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Lupin (la série) et la gauche woke 23 janvier 2021

Par Thierry Klein dans : Non classé.
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En France, tout délinquant de couleur est aujourd’hui une victime supposée du racisme policier. Les premiers épisodes de la série Lupin n’ont visiblement choqué personne.

La série – insignifiante par ailleurs – respecte assez bien l’esprit de l’œuvre de Maurice Leblanc, mais elle y ajoute des clichés victimaires « woke ». Le père (noir) de Lupin est victime, dès le 1er épisode, d’une erreur judiciaire complètement caricaturale, mais tellement dans l’air de notre temps si vous êtes lecteur de Mediapart, du Monde ou de Libé. Chez Leblanc, la police est nulle, pataude mais pas raciste. Arsène Lupin, s’il est en manque affectif, n’est pas une victime même indirecte d’un supposé « racisme policier ». Alors qu’Assane devient cambrioleur du fait d’un ressentiment justifié – l’arrestation à tort de son père qui l’a mené au suicide.

Dès le 2ème épisode de la série, le cliché est repris et amplifié. On comprend que le père de Lupin a été piégé par un policier (évidemment blanc) avec l’aide involontaire d’une bourgeoise incapable qui cherche à se donner bonne conscience. Ceux là même qui dénoncent les stéréotypes à tout va en ont créé un très gratiné.

Episode 4: Lupin cambriole un appartement bourgeois et on retrouve de nouveau le cliché de la bourgeoise totalement stupide (forcément) qui donne elle-même ses bijoux à Lupin, bien que celui-ci utilise un mode d’escroquerie très peu convaincant. Mais ce qui met mal à l’aise, c’est la justification du vol. La morale est sauve parce que l’origine de la richesse du mari de la victime est « le Congo Belge ». Comme il s’agit d’une accumulation de richesse coloniale, (et du fait qu’Assane est noir ?), on tente de faire apparaître le vol comme un juste retour des choses.

Cancel culture, insert culture

On connaît l’attention paranoïaque de la gauche woke aux soi-disant clichés, qui conduit par exemple à la censure des dessins animés de Disney (Peter Pan ou Les Aristochats) au nom de la ‘protection contre les stéréotypes’. On est en train d’assister à la naissance de séries grand public ou les clichés dominants de cette gauche « woke » sont insérés comme on insère, dans un James Bond, des produits à titre publicitaire. Une propagande de nature subliminale, en somme.

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Préjugés sociologiques universitaires : le poids de l’Islam 17 janvier 2021

Par Thierry Klein dans : Politique.
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(Une critique de l’article Stéréotypes sexistes dans le monde : le poids de la religiosité, paru dans « The Conversation »)

J’ai rédigé une critique de ce papier intéressant, non pas par ses conclusions mais parce que ce genre d’article est très révélateur des biais de la sociologie universitaire.

De quoi parle-t-on ?

Denise Bombardier fait le lien, nous le verrons à juste titre, entre Islam et préjugés sexistes en s’appuyant sur une publication de l’ONU (http://hdr.undp.org/sites/default/files/hd_perspectives_gsni.pdf, table A1 page 20).

Pour les auteurs, ce lien correspond visiblement à une stigmatisation inacceptable de l’Islam. L’article vise donc à amoindrir la responsabilité de l’Islam et prétend donner à cette défense un argument scientifique – on n’est pas sociologue pour rien. L’article paraît dans « The Conversation », magazine qui est une sorte de niveau à bulles de la sociologie politiquement correcte, de gauche.

Quel est le raisonnement ?

Les auteurs constatent bien (comment faire autrement ?) le lien entre Islam et sexisme : les 23 pays musulmans affichent un niveau de préjugés sexistes « plus élevé » que les 52 autres pays analysés. A noter que le terme « plus élevé » est un euphémisme: selon la mesure utilisée, le sexisme en pays musulman est jusqu’à deux fois supérieure à celle des pays non musulmans (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02903144v2/document, figure 4)

Les auteurs introduisent alors 2 autres variables :

  • La religiosité du pays (selon les réponses à un questionnaire demandant aux habitants quelle est l’importance de la religion dans leur vie. L’index varie de 1 « sans importance » à 4 « très importante »)
  • Le « niveau de développement humain » du pays

Faisant alors appel à un « modèle » mathématique, ils concluent alors que l’Islam a peu ou pas d’impact sur le sexisme. En réalité, la religiosité du pays et le niveau de développement humain sont les facteurs les plus importants. Toutes les religions sont donc aussi coupables que l’Islam… Prétendre le contraire tient sans doute de l’islamophobie. Circulez, y’a rien à voir !

(Cette technique qui consiste, non pas à nier les excès de l’Islam mais à les relativiser en les étendant à d’autres religions, et en particulier au christianisme est par ailleurs un symptôme d’islamo-gauchisme. On va par exemple comparer le voile des musulmanes à celui des bonnes soeurs, le burkini à la soutane, etc. L’islamo-gauchisme n’est pas mon sujet ici, mais je le mentionne car j’ai l’intention d’en caractériser les principales caractéristiques dans de prochains billets)

Quelles sont les erreurs des auteurs ?

Les erreurs commettent en réalité une erreur indigne d’un élève de Terminale, ce qui fait qu’il est difficile de penser que cette erreur n’est pas due à leur idéologie, difficile aussi de penser que l’erreur n’est pas volontaire.

Pour effectuer leur analyse, les auteurs ont supposé que leurs trois variables (Islam, religiosité, niveau de développement humain) étaient indépendantes. Or elles ne le sont évidemment pas. Par exemple, aucun pays musulman n’a un indice de religiosité inférieur à 3 (indice très élevé). Les pays ayant des indices inférieurs à 2,5 sont des pays chrétiens, ou asiatiques (notion de religion différente), ou des pays où la liberté religieuse n’existe pas. Cela est tout à fait compréhensible car on peut sortir sans problème de la religion chrétienne (qui est donc compatible avec une faible religiosité) et non de la religion musulmane (ce qui entraîne évidemment un biveau de religiosité supérieur).  Par conséquent, on voit bien que les variables « pays musulman » et « religiosité » sont intimement liées. En réalité, ce que les auteurs ont introduit sous le nom de religiosité, c’est, très largement, l’Islam sous un autre nom.

Le lien entre indice de développement humain (HDI) et islam est aussi évident. Le HDI prend en compte le niveau de vie et d’éducation. Les pays musulmans, non démocratiques sauf exception, ont un niveau de vie plus faible (on peut imaginer que l’Islam joue un rôle) et un niveau d’éducation faible (il est certain que l’Islam joue un rôle). Là aussi, ce que les auteurs observent, à travers cette deuxième variable, c’est très largement l’Islam.

Qu’auraient dû faire les auteurs ?

La technique de base à utiliser pour ce genre d’analyse est non pas l’impact des variables sur la variance, comme l’ont fait les auteurs mais une analyse en composantes principales (ACP). Une telle analyse, couplée à des techniques de regroupement des variables redondantes (grâce par exemple à une « matrice des corrélations » ou à un « cercle des corrélations »), d’élimination des critères non pertinents et éventuellement de clusterisation permettrait d’obtenir une idée réellement objective de l’impact de l’Islam sur le sexisme et de la quantifier.

Elle conclurait évidemment que l’impact de l’Islam est extrêmement fort, une simple lecture attentive des données, telle que celle que j’ai faite plus haut, suffit à s’en convaincre. Il faut sans doute être sociologue universitaire pour ne pas faire le lien.

Pourquoi donc Denise Bombardier arrive-t-elle, sans utilisation d’aucun modèle, à de meilleures conclusions que les savants auteurs de The Conversation ?

Parce que

« Ceux qui n’ont aucune science sont dans une situation meilleure, et supérieure, par leur prudence naturelle, que ceux qui, en raisonnant de travers ou en faisant confiance à ceux qui raisonnent faussement, parviennent à des règles générales fausses et absurdes »

(Thomas Hobbes, Leviathan, chapitre  5 « De la raison et de la science »).
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Vaccin ARN: ne recommençons pas le coup du Thomson T07 3 janvier 2021

Par Thierry Klein dans : Speechi.
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Au début des années 80, l’Education nationale a décidé d’équiper les écoles en ordinateurs dans le cadre du plan « Informatique pour tous ». Il y avait 2 choix possibles: l’Apple II, un ordinateur personnel révolutionnaire et le Thomson T07, matériel dépassé, inutile, dont l’unique avantage était d’être français. Et bien entendu, « soucieux des intérêts industriels nationaux », le Ministre a décidé d’équiper les écoles en Thomson T07.

Une chance inestimable s’était envolée. On aurait pu donner à une génération d’élèves français le goût de l’informatique et certains, apprenant à programmer sur un matériel « état de l’art » auraient dans doute participé à la création d’une industrie nouvelle dont personne n’envisageait alors l’ampleur qu’elle allait prendre. Au-lieu de ça, on a dégoûté les élèves, les professeurs et on a vite rangé les ordis Thomson dans les placards. Ils n’en sont jamais ressortis. On n’a même pas sauvé, évidemment, l’industrie française des ordinateurs, qui a disparu corps et âmes quelques années plus tard.

Mon père s’était intéressé à l’informatique. J’avais eu la chance rare en France, bien avant le bac d’avoir un Apple II à la maison. J’avais appris à programmer dessus et je me souviens encore de ce livre extraordinaire, « La programmation du 6502« , écrit par un Centralien émigré aux USA, Rodnay Zaks, avec qui j’ai eu la chance d’échanger des dizaines d’années plus tard. J’avais vu qu’il avait fait un Master en Informatique à Berkeley et dès la classe de première, j’avais envie de partir étudier l’informatique aux Etats-Unis. J’ai obtenu mon Master en Computer Science américain en 1990 (non pas à Berkeley mais à Stanford).

A Stanford, plus de la moitié des étudiants en Master d’informatique (nous devions être une centaine en Master, dont seulement 2 français) avaient eu accès à un Apple II dans leurs études secondaires. Cette proportion extraordinaire montre bien la dynamique qu’a pu avoir cet ordinateur, les vocations qui ont été créées et l’opportunité que l’Education Nationale a ratée. En croyant, à court terme, privilégier les intérêts français, elle a de fait contribué à la nullité française en informatique et nous a empêché de créer notre industrie.

Aujourd’hui, je vois la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche faire la même erreur, avec le vaccin ARN, que celle que nous avons faite en 1980 avec l’Apple II. Il s’agit d’attendre « le bon vaccin » (entendez le vaccin français, celui de Sanofi).

Mais Sanofi connaît probablement sa faiblesse en la matière depuis le début. Comment expliquer, sinon, qu’un industriel choisisse deux stratégies de développement différentes, montrant ainsi qu’il n’a confiance en aucune ? On n’enfonce pas une porte avec deux béliers de petite taille mais avec un gros bélier, dans lequel on a mis tous ses moyens.

Non seulement donc ce choix industriel ne rendra pas Sanofi compétitif mais des vies seront en outre perdues, ce qui est évidemment une conséquence encore plus grave qu’un simple retard industriel. Pour paraphraser Churchill: « Vous avez voulu sauver votre industrie au détriment de vies ? Vous perdrez et votre industrie et les vies. »

En outre, nous ne nous donnons pas les moyens de regagner notre retard technologique, au contraire nous allons le creuser. Pourquoi ?

La mise au point de nouveau vaccin ARN, même si elle ne s’est pas faite en France, constitue une avancée aussi importante que la découverte du vaccin contre la variole ou de la pénicilline. Aujourd’hui, il s’agit d’une prouesse technique mais la technologie de conception étant de nature logicielle, il sera de plus en plus facile – et rapide – de développer de tels vaccins.

Ceux qui maîtrisent ce logiciel ont réussi à développer le vaccin avec une rapidité jamais vue jusqu’à présent, mais dans quelques années, ce travail ne sera plus une question de mois ou d’années, mais d’heures ou de jours. C’est simplement une nouvelle manifestation de la pénétration de la révolution numérique et du pouvoir universel du software dans des sciences fondamentales telles que la biologie (l’autre exemple important étant Crispr, lui aussi de nature logicielle).

Ce vaccin est en fait le premier vaccin numérique.

Plutôt que de retarder son utilisation, le Ministre de l’Education Nationale, la Ministre de l’Enseignement supérieur, devraient veiller à ce que les principes fondamentaux de ce vaccin, qui ne sont pas si complexes, comme je l’ai développé ici dans un billet « Nature is code », soient expliqués dès l’année prochaine à tous les élèves de Terminale. Il faudrait pour ceci remettre la biologie dans le tronc commun des élèves, qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Et si l’on n’a pas le temps de bien aborder la génétique, qu’on débarrasse la biologie de tout le prêchi-prêcha écologiste qu’on impose à nos élèves dès le primaire. Crispr, le vaccin ARN, valent bien quelques pensums sur la biodiversité et sur les éoliennes.

Qu’on permette aussi aux étudiants qui ont choisi informatique de faire le lien. On peut introduire des TP basés sur Crispr ou sur le vaccin ARN dès la spécialité informatique de Terminale, au pire en licence ou en classes préparatoires.

Nous avons raté cette découverte. Au lieu de faire un calcul d’épicier, on ferait mieux de donner à la génération qui vient l’envie et le savoir pour en faire de nouvelles.

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