, voyager en Chine, c’est comme la pub selon Ogilvy, il y a 90% d’inutile, mais si vous ne faites rien, vous n’avez aucune chance de tirer parti des 10% qui restent.
Ajout: Et un grand merci au GO, Xavier, dont je me demande encore comment il a fait pour rester si zen.
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Chine 6 : Shanghaï
Par Thierry Klein dans : Chine 2007.Lu 8 583 fois | 4 commentaires
Dîner avec le chef de la mission économique
Le soir de notre arrivée à Shanghaï, discussion avec le chef de la mission économique qui nous a fait l’honneur de dîner avec nous dans un des meilleurs restaurants de la ville. J’aurais bien aimé, par la même occasion, qu’il nous fasse aussi l’honneur de nous dire des choses intéressantes et qu’il n’oublie pas ses cartes de visite. Putain, c’est quand même pas si compliqué, non ? A part ça, tous les chefs d’état du monde ont dîné dans ce restaurant mais on n’y voit que la photo de Clinton; il est présent sur tous les murs. C’est à ce genre de détails qu’on voit le mal que Bush a fait à l’Amérique.
Les fesses de Lucie
En rentrant à l’hôtel le soir, gros micmac avec les chambres… Les clés électroniques que nous avons ne correspondent pas aux numéros des chambres ! Résultat, je suis rentré dans "ma" chambre et j’ai découvert… les fesses de Lucie, qui recherchait je ne sais quoi, accroupie nue devant sa valise !
On a le destin qu’on peut. En Chine, Marco Polo a découvert les pâtes et moi les fesses de Lucie. Sans vouloir nullement les déprécier, l’intérêt industriel de la découverte de Marco est, je pense, nettement supérieur.
Shanghaï
Je ne savais pas que j’aimerais Shanghaï.C’est une ville extraordinaire qui rappelle un peu New-York (mais avec plus d’espace, voir la suite de ce billet). Alban, qui a vécu 3 ans ici et qui parle chinois nous l’a fait visiter (nous étions cinq à avoir fait bande à part, nous ne l’avons pas regretté).
Il faut voir Alban négocier et marchander le bout de gras avec les vendeurs chinois, c’est très drôle. De son propre aveu, Alban a 3 avantages majeurs pour négocier:
- c’est un européen qui parle chinois ce qui est très rare. Les chinois sont scotchés et l’effet de surprise joue en sa faveur.
- il adore négocier et joue parfaitement son rôle pendant la discussion, même s’il s’agit d’un objet à 10 yuans.
- il connaît les prix, les pratiques et se fait rarement avoir
(Bon, c’est vrai qu’Alban est doué pour la négo. Mais par contre, son sac en bandoulière, qu’il a traîné comme une âme en peine à travers toute la Chine, était nettement moins pratique. A revoir, donc.)
La cohorte des cloportes
C’était la fin du voyage et nous nous sommes bien lâchés. Nous avons entamé une réflexion approfondie sur la nature hétéroclite de la délégation française (des hommes politiques, quelques bloggeurs, quelques chefs d’enteprise et quelques prétendus chefs d’entreprise, deux journalistes, dont un jardinier, une comtesse ou une princesse, je ne sais plus trop – et j’en oublie, pardon pour les autres) et sommes tombés d’accord sur le fait que le tout ne ressemblait probablement à rien, sauf à une délégation de gaulois…
K… s’était transformé en cafard ? D’un commun accord, nous avons décidé de nous nommer la cohorte des cloportes – sur une idée originale de Mister Fiber. Le terme pouvant paraître un peu familier, vu le caractère hautement officiel et représentatif de notre délégation, dont nous sommes pleinement conscients, nous avons décidé que vis-à-vis de l’extérieur, nous étions dorénavant le CCG (Cloporte Consulting Group).
Bâtiments modernes et nature, jardin de Yuyuan
Shanghaï est un mélange étonnant de modernité (les nouvelles tours y poussent comme des champignons) et de verdure (des parcs, de magnifiques jardins…). Le centre-ville est une sorte de New-York qui aurait été aménagé par un paysagiste. (A Macao, la laideur se retrouve partout, même dans les endroits soi-disant les mieux préservés… A Shanghaï, c’est la beauté qui est partout, au coin de chaque rue et qui découle de l’anarchie même, comme à New-York).
Nous y avons visité un jardin absolument extraordinaire (le jardin Yuyuan – malheureusement pas de photo parce que mon appareil est tombé…). Le jardin avait été fermé pour notre visite (un peu comme si vous visitiez seul le Louvre…). Tout est symbolique dans le jardin, la place des arbres, des sculptures, des bâtiments, des allées, la taille des dragons, etc…
Notre guide nous a expliqué un peu tout ça et ça m’a rappelé le Talmud, c’est dire !
Mélanges nature-gratte ciels à Shanghaï
Nouveaux quartiers de Shanghaï
Un des nombreux nouveaux quartiers de Shanghaï, avec pas mal de restaurants internationaux. C’est juste à côté de l’endroit où a été fondé le Parti Communiste Chinois – mais dorénavant, l’Histoire retiendra plutôt que c’est le lieu où a été formé la cohorte des cloportes.
Jean-Michel avait oublié sa carte VISA dans un distributeur – je l’avais récupérée sans le lui dire et j’ai pu lui faire un tour de magie intéressante de téléportation ("Donne-moi ton portefeuille, je n’y touche pas et je transporte ta carte bleue directement vers la poche gauche de mon pantalon !"). Ca l’a pas mal scotché, mais finalement, moins que les caméras wi-fi – ce qui intéresse Mister Fiber, c’est la technologie, pas Thierry Copperfield.
Section spéciale du Cloporte Consulting Group en visite à Shanghaï (Thierry, Blandine, Alban et Jean-Michel)
Pubs IPOD sur Nanjing Donglu (Partout, des publicités pour des merdouilles électroniques… Alban dit que Shanghaï est la ville la plus matérialiste du monde).
Les échafaudages en bambou
Partout en Chine on voit des échafaudages en bambou (ce n’est pas typique de Shanghaï). Ils sont utilisés même pour la construction des immeubles les plus modernes sur plusieurs dizaines d’étages (comme pour les nouveaux casinos de Macao).
Une dame à Shanghaï
Vous avez remarqué comment c’est devenu compliqué de se faire réparer une semelle en France ? A Shanghaï, ça prend 2 mn et ça coûte 3 yuans (environ 30 centimes d’euro).
Le marché aux animaux
Le marché aux animaux est devenu tout petit depuis la grippe avaire (auparavant, il contenait essentiellement des oiseaux) mais on y trouve encore … des criquets ! Dans chaque petite boule, vous avez un criquet. Ici, c’est un animal de compagnie, les chauffeurs de taxi en ont souvent un dans la voiture… ca fait pas mal de bruit (écoutez la vidéo)…
Le marché des langues
Tout d’un coup, nous arrivons sur une place où 300 personnes sont rassemblées et commencent à se diriger vers nous. Assez flippant pendant quelques secondes, je vous l’avoue… Mais en fait, aucune intention malfaisante: tout le monde est là pour parler anglais (suite à une heureuse inititative du gouvernement chinois, la place est monopolisée pour l’apprentissage des langues). En 2 minutes, nous sommes entourés de jeunes chinois (de 7 à 27 ans)… On parle 3 mn avec un groupe, puis on passe à un autre… une sorte de speed dating de l’apprentissage des langues. Très bon enfant, très sympa, très surprenant. Puissance du foot: quand ils me demandent où j’habite, je leur réponds Lille et ils comprennent Lyon. Lyon est, avec Marseille et Paris, la seule ville française qu’ils connaissent !
La place du peuple
La place du Peuple est aussi un jardin qui mélange espaces verts et constructions modernes. Le jardin est sonorisé – un des seuls endroits au monde où on peut encore entendre de la musique gratuite sans pub. Très agréable.
Les magasins d’électronique en Chine (idées de business)
On fait pas mal d’excursions dans des magasins d’électronique et d’informatique, d’abord avec Jean-Michel (à Zhuhai), puis avec Blandine, Alban et Thierry (Shanghaï). Des immenses magasins sur plusieurs étages, espèces de SURCOUF géants, contenant des centaines de petites échoppes (en bas, les très grandes marques, puis, quand on monte, des produits de moins en moins renommés… marques chinoises ou produits en marque blanche…).
A Zhuhai
Je cherchais des petites caméras de type WebCam avec ou sans fil… J’en ai trouvé des myriades… Les caméras sont de très bonne qualité et valent entre 5 et 10 EUR (avec fil, capteur CMOS)… Et encore, en marchandage, je suis sans doute une bille… A qualité égale, c’est 5 à 10 fois moins cher que ce que je trouve à la FNAC…
D’une façon générale, il y a ici pas mal de matériel électronique qu’on ne trouve pas en France (il arrivera sans doute d’ici 6 mois) et les matériels les plus récents (nouveaux lecteurs MP4, nouveaux téléphones…) valent beaucoup moins cher. Ensuite, le différentiel de prix se resserre… Idée pour un site de commerce électronique ? (Miste Fibre est très pour).
A Shanghaï
Nanjing Donglu, les Champs-Elysées de Shanghaï
Nanjing Donglu est une sorte de mega Champs Elysées (croisé avec Times Square, pour l’activité) et en version piétonniere… Nous y sommes passés le dimanche et bien évidemment TOUT y était ouvert; on est bien en Chine.
Les 4 Lumières de la cohorte des cloportes (non, non, il n’est que 16h et les Lumières n’ont pourtant bu aucune goutte d’alcool !)
Les expats français en Chine
A Paris ou en Chine, Mister Fibre préfèrera toujours la mousse à la mousson.
Vers 17h, notre visite se terminait par une rencontre avec les anciens des grandes écoles expatriés à Shanghaï (principalement X, Centrale , HEC, si j’ai bien compris). Cette rencontre avait été organisée par Vladimir Djurovic et Laetitia Redon, à la suite des contacts que j’ai eus à travers le blog avec Jérôme Fourel (qui lui est resté à Taïwan). Très sympa…
Ce qui en ressort :
- il se passe quelque chose à Shanghaï. Ca m’a un peu rappelé l’ambiance qui règne dans la Valley (du moins qui y régnait lorsque j’étais à Stanford, dans les années 90). Les gens qui travaillent ici ont conscience d’être dans un des cœurs où se joue l’histoire du monde.
- « C’est bien mais c’est dur ». De multiples témoignages aussi sur l’intensité du travail, le stress, la difficulté de travailler avec des équipes chinoises… Surtout de la part des « jeunes anciens » (ceux qui sont en train de créer leur boîte, ceux qui sont en stage…).
- « Ca va dans les deux sens » La Chine n’est plus uniquement l’atelier du monde et les français qui sont en Chine ne font pas que de l’import-export… Beaucoup aident les sociétés à s’implanter, à définir leurs stratégies (Laetitia), à développer leur marque sur le marché chinois (Vladimir), créent des sites Internet de services dédiés à la Chine ou à l’Asie.
- La Chine reste une dictature.Vision optimiste (les américains): tôt ou tard, le communisme sera soluble dans l’idéologie de marché. Vision pessimiste (JP Le Poulain): le PC chinois dispose pour longtemps, dans les campagnes, d’un réservoir de main d’oeuvre exploitable à très bas prix et l’utilise de façon cynique pour faire pression, à la baisse,sur les coûts de main d’oeuvre.
- au départ, La Chine a conclu un troc avec les Etats-Unis. Vous pouvez investir chez nous, nous pouvons exporter chez vous. La France,et l’Europe, ont vocation à récupèrer les miettes. Mais les choses peuvent évoluer,car la concurrence avec les USA devient de plus en plus frontale (Il n’était pas prévu que les USA vivent à crédit à partir des liquidités amassées par les chinois. Aujourd’hui,les chinois disposent de telles réserves qu’ils commencent à acheter des sociétés américaines). L’Europe peut devenir un plan B pour la Chine, comme l’Amérique a été, en son temps, l’alternative au Japon, car elle n’est pas perçue comme une vraie concurrente. J’ai eu quelques témoignages de grandes sociétés françaises là-dessus à Shanghaï.
- Sur tous les grands problèmes politiques du monde, Darfour,réchauffement climatique, import en Ociddent de conditions de travail de type XIXè siècle du fait de l’ouverture des pays européens et américains aux produits chinois, en passant, je l’espère, par le Capital Altruiste, les Chinois ne peuvent bouger que sous l’influence américaine – ou par conviction politique « intrinsèque ». L’Europe ne pèsera pas.
Nous avons dû partir plus tôt que prévu pour respecter les horaires fixés par le reste de la bande des cloportes (qui nous avaient donné rendez-vous à 8 :30 à l’aéroport, mais qui, comme d’habitude, sont arrivés à 9 :30). Je m’en excuse auprès des organisateurs de la réunion – nous aurions vraiment préféré rester pour dîner.
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Chine 4 : Village d’eau "Whu Zhen"
Par Thierry Klein dans : Chine 2007.Lu 5 245 fois | ajouter un commentaire
Le gouvernement chinois transforme certains villages remarquables en musées ouverts au touristes (90% de touristes chinois). Le caractère officiel et organisé réduit l’intérêt de la visite mais ne l’annule pas: ces villages sont vraiment tout à fait exceptionnels.
La guerre du scooter n’aura pas lieu.
Une démonstration de Kung-Fu traditionnelle (1/3 de smurf, 1/3 d’Indiana Jones, 1/3 de vrai Kung-Fu et 1/3 de rap – oui, je sais, ça fait 4/3 mais que voulez-vous, j’adore Pagnol).
Comment on travaille le cocon de soie… L’insecte est ôté du cocon et on récupère une poche de soie de quelques grammes : c’est gluant et très élastique.
Départ pour Shanghaï, à 2 h de route d’ici.
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Chine 3 : ascension de la montagne de HuangShan
Par Thierry Klein dans : Chine 2007.Lu 5 810 fois | ajouter un commentaire
C’était magnifique… Le seul endroit réellement préservé de la Chine que nous ayons vu. Pour vous montrer comment les choses se passent ici, tout est parti d’une visite de Deng Xio Ping qui avait adoré. Du coup, les chinois ont construit un périphérique et c’est devenu un haut-lieu du tourisme. Deux heures de bus pour y aller (cultures du thé, du riz et forêts de bambou).
A l’arrivée, Blandine et moi avons été la risée fait l’admiration de la délégation en décidant de ne pas nous servir du téléphérique et de monter à pied les milliers de marches gravées dans la montagne (mon Solutré à moi …). Comme vous l’avez lu sur le blog de Mister Fibre, Jean-Pierre, qui s’est perdu, a aussi involontairement gravi quelques centaines de marches… Grosse saucée et gros orage, assez impressionnants et à l’arrivée, on était bien moins fier qu’au départ, il faut bien le dire… En chemin, on a dépassé des dizaines de porteurs qui portent de lourdes charges (des briques, des bouteilles de gaz…) jusqu’au sommet de la montagne, bien qu’il y ait un téléphérique… C’est un travail de force, inhumain, je peux vous le dire… Combien d’hommes ont aussi perdu leur vie lorsqu’il a fallu sculpter les milliers de marches ?
Au retour, visite d’un magnifique village ancien, perdu entre ciel et eau (que j’ai préféré à Whu Zhen dont je parle plus loin). Un vrai décor de cinéma, âgé de 6 000 ans. Je laisse la parole aux photos ci-dessous. Puis départ pour HanZhou et pour un autre village d’eau (Whu Zhen).
Non, tout ce qu’on trouve dans le village n’a pas 6 000 ans.
Non, ce ne sont pas les fesses de Lucie (voir plus bas)
Le rôle des blogs et du Web 2.0
A Hanzhou, JP Chrysostome, contacté par son Cabinet, réalise que le voyage est bloggé en temps réel par Mister Fibre… Un certain étonnement… Et oui, avec les blogs, la médiatisation a lieu bien avant la presse – et on maîtrise moins sa communication. Jean-Michel la semaine dernière, moi la semaine dernière et aujourd’hui… L’opinion sera faite bien avant les premiers retours presse.
Discussion très intéressante aussi avec Xavier, rédacteur en Chef au Moniteur, d’abord sur le Capital Altruiste puis sur le rôle des nouveaux média et le complément qu’ils peuvent apporter à la presse… Pourquoi ne pas mettre des vidéos sur le site du Moniteur, puisque c’est maintenant aussi simple techniquement à faire qu’un article ? Et comment le Moniteur peut-il en tirer parti ? Qu’est-ce qui aura le plus de valeur capitalistique dans 10 ans: le site ou le papier ? Quelle stratégie doit-il adopter ? Xavier est très ouvert là dessus… Je sens que les choses vont bouger…
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Chine 2: Huangshan
Par Thierry Klein dans : Chine 2007.Lu 5 476 fois | ajouter un commentaire
Deuxième réception officielle à HuangShan et dîner avec le Secrétaire Général du Parti. Pour vous donner une idée, le SG, c’est une sorte de gouverneur au sens romain du terme, un super-préfet (il règne sans partage sur la destinée d’environ 50 millions de personnes, il n’est soumis qu’à Pékin et Pékin, c’est très loin…). La réception officielle est encore plus somptueuse qu’à Zhuhaï et l’intervention de Le Poulain, que j’appellerai désormais Bouche d’Or (ou Chrysostome), y est encore une fois excellente. Il faut voir le sourire du Secrétaire Général lorsqu’il entend dire que l’amitié franco-chinoise doit s’inspirer de la coutume Ruy – dont je suis sûr jean-Pierre n’a par ailleurs qu’un idée très floue… Ca doit être ce qu’on appelle le savoir-faire du politique !
La cérémonie officielle. Le SG a un faux air de Mao (jeune) et ne connaît pas le nom de tous ses collaborateurs… Ca doit vraiment être un personnage très puissant…
Mister Fiber n’est pas totalement conscient des enjeux.
Le raffinement du service. Le hors-d’oeuvre représente l’arbre symbole de la montagne de Huangshan, que nous allons visiter demain.
Jean-Pierre sait s’entourer…
Un service chinois ou des chinoises à notre service ?
A part ça, ville et hôtel un peu glauques. Que dire d’autre ? Je n’aime pas trop le tourisme sexuel, surtout quand il est pratiqué par des hommes mariés.
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