Jugement dernier 7 février 2007
Par Thierry Klein dans : Animaux.Lu 5 326 fois | 4 commentaires
Pour les commentaires, voir La fin de l’Humanité précèdera de peu celle de l’humanité et Combien d’animaux pour faire un homme ?
Et si vous voulez faire quelque chose, arrêtez d’acheter japonais et dîtes pourquoi.
(Billet écrit sur mon micro Sony).
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Impuissance collective, volontés individuelles 4 février 2007
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.Lu 5 129 fois | ajouter un commentaire
Jacques Chirac lance un appel à la mobilisation internationale contre la crise écologique et dénonce « la somme des égoïsmes triomphants ». Ce en quoi il se trompe.
Presque tout le monde veut agir, mais personne ne sait vraiment comment. La France s’est éteinte hier pendant 5 mn au nom de la lutte écologique et les français seraient prêts à faire beaucoup, beaucoup plus. Je renvoie à mes billets sur le Capital Altruiste.
Aujourd’hui, la crise résulte beaucoup de la somme des altruismes impuissants que de celle des égoïsmes triomphants.
(Et l’idée de Capital Altruiste vise au fond à rapprocher les effets collectifs de l’activité humaine de la somme des volontés individuelles des hommes).
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Le lièvre et la tortue
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 907 fois | 2 commentaires
C’est sûr que Ségolène paraît en retard. Mais elle reste à un niveau de popularité exceptionnel, pour quelqu’un dont finalement on ne connaît pas les idées. Que va-t-il se passer dès lors:
- qu’elle a un programme, qui ne sera sans doute pas pire qu’un autre (d’ici 1 ou 2 semaines)
- qu’elle intervient dans le débat et que les gens vont se rend compte qu’elle n’est pas plus cruche qu’un(e) autre (ce qui peut décrédibiliser toute la première partie de la campagne de Sarkozy qui est essentiellement articulée autour du thème de Ségolène la gaffeuse)
- qu’elle prend le contrôle de la campagne, avec la stratégie du chiffon rouge
Bref, je reste très inquiet pour mon pari. A l’heure actuelle, j’ai l’impression que, pour tout un tas de raisons, le potentiel de voix de Ségolène Royal est largement supérieur à celui de Nicolas Sarkozy.
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Le Paradis Perdu d’Adam Smith 2 février 2007
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.Lu 7 834 fois | 1 commentaire
Jean-Pierre me fait remarquer, en commentaire, que mon idée sur le capital altruiste est condamnée à l’échec parce que « les tentatives marxistes ont toujours échoué ».
Je ne pense pas qu’à la lecture du billet il puisse y avoir la moindre ambiguïté : mais je le redis. La notion de capital altruiste n’a rien à voir avec une idée marxiste, de près ou de loin. En fait, c’est plutôt une idée d’inspiration libérale.
Environ vingt ans avant La Richesse des Nations, Adam Smith a écrit un petit traité moins connu, mais à mon avis plus intéressant : la théorie des sentiments moraux (article Wikipedia). Comme son nom l’indique, ce n’est pas tant un ouvrage d’économie qu’un ouvrage moral ou social (au sens du Contrat Social de Rousseau). Adam Smith y analyse les caractéristiques humaines – d’une de ces caractéristiques, l’individualisme, découle, à travers Pareto, la théorie économique libérale moderne.
Mais pour Adam Smith, l’homme est aussi un être capable de « sympathie ».
Il ne faut pas prendre ce mot dans son sens commun. Au sens d’Adam Smith, la sympathie, c’est la capacité à ressentir les émotions des autres, en se mettant à leur place. C’est une sorte de compassion, à laquelle on accède par la capacité qu’a l’Homme à se mettre, par l’imagination, à la place d’un autre. (C’est un concept mi-religieux, mi-psychanalytique, en fait très intéressant, sur lequel je reviendrai dans un prochain billet).
Pourquoi cette sympathie disparaît-elle dans la Richesse des Nations (puis dans Pareto) ? Ce n’est pas qu’elle n’existe pas, ce n’est pas qu’elle n’est pas très importante. La principale raison, c’est qu’elle n’est pas modélisable par Adam Smith, qui cherche à créer une théorie scientifique. Il la laisse de côté pour des raisons de modélisation mathématique, pas autre chose.
Je vais vous illustrer ceci par un exemple, assez intéressant et mieux connu. Pour inventer la mécanique classique, Newton a « besoin » de faire du temps une variable indépendante de l’espace : il n’a pas le matériel mathématique ni expérimental pour avancer sans cette contrainte.
Contrairement à ce qu’on croit aujourd’hui, cette notion de temps indépendante de l’espace est peu naturelle : à l’époque, le temps ne se mesure en fait que par le mouvement, à l’aide de pendules, horloges, dont les périodes dépendent au final, Newton le sait bien, des mouvements de rotation de la terre, de la terre autour du soleil et de la gravité.
Bref, le temps semble dépendre de choses en mouvement et « on » (Galilée, puis Newton) le ramène à une variable indépendante pour les besoins de la cause (en l’occurrence le calcul quantitatif) mais pas par conviction philosophique. Les hésitations de Newton quant au caractère absolu du temps sont perceptibles dans ses Principia.
En conséquence, la mécanique classique est « assez » proche de la vérité, jusqu’à ce qu’Einstein redonne sa position au temps, en le liant à l’espace et au mouvement (au final, ça donne la Relativité Générale).
Tout ce que je vous dis là sur la Relativité, ce n’est pas moi, mais Einstein qui le dit. Einstein se demande même pourquoi « Newton, le grand Newton » a proposé un temps absolu et l’excuse : « parce qu’il ne pouvait pas faire autrement ».
Il se passe exactement la même chose avec l’économie libérale. Le côté que j’appelle altruiste de l’homme en a été écarté, mais par pour des raisons philosophiques, simplement parce qu’il était trop compliqué de faire avec.
En ce sens, le Capital Altruiste est une tentative pratique, et non théorique, visant à réinjecter une dose d’altruisme dans le libéralisme. A mon avis, il devrait y en avoir beaucoup d’autres.
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