Tapie de retour à l’OM ? 16 juillet 2009
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 5 906 fois | 2 commentaires
Personne n’en parle, mais toutes les pistes du nouvel OM mènent à Bernard Tapie.
D’où sort l’argent ?
Cela fait des années que Dreyfus n’investissait plus à l’OM. Il était vendeur. Cette année, des investissements massifs (de l’ordre de 50 millions d’euros) ont été faits… alors que Dreyfus est mort et alors que le club, ayant changé de président et d’entraîneur, est dans une situation instable.
Alors soit les héritiers ont un intérêt tout frais pour l’OM, soit ces investissements sont faits pour quelqu’un d’autre.
Les liens entre Dreyfus et Tapie
Les liens entre Dreyfus et Tapie sont nombreux. Tapie a permis à Dreyfus de gagner beaucoup d’argent, à travers Adidas. Il a aussi permis à Dreyfus d’acheter l’OM. En 2000, Dreyfus a déjà rappelé Tapie à l’OM.
On le sait moins, mais il est très probable que la victoire « sur tapis vert » de Tapie face au Crédit Lyonnais n’aurait pu avoir lieu sans le concours secret, mais actif, de Dreyfus (car Tapie a dû apporter les preuves formelles qu’il avait été roulé par le Lyonnais, et ces preuves, seul Dreyfus pouvait les avoir).
Bref, il a 15 ans, Dreyfus et Tapie ont dû conclure un deal du genre « Tu gardes ta plus-value sur Adidas et je me refais sur le Lyonnais ». Et ça a marché. Et ça crée des liens.
Les nouveaux moyens de Tapie
Tapie est maintenant à la tête de quelques centaines de millions (à part lui, personne ne sait exactement combien car il s’est arrangé pour que la confusion la plus totale soit créée autour du montant qui lui restera). Ca suffit pour l’OM, qui vaut entre 0 et 100 millions (prix que Kachkar était « disposé » à payer).
Sur le montage, les parties sont libres. Tapie pourrait par exemple racheter pour 1€ un club endetté (à cause des investissements en cours, à cause de la dette du club vis-à-vis du groupe RLD – cette dette pouvant être annulée plus tard suite à un échange de bons procédés).
Les nouveaux dirigeants du club
La principale conséquence de l’éviction de Diouf (qui avait des rapports tendus avec Tapie) ?
N’allez pas chercher plus loin : l’éviction de Diouf permet à des proches de Tapie de reprendre le pouvoir au sein de l’OM.
Il y a Dassier (la grande période TF1, quand on voyait Tapie tous les soirs au 20h et quand TF1 était pressenti pour racheter l’OM), Deschamps (le capitaine de l’équipe championne d’Europe, un joueur très très proche des joueurs « ex-nantais » impliqués dans l’affaire VA-OM, même s’il n’a jamais été lui-même formellement mouillé) et enfin Bernès (qui n’apparaît pas officiellement mais à qui un poste a été officiellement proposé).
Le silence assourdissant de Tapie sur l’OM
C’est bien simple : depuis 15 ans, c’est la première fois qu’on ne parle pas de Tapie à l’OM. Ce n’est probablement pas un hasard non plus.
Tapie a toujours maîtrisé ce genre de choses avec un grand talent, c’est un homme – vous allez rire – très discret au fond (la définition de la discrétion, dans le monde médiatique moderne : « faire parler de vous là où ça vous arrange, pas là où vous êtes »).
« Tapie au Club Med », ça permet de garder sous silence « Tapie à l’OM ».
Alors, je sais, vous allez dire que je galèje… Je ne sais pas… je voulais surtout être le premier à vous annoncer la nouvelle.
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Souvenirs de l’Ecole Centrale 3 juillet 2009
Par Thierry Klein dans : Elites,Pour rire ....Lu 6 030 fois | 5 commentaires
Comme presque tous les élèves, je suis rentré à Centrale comme on part à la retraite. Nous étions fatigués par 2 ou 3 années de prépa et nous voyions la Grande Ecole comme une sorte d’oasis où nous allions enfin pouvoir nous reposer pendant 3 ans. Comme j’étais plus ambitieux que la moyenne, j’espérais bien, moi, pouvoir me reposer au moins toute une vie.
Les cours n’étaient pas obligatoires : l’important aux yeux de l’école était « l’assimilation des connaissances » (une façon un peu pompeuse mais bien pratique de justifier la glande). Il y avait quand même, une fois par trimestre, quelques examens et l’objectif était d’y obtenir la moyenne – si on n’avait pas la moyenne, il fallait passer un ou deux rattrapages individuels, ce qui obligeait à bosser un minimum la matière – c’était complètement improductif, de mon point de vue en tous cas.
Vous comprendrez bien que compte tenu de notre emploi du temps très rempli (il y avait le foot, les sorties, le tennis, les vacances et les petits cours de Maths que nous donnions un peu partout pour financer tout ça), nous n’avions guère plus d’une journée à consacrer à la préparation des examens sensés valider, chaque trimestre, notre « assimilation de connaissances ».
Evidemment, c’était la veille de l’examen qu’on bossait – ou plutôt la nuit précédant l’examen, de façon à ce que ces fameuses connaissances n’encombrent notre cerveau que pendant les 4 heures de l’épreuve, après quoi nos neurones oubliaient le tout à jamais – pour ma part, j’ai même oublié le nom des matières qu’on nous enseignait !
Les profs (en général d’anciens centraliens, ce qui permettait de transmettre à travers les générations, de façon quasi-congénitale, une prestigieuse tradition de médiocrité) étaient très conciliants, voire même complices : enseigner à Centrale, pour beaucoup, c’était la bonne planque. On n’allait quand même pas se mettre les élèves à dos – qui plus est des camarades – en leur demandant de travailler !
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