Si vous voulez faire de l’humanitaire, créez votre entreprise 27 août 2006
Par Thierry Klein dans : Open Source.Lu 8 155 fois | 15 commentaires
L’un, Bill Gates, a toutes sa vie affiché des objectifs de nature privée. Il a construit sa fortune autour d’un grand principe, celui de la propriété intellectuelle (le droit de l’auteur à faire prospérer son oeuvre en fonction de ses intérêts propres). Sa principale arme de guerre a été le marketing, c’est-à-dire l’opium du peuple moderne (à moins, dirons certains, que le marketing ne soit le principe fondateur et la propriété intellectuelle le moyen; peu importe).
L’autre, Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation et inventeur de la licence libre, a toute sa vie affiché des objectifs altruistes. Le but du Libre, c’est de répandre sur la planète du logiciel gratuit pour permettre à tous d’en profiter. Les développeurs libres font don de leurs droits d’auteur au nom de l’intérêt général des utilisateurs.
L’un a toute sa vie été vilipendé – il est vrai que Microsoft a souvent fondé ses succès sur des actions illégales ou déloyales. L’autre est universellement acclamé, accueilli partout comme un gourou visionnaire.
Pourtant, après 20 ans, quel est le bilan collectif des actions de ces deux hommes ?
Billets associés :- Interview : six questions sur le Capital Altruiste
- Pour une nouvelle forme d’entreprise humanitaire
- A new framework for altruistic action
- Ca ne convergera jamais…
- Les statuts altruistes et l’indice altruiste constant
Que faire de la longue queue qui est dans ma femme ? 3 août 2006
Par Thierry Klein dans : Pour rire ....Lu 5 277 fois | 2 commentaires
J’ai cherché pendant des semaines à me procurer le Lonely Planet sur la Namibie (J’y pars en Août).
Rien sur Chapitre.com.
Rien non plus sur Amazon France – version française totalement épuisée, visiblement.
En désespoir de cause, je tente Amazon US, qui a donné naissance au terme de longue queue et là, on trouve bien un exemplaire de la version anglaise (d’occasion), mais à 100 € !
Commandé en juin – il n’est toujours pas arrivé et n’arrivera sans doute jamais.
La longue queue, dont on nous rebat les oreilles partout, (encore aujourd’hui chez Loïc) ne s’en sort pas. Comme en plus, Google a l’air de lamentablement merder le lancement de Google Print, aucune, mais alors vraiment aucune chance de pouvoir charger ne serait-ce qu’une version numérique du guide !
La semaine dernière, j’en parle à ma femme.
En rédigeant cet article, j’ai supposé que vous saviez ce que c’était que la longue queue, donc je ne l’ai pas décrite en détail (si vraiment vous ne savez pas, ce que c’est, j’en ai parlé précédemment ici et Loïc aussi, de façon beaucoup plus vulgaire, ici).
Je ne peux cependant pas supposer que vous connaissez aussi bien ma femme, donc je dois rentrer un tout petit peu plus dans les détails – mais je n’en ai pas envie et elle encore moins. Disons simplement que ma femme a une très grande mémoire visuelle qui m’étonne d’autant plus que je n’en ai aucune.
Il m’arrivait fréquemment, à la fin de l’année scolaire, de ne pas connaître le nom des autres élèves de ma classe – et parfois même de certains professeurs, ce qui donnait lieu parfois à des situations assez cocasses du style « Pardon, Monsieur, c’est bien ici le TP de Physique » (Question posée au Professeur de Physique de 3ème, qui doit encore à l’heure qu’il est s’en gratter la tête) ou bien « Tu t’es trompé de salle, ici c’est la 4ème A » (information donnée à un élève de ma classe, la 4 ème A, justement). Plus jeune, je me rassurais en me disant que je vivais dans un monde en 4 dimensions mais je me rends compte qu’en fait, je vis très probablement dans un monde en une ou deux dimensions, et encore, je dis ça pour me faire plaisir.
Ma femme donc, puisque c’est d’elle qui s’agit me répond illico: « Le guide LonelyPlanet, je l’ai vu il y a 3 ans chez les Rousseau quand on est allé dîner chez eux. Il l’ont dans leur bibliothèque ».
J’appelle Gérard (qui lit ce blog, ce dont je profite pour écrire solennellement qu’il n’est qu’un énorme têtard) et il me dit qu’effectivement, il doit avoir le bouquin mais qu’il ne se souvient plus très bien où il est. Ma femme prend le combiné et le lui explique. Gérard met le guide dans une enveloppe simple. Le lendemain, il arrive chez moi (J+1, là aussi, c’est mieux qu’Amazon).
J’imagine qu’il faudrait tirer une morale de cette histoire, ou au moins un slogan, même un mauvais, à la L’Oréal du style « La longue queue, elle ne passera pas par moi » (voix métallique, inexpressive, léger accent étranger de Claudia Schiffer dont on se demande à chaque fois si elle comprend ce qu’elle dit ou s’il s’agit juste d’un discret hommage du metteur en scène à Eric Rohmer).
Peut-être y aurait-il un business à lancer en vendant à un capital risqueur visionnaire un concept où ma femme remplace tout Google grâce à l’étendue de sa mémoire visuelle (ce qui représenterait une économie certaine en termes d’infrastructure et de serveurs) ? Mais franchement, je n’y crois pas trop, surtout qu’elle a prévu de travailler de moins en moins l’après-midi.
Si vous avez d’autres idées, vous pouvez évidemment les laisser en commentaires.
Moi, en attendant, je en sais pas pourquoi mais je pense que ce soir je vais me taper un petit Colombo.
Billets associés :- Commerce de la longue queue ou hyper-grande distribution ?
- La signification de la pause de Google Print
- Google : la fin du début ? / Google : the end of the beginning ?
- La Presse ne se meurt pas, elle se suicide
- La vérité sur l’affaire Free – Google.
Prêt à penser, propagande, amalgame: lisez le dernier Pierre-Antoine Delhommais dans le Monde. 1 août 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 660 fois | 2 commentaires
Un article de Pierre-Antoine Delhommais, dans le Monde, pompeusement intitulé « L’obscure lubie des objecteurs de croissance« .
Tous les défauts du journalisme à la grand-papa y sont présents: c’est simpliste, caricatural et bassement politique (au-sens où l’article est un pur article de propagande, qui procède par amalgame, dans le grand style de l’Huma ou du Figaro).
En gros, l’auteur s’oppose aux thèses qui visent à réduire la production industrielle pour sauver la planète.
Et voilà les arguments employés.
Billets associés :- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- La valeur travail existe-t-elle ?
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
- Ci-gît le progressisme [1633-2020]
- Quelques notes sur « les armes de l’esprit »