Comment peut-on être Vert ? 14 juin 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 199 fois | comments closed
Je m’étais déjà demandé comment on pouvait être socialiste ··· ou libéral, mais je me suis rendu compte que j’avais oublié le cas des Verts, qui semble pourtant bien gratiné.
La grande mission de ce siècle, ce sera d’essayer d’empêcher l’extermination des espèces animales et la destruction de la Nature pour préserver la notion d’Humain et, pour, de façon ultime, sauver l’espèce humaine elle-même. La bonne question devrait donc être « Comment peut-on NE PAS être vert ? ».
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"Il n’y aura qu’un seul projet socialiste, qui liera le candidat choisi par les militants" 1 juin 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 632 fois | ajouter un commentaire
Ca fait plusieurs fois que j’entends François Hollande dire ça. Aujourd’hui, il l’a répété, un peu embarrassé paraît-il, en réaction aux déclarations de sa femme à propos de la lutte contre la délinquance, qui tranche avec le discours habituel du PS.
C’est incroyable que tout le monde gobe ça sans réagir. Autrement dit, le futur Président ne serait que l’exécutant du programme du PS, presqu’une simple machine chargée d’exécuter la volonté du parti. Vous avez déjà entendu ça quelque part ? Ca nous mènerait rapidement à un belle dictature et aurait pour effet de transformer immédiatement Ségolène en femme-objet si elle était élue – peut-être ce que cherche Hollande, après tout !
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Le coût des pièces détachées, symptôme de mondialisation 29 mai 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 6 517 fois | 7 commentaires
J’ai une imprimante Canon MPC 730, la même qu’Olivier, je crois, dont le porte cartouche est tombé en panne. Je vous passe les détails mais remplacer le porte-cartouches en achetant les recharges d’encre coûte un peu plus cher qu’acheter l’imprimante complète (qui contient aussi les 4 recharges d’encre), soit environ 120 € (de mémoire).
Même phénomène avec mon téléphone portable (chargeur, écouteurs), mon PC portable, etc…
Evidemment, l’intérêt du producteur est de vendre au prix le plus bas possible. Pour ceci, il intègre au maximum son processus de production, ce qui fait que le coût de remplacement d’une pièce détachée, opération manuelle, grimpe par rapport au coût total du produit.
Mais il y a aussi tromperie du consommateur. Dans le cas de mon imprimante, par exemple, on vend la pièce détachée 100 ou 200 fois son coût, sous prétexte que je ne peux me la procurer que chez Canon.
C’est l’intérêt du producteur de vivre sur les pièces détachées et de faire baisser le coût apparent du produit (prix d’achat) tout en faisant monter son coût réel (prix sur l’ensemble du cycle d’utilisation du produit).
Surtout, le fort coût des pièces détachées est une cause importante de dégradation pour l’environnement: on ne répare plus, on remplace – et donc on jette. C’est aussi un symptôme de mondialisation: le coût du produit est hyper faible car il est assemblé dans une usine à l’étranger. Mais toute réparation est impossible ou très coûteuse car elle nécessite du service sur place ou non souhaitée par le service marketing qui souhaite faire monter le coût réel du produit.
Les exemples sont multiples: j’ai longuement parlé du café Nespresso et de ses capsules hors de prix sur ce blog. Il y a aussi mon portable Sony: pour toute réparation, je dois préalablement aligner 100 €. Vous en trouverez plein d’autres, auxquels je n’ai pas pensé et que j’attends en commentaires.
Les symptômes de mondialisation:
– prix d’achat du produit très bas (produit extrêmement industrialisé, en général construit dans le tiers-monde)
– marketing centralisé extrêmement efficace, visant à optimiser le coût réel du produit plutôt que le prix d’achat (il faudra que je fasse un jour un billet sur les rapports du marketing et de la mondialisation, pour ceux qui n’ont pas lu « No Logo« , l’ouvrage de ma soeur Naomi). Dans beaucoup de cas, je pense qu’il y a un véritable tromperie du consommateur, auquel le coût réel du produit est caché.
– maximum de déchets et de pollution, car finalement, la société se rémunère sur les déchets du produit (recharges d’encre, capsules Nespresso, écouteurs de mon IPOD, etc…).
Ca paraît simpliste mais une loi qui interdirait de vendre un produit à un prix inférieur à disons, deux ou trois fois la somme de ses pièces détachées, réparations comprises, aurait de multiples effets positifs. Pour le consommateur, contre la pollution et contre la mondialisation puisqu’elle imposerait à ce que le produit soit au moins en partie réparable sur place – sinon le coût de transport fait exploser les coûts de réparation au-dessus du seuil.
Petite cause, grands effets ? Ca me paraît toujours incroyable que les associations de consommateurs adoptent des positions peu glorieuses sur des sujets d’importance très marginale tels que les droits d’auteurs musicaux au lieu de se concentrer sur ce qui compte vraiment: le droit des consommateurs et la planète.
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Pour un scrutin présidentiel à (au moins) 3 tours 17 mai 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 736 fois | 7 commentaires
Très intéressant France Europe Express hier soir avec Marie-France Garaud, évidemment bien au-dessus de tous les autres – et qui s’en rend tellement compte qu’elle ne prendrait même pas la présente phrase comme un compliment, mais comme une évidence… (1)
Il y avait aussi Besancenot, le meilleur politique du plateau après MFG, mais je suis tellement loin de lui que j’ai du mal à m’y intéresser, Bayrou, assez bon en contre, mais toujours aussi empoté dès qu’il doit s’exprimer seul plus d’une minute. Les autres… Disons par charité qu’ils n’existaient pas. Ah si, un député britannique en duplex dont je suis sûr qu’on entendra parler – mais je ne me souviens plus de son nom.
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Moussaoui condamné à la prison à vie 3 mai 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 3 025 fois | ajouter un commentaire
Pour sauver votre peau, demandez la mort
Il doit y avoir une nouvelle, de Buzzati je crois, où un criminel gagne sa liberté en arrivant à faire croire aux jurés qu’il préfère la prison. Je ne pense pas que Moussaoui l’ait lue, mais visiblement, les jurés américains non plus…
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Humour à l’iranienne (2) 29 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 698 fois | 3 commentaires
J’ai déjà parlé un peu de l’humour à l’iranienne dans ce blog. Pour être plus précis, ce qui caractérise la diplomatie iranienne aujourd’hui, c’est le fait qu’en inversant totalement le sens des déclarations, on est évidemment beaucoup plus proche de la réalité que si on les accepte littéralement.
Je vous prends quelques exemples:
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Week-end à l’envers 23 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 16 023 fois | ajouter un commentaire
Chirac visionnaire
Bush visionnaire
Le G7 à côté de la plaque.
Hollande à côté de la plaque.
Comique de situation à l’iranienne
(suite…)
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Amener le prix du sans plomb à 3 euros le litre et réduire le cholestérol. 18 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 776 fois | 6 commentaires
J’ai souvent parlé dans ce blog du fait que les énergies fossiles étaient beaucoup trop bon marché, ainsi que beaucoup d’autres ressources naturelles. Ce faible prix entraine à coup sûr une destruction de la planète et la fin de beaucoup d’espèces animales, sans compter l’épuisement des ressources elles-mêmes à très court terme. Le cas typique est évidemment le pétrole, mais on peu citer l’exploitation de l’huile de palme qui déforeste l’Indonésie et fait disparaître Orang-Outans et gibbons (d’ici 20 ans).
C’est indigne de l’espèce humaine.
Hier, un appel de Nicolas Hulot dans Le Monde:
Il faut monter le prix de toutes les énergies fossiles de 5 à 10% en termes réels, tous les ans, sans limite, jusqu’au jour où nous pourrons penser être débarrassés des problèmes les plus redoutables
On ne saurait mieux dire.
Gauche comme droite sont malheureusement productivistes et recherchent une croissance économique forte. Or la croissance nous tue: la croissance, c’est le choléstérol, à éviter absolument. Mais comme il existe un bon cholestérol, il existe une bonne croissance, c’est celle qui respecte les ressources de la planète ou qui les reconstitue. Ainsi, les investissements visant à développer des sources d’énergie alternatives au pétrole (électricité, nucléaire 1, etc…) créent des emplois et préservent l’avenir des générations futures. Il en est de même des investissements qui visent à développer des techniques modernes de dépollution, des techniques propres d’agriculture – empêchant la déforestation ou privilégiant des produits alternatifs, etc…
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Comment peut-on être socialiste ? 14 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 314 fois | 7 commentaires
Si Marx s’en était tenu à la découverte de la lutte des classes, on pourrait utilement s’en recommander pour tenter de réduire les inégalités qui naissent de cette confrontation inconsciente. Le problème, c’est que Marx en a déduit la nécessité de la dictature du prolétariat et que depuis lors, les courants socialistes, s’ils proclament une aspiration à l’égalité, sont en fait idéologiquement englués dans des tendances revanchardes et liberticides (qui pratiquement ont commencé avec la Révolution).
De façon très concrète, aujourd’hui, être socialiste, c’est en fait appartenir à un lobby réactionnaire qui croît défendre les intérêts de la classe dite moyenne (en fait extrêmement privilégiée) qui comprend les fonctionnaires et la plupart des salariés. La défense de ces intérêts n’a rien en soi de condamnable si ce n’est qu’elle est en fait animée par l’esprit de revanche face aux « privilégiés » représentés par (en vrac) patrons, actionnaires, hauts-fonctionnaires…
Ce n’est pas l’équité qui inspire réellement la politique de la gauche française, mais l’esprit de revanche.
En ceci , la gauche « dirigeante » trompe d’ailleurs un grand nombre des ses sympathisants, qui sont réellement inspirés par une volonté d’équité. Elle se trompe d’ailleurs parfois elle-même et devient alors totalement sectaire (Besancenot, Laguillier…).
Une vraie politique de gauche, aujourd’hui, consisterait à :
- au niveau international, défendre réellement les intérêts des opprimés, c’est à dire de populations dont la situation est pire que celle des esclaves de l’antiquité puisqu’à la privation de la liberté s’ajoute souvent l’impossibilité de vivre de façon décente et de manger à sa faim (en Chine, en Inde…).
- au niveau national, chercher l’intérêt du plus grand nombre et ne plus se limiter à un rôle de lobby revanchard. Qui ne voit qu’aujourd’hui la population française est asphyxiée par le niveau des impôts, la quantité de fonctionnaires, le taux de chômage ? Bref, que les forces productives de la nation ne peuvent plus jouer aucun rôle moteur, que le pays ne peut plus être tiré vers le haut ? Dans un tel contexte, toute tentative d’évolution est pourtant analysée par la gauche en termes étriqués de conflit de classe et non pas de bien général ?
Une telle gauche ne chercherait donc pas à s’opposer aux délocalisations sous le prétexte tout à fait égoïste et à courte-vue que celles-ci suppriment des emplois en France, mais s’opposerait à l’importation de tout produit qui résulte d’une exploitation de l’homme par l’homme (et « accessoirement », ce genre d’embargo devrait d’ailleurs être étendu à l’importation de produits nuisibles à l’avenir de la planète, ou dont la nature même s’oppose à l’idée que nous nous faisons de l’Homme). Elle agirait donc non seulement sur le plan social mais en tant que consommateur. De la même façon, car c’est en fait la même chose, elle s’opposerait aux initiatives qui mettent en danger l’avenir de la planète ou qui nient au fond l’essence même de l’être humain.
L’exemple du CPE est très éloquent à cet égard. Le CPE est une mesure à coût nul dont le seul risque est que certaines entreprises embauchent en CPE des candidats qu’elles auraient pu précédemment embaucher en CDD ou CDI. Pour ces candidats, évidemment, la situation est moins confortable et il y a une baisse de confort – mais pas de perte d’emploi.
En revanche, il est évident que d’autres entreprises créeront des emplois à cause de la flexibilité que leur donne le CPE, que certains CPE, rapidement promus, sortiront du système précaire en moins de 2 ans. Au final, le CPE est donc une mesure à coût nul qui crée forcément des emplois – et donc permettra à certains de s’en sortir, tout le problème étant de savoir à combien. Ni vous, ni moi n’en savons rien, mais pourquoi ne pas essayer ?
Mais la gauche française ne se focalise que sur les avantages apportés à l’entreprise (donc aux patrons) et sur les injustices du système (oui, évidemment, il y en aura mais c’est comme le nombre d’emplois créés… Ni vous ni moi n’en savons rien…Pourquoi donc la gauche n’intègre-t-elle que la dimension « injustices » et pas la dimension « emplois » ?).
Parce que l’esprit de revanche et son associé intime, la méfiance, prennent le pas sur le besoin d’équité.
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Teasing : la droite laisse-t-elle plus de commentaires dans les blogs que la gauche ? 13 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 6 995 fois | 2 commentaires
Bon, ça y est, mon prochain billet « Comment peut-on être socialiste ? » est fini… C’est le pendant de mon billet d’hier « Comment peut-on être libéral ? ».
J’observe un peu la façon dont se passe les commentaires sur mon blog (et en général sur les blogs) et je serais prêt à parier que le billet sur le socialisme aura nettement nettement plus de commentaires que le billet sur le libéralisme… Les raisons ?
– d’une façon générale, la droite aime moins le débat d’idées que la gauche
– d’une façon générale, la gauche est plus intolérante et réagit de façon plus viscérale à la critique (on « est » – ou on naît – de gauche, on « devient » libéral).
– – la droite est toujours un peu honteuse de s’afficher: l’égoïsme est rarement loin derrière l’idée, et si on aime bien développer l’idée, on cherche toujours à masquer l’égoïsme.
Tout ça, ce sont évidemment des clichés. Si vous êtes de gauche, comme canard, c’est du poujadisme ou de l’anti-gauchisme primaire. Si vous êtes de droite, comme Loïc, vous allez nier l’égoïsme…
Pourtant, je m’en tiens à ma « prédiction »…
Qu’en pensez-vous ?
PS: le billet sera publié demain soir.
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