Lettre aux nouveaux racistes qui se croient anti-colonialistes ou anti-racistes 25 juin 2017
Par Thierry Klein dans : Aliénation,Politique.Lu 2 231 fois | ajouter un commentaire
La France n’est pas une personne, la France est un pays. Les citoyens que vous condamnez aujourd’hui ne sont pas ceux qui ont fait le colonialisme, l’esclavage, etc.
Un grand nombre, sans doute la plupart, essaient sincèrement de faire en sorte que cet état de choses ne puisse plus arriver.
La France a complètement, totalement pardonné les deux premières guerres mondiales à l’Allemagne en 1958 et c’est peut-être l’acte le plus grand qu’elle ait jamais accompli. Vous devriez vous inspirer de ce pardon, dont les effets sont immenses.
Car la paix en Europe depuis 58 repose sur ce double paradoxe : les Français ont pardonné aux Allemands; les Allemands d’aujourd’hui , bien qu’ils ne soient coupables de rien, connaissent leur histoire et essaient sincèrement de ne pas reproduire les erreurs du passé. Et ceci les rend grands aussi.
Français et Allemands se posent ainsi la seule question qui vaille: « Comment des gens comme moi (mes parents, mes grands-parents…) ont-ils pu perpétuer ces atrocités ? Si ces temps reviennent, aurai-je le courage, aurai-je la clairvoyance de ne pas contribuer à la violence ? De résister à ceux qui appellent à la violence ? »
Cette question, c’est la question fondamentale que tous les être humains doivent se poser. Enfants des victimes, enfants des oppresseurs, nous pouvons tous un jour devenir bourreaux. Personne n’est protégé.
En condamnant injustement les Français d’aujourd’hui, vous perpétuez la haine. Les « intellectuels » qui vous fournissent des arguments en ce sens, au lieu de vous appeler à tourner la page, ont une immense responsabilité.
La justice n’est pas la vengeance. Le monde ne va pas mieux si les enfants des victimes ont pour seul objectif de devenir les bourreaux des enfants des anciens oppresseurs. Le racisme d’hier n’est pas annulé par celui d’aujourd’hui, mais au contraire prolongé. Le racisme envers la France est une fausse façon, qui vous abaisse, d’affirmer votre fierté.
La vraie grandeur : pardonner, sans oublier.
Billets associés :- Petit discours évangélique et dialectique sur la repentance, la guerre d’Algérie, Macron et l’islamisme
- Quelques notes sur « les armes de l’esprit »
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Conflit Israël – Liban: êtes-vous plutôt Materazzi ou Zidane ?