Premières réflexions sur le programme d’équipement numérique des écoles rurales 29 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Crise Financière,Technologies.Lu 13 069 fois | 1 commentaire
(Billet en provenance du blog de Speechi.)
Le Ministère de l’Education Nationale vient d’annoncer un ambitieux programme d’équipement numérique « doté d’un budget de 50 millions d’euros, destiné à 5 000 écoles rurales de moins de 2 000 habitants« .
1) Sur le contenu du plan
Cela fait 10 000 EUR par école, côté Etat, ce qui peut sembler beaucoup mais finalement ce n’est pas si énorme si on tient compte du fait, que pour le Ministère, « Une école numérique interactive comprendra ainsi des ordinateurs en nombre suffisant (classe mobile de 8 à 16 ordinateurs), un tableau blanc interactif, un accès internet de haut débit, une mise en réseau des équipements, une sécurisation des accès internet, des ressources numériques reconnues de qualité pédagogique« .
Il y a dans cet inventaire des éléments qui se rapportent à l’équipement des élèves (les ordinateurs), à l’équipement des professeurs (le tableau interactif), des éléments peu coûteux (Internet), des éléments qu’on trouve partout gratuitement (des ressources numériques de qualité pédagogique) mais l’utilisation du terme « reconnues d’utilité pédagogique » montre qu’on va chercher à vendre ces ressources aux écoles.
Il sera aussi intéressant de rentrer dans le détail de la convention qui définira le cadre de mise en oeuvre et en particulier, je pense, l’investissement des communes.
Bref, de cette action peut sortir du très bon ou du moins bon – ou même rien du tout ! J’espère vraiment que ce sera du très bon. Xavier Darcos va la présenter ce mardi.
2) Sur la relance
L’autre point intéressant, c’est que cette action se situe dans le cadre du plan de relance gouvernemental. Il y a eu un tout un débat récemment pour savoir si l’Etat devait effectuer une relance par l’investissement ou par la consommation.
En l’espèce, il s’agit d’investissement, mais comme les fournisseurs majeurs d’ordinateurs et de tableaux interactifs sont étrangers, une grande part de ces dépenses iront, structurellement, relancer d’autres économies que la nôtre.
Le retour sur investissement d’un tel plan va donc se valoriser presqu’uniquement en termes de « capital humain », et ce pas avant une bonne dizaine d’années, date où les enfants rentreront dans la vie professionnelle.
C’est une raison supplémentaire pour ne pas se tromper sur son contenu.
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Je reçois le « Gourou du Grand Nord Award » 6 janvier 2009
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 4 914 fois | 7 commentaires
Pour différentes raisons que je ne saisis pas très bien, mais que mon psy dit connaître (il bluffe, j’en suis sûr !), j’ai souvent été traité de gourou dans ma vie et en général, c’était une insulte.
Je suis donc très très heureux d’être, pour la première fois, affublé du surnom de gourou de façon positive. Ce qui me vaut cette qualité, c’est ma modeste contribution au livre blanc « Les Gourous du grand Nord« , écrit à l’initiative d’Eric.
J’essaie d’y exposer les raisons pour lesquelles le Nord n’est pas, et ne sera sans doute jamais, une région numérique.
Et pour différentes raisons que je saisis parfaitement (mais que mon psy dit ignorer car il affirme ne jamais me lire – j’en suis sûr, il bluffe !), je sens qu’on va encore me reprocher d’avoir écrit un brûlot.
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En finir avec l’industrie automobile traditionnelle 12 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Politique,Technologies.Lu 11 654 fois | 9 commentaires
Je parlais hier de la nécessité de relancer l’économie par l’investissement et pas par la consommation.
Je parlais aussi de la difficulté d’investir efficacement de grosses sommes (de l’ordre de 100 milliards d’euros, probablement), pour la relance française.
L’industrie automobile est déjà moribonde aux USA. Elle va faire l’objet d’un plan de même nature que pour les banques. Comme pour les banques, le plan est assorti de conditions de comportement draconiennes (les banques se sont engagées à prêter, à adopter un comportement plus éthique; les voituriers vont s’engager à développer des voitures plus vertes, à ne pas délocaliser).
Dans les deux cas, ces engagements ne seront pas suivis d’effets, ils sont juste là pour masquer au citoyen le fait que leur impôts financent des intérêts privés. En toute logique, l’état, comme n’importe quel investisseur, devrait devenir actionnaire des entreprises qu’il support; il n’en est rien.
Il existe une voie qui peut nous permettre de relancer l’économie tout en luttant réellement contre le problème écologique; c’est la reconversion complète, en 10 ans, de l’industrie automobile.
Du pétrolier vers l’électrique.
Les moyens pour le faire:
– l’Etat investit massivement dans l’industrie automobile et joue pleinement son rôle d’actionnaire. Finies les opérations cosmétiques de « prime à la casse ». L’Etat rentre au capital et les investissements sont utilisés pour développer, à marche forcée, les véhicules électriques ainsi que les moyens de distribution de l’énergie électrique sur tout le territoire, de façon à ce qu’il soit aussi simple de recharger une batterie qu’un réservoir.
Idéalement, cette politique devrait être menée simultanément en France et en Allemagne.
– l’Etat investit dans toute la filière énergie (nucléaire, éolienne, distribution) et pas seulement, comme il l’a fait jusqu’à présent, dans le nucléaire.
– les voitures électriques sont subventionnées largement, les voitures à essence taxées largement (finies les mesures cosmétiques de « prime à la voiture pétrolière un peu plus propre » – on passe à l’électrique.
– les profits réalisés dans les filières transport électrique, énergies nouvelles, etc… sont défiscalisés pour 10 ans.
– Tous les bénéfices de l’industrie pétrolière que contrôle l’Etat (Total…) sont réinvestis dans le développement des énergies nouvelles.
– L’essence est maintenue au prix minimum de 1,5 € le litre. L’énergie électrique est donnée si elle est utilisée dans un but de transport.
– Une filière « énergie nouvelle » est créée, sur le modèle de ce qui a été fait dans les années 60 pour le nucléaire (recherche, industrialisation) ou pour Airbus.
Dans 10 ans, nous pourrions avoir des voitures électriques avec une autonomie de 500 km, rechargeables n’importe où sur le territoire en 3 mn par simple « échange standard » des batteries dans une station-service robotisée et ce pour le même prix, ou pour un prix inférieur au prix d’une voiture à essence.
Généralisé à l’ensemble de la planète, ceci réduirait de 25 % les émissions carbone sans parler des impacts environnementaux positifs sur la protection des espèces vivantes, la réduction des cancers, etc… (Je n’en parle pas, mais vous savez que je n’en pense pas moins).
Toutes les déclarations de campagne d’Obama laissent à penser que c’est ce genre de changement radical qu’il envisage. Aujourd’hui encore, Obama vient de nommer le prix Nobel de physique Steven Chu, un partisan affirmé de la recherche d’énergies renouvelables et alternatives, pour occuper le poste de secrétaire à l’énergie.
En France, il faut arrêter de s’intéresser aux sacs plastiques dans les supermarchés, il faut réfléchir, vite, aux moyens de dépenser 100 milliards pour relancer l’économie et pour en finir avec l’industrie automobile pétrolière.
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Qui a vaudouisé les data centers de Google ? 1 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Google,Technologies.Lu 6 399 fois | ajouter un commentaire
C’est la fête chez Google aujourd’hui… Le référencement des sites est en train de complètement changer – du moins je l’ai cru au début. Il y a quelques mots clés que je tape narcissiquement tous les jours parce que cela satisfait mon ego (par exemple, « Thierry » renvoie d’habitude ce blog en position 3, juste après Thierry – wikipedia et Thierry Henry,on a les satisfactions qu’on peut).
Et bien aujourd’hui, tout a changé. « Thierry » ne renvoie plus rien de pertinent puisque mon blog n’est pas en première page. J’ai tenté quelques mots clés dont je connais les résultats (« Speechi », « TBI ») et TOUTES les positions Google ont changé et pas qu’un peu ! Le résultat est 100 fois moins pertinent.
Je suis allé chez Positeo voir ce qui se passait et les datacenters de Google (les machines qui fournissent les résultats sont complètement désynchronisés). Je vous donne les résultats de la requête « linkedin » (mon billet sur LinkedIn, le réseau des blaireaux est un des best sellers de ce blog):
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.115 (1/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.93.184 (2/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.161.102 (3/15)
Position : 4 avec 211 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.169.115 (4/15)
Position : 4 avec 211 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.169.81 (5/15)
Position : 3 avec 208 000 000 résultat(s) sur le datacenter 72.14.207.184 (6/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.91.147 (7/15)
Position : 3 avec 208 000 000 résultat(s) sur le datacenter 72.14.207.184 (8/15)
Position : >100 avec 206 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.102.9.84 (9/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.81 (10/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.91.147 (11/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.93.91 (12/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.83 (13/15)
Position : >100 avec 206 000 000 résultat(s) sur le datacenter 216.239.59.44 (14/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.89.83 (15/15)
Bref du grand n’importe quoi. Il doit y avoir pas mal de sites d’ecommerce qui tremblent (c’est là qu’on voit l’importance qu’a prise Google).
Je ne sais pas d’où vient leur problème… Nouvelle politique ? Défaillance de l’algorithme ? Irruption de clônes de Bill gates dans les DataCenters ? Simple blague ?
Je parierais plutôt pour un grand rebattage des cartes, actuellement en cours.
Quelqu’un a-t-il une idée ?
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Des « TICE » vues comme symptôme de la perte du capital scolaire 9 septembre 2008
Par Thierry Klein dans : Formation à distance,Technologies.Lu 5 083 fois | 3 commentaires
Je félicite les lecteurs de mon blog qui ont subi une formation avancée, parfois douloureuse, en Capital Altruiste, mais là, je me dois de vous préciser tout d’abord que « Capital scolaire » est une expression employée par Bourdieu qui n’a RIEN à voir avec le sens économique du mot « Capital ». « Capital scolaire » signifie plutôt « qualité scolaire », ce terme prenant en compte la qualité de l’enseignement et la qualité, le niveau des élèves.
« Perte du capital scolaire » n’est donc qu’une façon un peu pompeuse de parler de la baisse du niveau général. Vous me connaissez, la pomposité et moi, cela fait en général 2. Et je dirais même 3, si ma modestie naturelle ne me l’interdisait.
J’emploie simplement ces termes parce que ce sont ceux de Bourdieu (la pomposité et lui, ça faisait 1,5 au plus) et qu’il a inspiré ma réflexion (si je n’étais pas aussi modeste, je vous dirais que j’ai eu des précurseurs, mais la réalité, c’est que j’ai juste besoin de références plus crédibles que moi).
Les TICE nous sont présentées comme l’avenir, la panacée, le symbole de l’enseignement de demain, les technologies qui créeront des emplois, qui éveilleront nos enfants (je m’arrête là, les lieux communs me manquent). Mais ce que je vais essayer de vous montrer dans ce billet, c’est que, dans une certaine mesure, elles sont avant tout le symptôme de la dégradation de la qualité scolaire.
C’est une situation que je rencontre assez fréquemment. Quelques exemples:
- Eric Delcroix écrit sur son blog pourquoi il a refusé d’inscrire sa fille dans une classe pupitre. Pour résumer en une ligne: il y a vu du matériel flambant neuf avec RIEN derrière. Pas de support, pas de suivi, pas de compétence, pas de réflexion éducative. Tout ce matériel (coûteux en capital, à défaut d’apporter du capital scolaire) n’était là que pour masquer, finalement, l’immense vacuité du projet éducatif.
- Les budgets de l’Education Nationale sont de plus en plus réduits, le nombre de professeurs diminue. Or, simultanément, on met en valeur un peu partout les investissements TICE les plus visibles et les plus modernistes (laboratoires de langues, ressources informatiques, etc…). Cet effort masque en fait la baisse moyenne du capital scolaire.
- De Gaulle refusait d’inaugurer les chrysanthèmes mais aujourd’hui nos politiques (maires, députés, présidents de conseils généraux ou régionaux et même ministres !) inaugurent les TBI. J’ai relevé une bonne dizaine d’articles de journaux sur ce thème dans les deux dernières semaines. A chaque fois, le discours est similaire et convenu (enfin un consensus droite/gauche !). On parle de l’avenir de la nation qui passe par les TICE, de la réduction de la fracture numérique (encore faudrait-il qu’elle existe !). Bref, on masque, une fois encore, l’absence de projet.
- Le pays où l’enseignement a été le plus désorganisé dans les 10 dernières années, le Royaume-Uni, est équipé à presque 100% en tableaux interactifs (plus de 400 000 TBI, contre moins de 15 000 en France. Et le pire, c’est que certains en France veulent s’en inspirer !). La raison est que depuis les réformes de Tony Blair (qui par ailleurs contiennent d’excellentes choses), les écoles sont plus en concurrence et se doivent d’afficher des « signes extérieurs » de capital scolaire à défaut d’en posséder toujours. Là encore, symptôme.
Bourdieu toujours, dans La noblesse d’état:
La logique qui pousse les écoles les plus démunies de capital proprement scolaire […] trouve un contrepoids qui impose un effort pour accumuler du capital scolaire, fût-ce au prix d’une exhibition ostentatoire des signes extérieurs de l’avant-gardisme pédagogique: par exemple en déployant des trésors d’invention moderniste, tant en matière d’équipements, laboratoires de langues, ressources informatiques, moyens audio-visuels, qu’en matière de techniques pédagogiques, qui se veulent toujours plus actives, plus modernes, plus internationales.
Rappelez-vous quand même que ce billet est écrit par quelqu’un qui croît fermement que les TICE peuvent jouer dans le bon sens – mais encore faut-il qu’il y ait un sens…
Allez j’ose, parce qu’il est tard: « TICE sans pracTICE n’est que ruine, pour les ânes » !
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Microsoft prêt à relever son offre pour convaincre Yahoo! 2 mai 2008
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 4 299 fois | ajouter un commentaire
Microsoft prêt à relever son offre pour convaincre Yahoo!
C’est la suite de la phase 1 (Yahoo publie des résultats trimestriels supérieurs aux attentes).
Ajout 5 mai 2008: je n’arrive pas à croire au retrait de Microsoft, surtout vu le contenu de la lettre de Ballmer (qui met une pression incroyable, y compris juridique, sur Yang). On verra.
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Yahoo publie des résultats trimestriels supérieurs aux attentes (Reuters, 22 avril) 22 avril 2008
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 4 287 fois | ajouter un commentaire
Chanceux qui lisez ce blog, vous le savez depuis 15 jours et vous savez aussi exactement pourquoi (voir le paragraphe d).
A force d’avoir toujours raison, je pourrais me laisser aller et afficher un zeste, ne serait-ce qu’un zeste d’auto-satisfaction, mais non: ma modestie légendaire me l’interdit.
Via Reuters
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Microsoft a pris le pouvoir chez Yahoo 7 avril 2008
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 5 035 fois | 3 commentaires
J’ai rarement vu une lettre dont le contenu est aussi faible que celle envoyée par Yahoo pour refuser l’offre de Microsoft.
a) La marge de négociation de Yahoo est si étroite qu’ils ne peuvent même pas se permettre de rejeter franchement l’offre de Microsoft (« we have continued to make clear that we are not opposed to a transaction with Microsoft« )… Pourtant, Dieu sait que l’offre ne doit pas plaire aux dirigeants de Yahoo !
b) Le ton est incroyablement mesuré presqu’implorant à certains endroits lorsque la lettre s’adresse directement à Steve Ballmer (« Moreover, Steve, you personally attended two of these meetings and could have advanced discussions in any way you saw fit« ).
c) La vacuité des arguments est incroyable… En fait, cette lettre n’est qu’un habillage pour les actionnaires, qui vont être démarchés par Microsoft dès lors que l’offre deviendra hostile. Son existence même, sa longueur, traduisent la position de faiblesse des dirigeants.
d) La seule chose qui pourrait faire remonter un peu la côte de Yahoo: de bons résultats trimestriels. Attendez-vous donc à ce qu’il soit excellents (il y a toujours, dans des sociétés de cette taille, quelques réservoirs disponibles pour valoriser un bilan trimestriel). Ca permettra à Microsoft de monter – légérement – son offre et au management de Yahoo de sauver la face.
Pas très longtemps, car je vois mal Microsoft garder la présente direction en place (depuis 5 ans, de multiples erreurs ont été commises et, surtout, il n’y a aucun plan d’avenir chez Yahoo).
Microsoft devient le n°2 de la publicité alors que les positions de Google dans la téléphonie, la bureautique, les systèmes d’exploitation sont encore très marginales. L’avenir de Google ne peut plus passer que par le Web.
Conséquence boursière:
- Vous pouvez jouer Yahoo à la hausse, à terme sur 3-6 mois, jusqu’à un cours d’au moins 31 USD (cours d’aujourd’hui: 27,7). Il y a 2 raisons: les bons résultats de Yahoo et le deal avec Microsoft qui va probablement se réaliser.
- Probablement, de façon indirecte, l’annonce du deal fera aussi chuter un peu Google.
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eBay enlèvera dorénavant aux vendeurs la possibilité de noter les acheteurs. 5 février 2008
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 5 997 fois | 3 commentaires
(Info via l’AFP)
Voir pourquoi le système précédent (fonctionnant par évaluations réciproques) ne marchait pas dans un de mes anciens billets.
Pour moi, il est clair qu’en enlevant la réciprocité, on augmentera la confiance. Il y a encore mieux à faire, mais il faudrait rendre le système encore plus opaque, comme le montrait mon billet.
Sur les relations acheteur/vendeur sur eBay, voir aussi « Petites arnaques sur eBay » et « Mon premier achat sur eBay«
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Pôles de compétitivité: le début de la fin 15 janvier 2008
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 4 409 fois | ajouter un commentaire
Il aura fallu quand même 2 ans pour que surgisse enfin dans le Monde le début d’une ébauche de critique envers les pôles de compétitivité.
Evidemment, les pôles de compétitivité ne sont critiqués ni à gauche, ni à droite. La principale raison est que tout le monde touche… Il y a 71 pôles de compétitivité, presqu’autant que de départements !
Mélangez tout ça avec un peu de mise en scène pompeuse et les mots qui tuent (« innovation », « société de l’intelligence« , »pôle régional »)…
Ce que j’observe (d’assez loin, c’est vrai) dans ma région, c’est 1) le vide sidéral au niveau du contenu des projets, 2) la débauche de créativité (est-ce là l’innovation dont on parle ?) dans les entreprises qui veulent avant tout aller à la soupe (c’est à dire prendre les subventions liées au pôle – le succès industriel est absolument secondaire).
La première chose à comprendre, c’est que la France ne peut pas se concentrer sur 71 pôles… Au maximum sur 4 ou 5, et encore. 71 pôles, ce ne sont plus des pôles, c’est de la dilution, du saupoudrage (plus ou moins bien) organisé. C’est un refus de choisir.
Mais 4 ou 5 pôles, évidemment, ça sera critiqué car tout le monde ne sera pas arrosé… Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, plus on est consensuel, moins on est efficace.
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