Comment peut-on être libéral ? 10 avril 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 551 fois | trackback
De toutes les théories politiques ou économiques, aucune ne me paraît moins ambitieuse que le libéralisme. L’idée même qu’il existe une main invisible qui régule l’ensemble de la vie économique et à laquelle il est nuisible a priori de s’opposer me semble une négation de tout ce qui a fait la grandeur de l’homme, qui a toujours essayé de comprendre les lois de la nature pour la dominer et non pas pour la subir.
Lorsque Newton a découvert la gravité et les lois fondamentales qui régissent les mouvements des corps, l’Homme s’en est servi pour faire des fusées et se débarrasser des superstitions qui associaient le mouvement des planètes avec les événements humains. De nos jours, sauf pour Elisabeth Tessier, les planètes ne parlent plus : elles se meuvent selon les lois de Newton.
Mais quand Adam Smith a découvert les lois du marché, ses adeptes s’en sont servis pour affirmer de façon quasi-superstitieuse que les interventions d’un état dans l’économie sont a priori nuisibles et dangereuses.
Pourtant, les » lois » d’Adam Smith sont beaucoup plus contestables scientifiquement que celles de Newton. Elles sont souvent prises en défaut et surtout, elles ne reposent de façon ultime que sur des comportements humains que nous pouvons espérer modifier plus facilement que les comportements des planètes.
Autre proverbe de nature superstitieuse et conservatrice – pourtant repris de façon admirative à toutes les sauces : » Il faut laisser du temps au temps » (François Mitterrand).
Ne manquez pas, demain, votre nouveau billet « Comment peut-on être socialiste ? ».
Billets associés :
Commentaires
D’habitude, j’estime être plutôt du coté "libéral". Mais en fait, ta courte démonstration m’a totalement convaincu !
Je suis en train de lire :
"Faut-il brûler le modèle social français ?"
En gros, il existe autre chose que le modèle libéral anglo-saxon
Dans le domaine économique, le libéralisme prône avant tout la primauté de la volonté de l’individu sur toutes les autres forces. Ce ne sont que certaines politiques qui ont traduit cela en "moins d’état dans l’économie". Il y a une sacrée nuance! Les lois régissant l’économie sont contestables, comme toute règle prétendant décrire et prévoir des comportements humains, par définition conduits par le libre-arbitre.
Mais le libéralisme est beaucoup plus qu’une doctrine économique, c’est d’abord une nouvelle vison sociale et philosophique du monde: l’individu est libre de choisir lui-même ce qui lui convient, et ne doit pas se laisser imposer ses choix.
Les pseudo-adeptes du libéralisme lui ont fait plus de mal que de bien, un peu comme ceux du socialisme au vingtième siècle. Quelques affirmations du libéralisme ont notamment été souvent récupérées par des conservateurs assez oublieux de la "big picture": au nom de quoi vouloir libéraliser les échanges économiques sans libéraliser les échanges sexuels ou migratoires?
Une loi sans concessions est nécessaire pour préserver la liberté des citoyens: pas pour imposer un mode de vie, mais pour condamner les atteintes à la liberté. L’exemple le plus typique d’une loi "forte" mais neutre est peut-être la déclaration des droits de l’homme de 1789.
Lapin je suis d’accord, le libéralisme, c’est pas bien. Mais une fois que l’on a dit ça, je vois pas le rapport entre la choucroute libérale et cassoulet Newtonien. Par ailleurs, cette école a fait beaucoup de progès depuis Adam Smith et il y a un tas de petits génies monétaristes qui ont fait des bouquins très compliqués avec plein d’équations dedans pour affiner les théories du maître comme un bon camembert au lait cru. Le libéralisme, ce n’est pas juste "laissons faire et tout ira bien", cela implique également un interventionisme, plus économique que social, je te l’accorde. Bon c’est pas tout ça m’a donné faim tout ça…
Bon; canard, que tu me titilles un peu, pas de pb… Mais on ne s’en prend pas aux lecteurs de façon anonyme, c’est trop facile…
Donc je censure ton dernier commentaire.
Thierry
ouh… on a la gachette facile, Mr bloggy. J’étais tout au plus gentiement moqueur avec un "lecteur" très complaisant (tu vas le censurer aussi ça?).
Et l’anonymat est une excuse bien commode pour effacer ce qui fache !
"sans liberté de blâmer, il n’y a pas d’éloge flatteur", tu le sais bien, mon lapin.
par ailleurs je te rappelles que tu es lapin et moi canard!
Tu as toute liberté de blâmer, canard. Pas d’écrire des trucs plus ou moins injurieux de façon anonyme.
Quasiment tous les commentaires qui dérapent, sur ce blog, sont d’ailleurs anonymes et les auteurs qui ne signent pas ont presque honte à l’avance de ce qu’ils écrivent, à mon avis – sinon, ils signeraient.
Lapin, je t’aime bien, tu le sais, sinon je ne te taquinerais pas, mais là je ne suis pas d’accord.
1 il ne faut pas confondre ironie et injure. L’ironie se moque un peu certes. Mais avec une bienvaillance à la Brassens. Et elle n’insulte pas, jamais.
Et franchement je n’ai jamais versé dans l’injure, même "plus ou moins"
2 peut-tu m’expliquer en quoi Olivier M. ou Tonio sont moins anonymes que moi. Je les connais pas, pas plus qu’ils ne me connaissent. Toi peut être, mais moi pas. S’il faut être pote avec toi ou envoyer la photocopie de son passeport (biométrique?) pour participer aux débats, faut le dire!
Canard,
J’ai les vraies emails, vérifiables, d’Olivier Martineau ou Tonio, que j’ai connus à travers ce blog, comme toi. Olivier Martineau a je pense plusieurs fois, par exemple, cité son blog en commentaires, donc il ne se cache pas. Je ne fais pas apparaître leur mail sur le blog pour respecter leur droit à ne pas être spammés, mais ce ne sont pas des commentateurs anonymes.
J’essaie vraiment de laisser libres cours à toutes les critiques et parfois même un peu plus que des critiques. Je trouve que certains commentaires sur mon blog ont un côté limite, même au sens légal du terme d’ailleurs.
Mais c’est sûr que je "coupe" un peu plus vite dans le cas où l’auteur est anonyme. Si Olivier M. t’insulte, j’effacerai moins facilement son insulte que la tienne parce que j’estime que s’il y a pb, tu pourras te retourner contre lui. D’ailleurs comme je te l’ai dit plus haut, peu de chances qu’il t’insulte car 99% des messages "limites" sont anonymes.
Dans ton cas, j’ai jugé ton message "limite" parce que tu lui reproches tout à fait gratuitement d’avoir un niveau "sous la ceinture", ce qui n’est pas le cas. L’ironie à la Brassens n’était pas apparente pour moi, mais j’ai pu louper quelque chose. ceci dit, il faut se méfier et il y a toujours un décalage entre ce qu’on écrit et ce qui est perçu, j’en sais quelque chose.
En plus, je tines à dire solennellement que je protègerai toujours, envers et contre tout, les commentateurs de ce blog qui disent que je suis, en gros, un mec super, ce que fait souvent Olivier. Qu’on se le dise, avec moi, la flagornerie, ça marche.
Donc si tu veux une poltique de censure moins stricte vis à vis de tes messages:
1) flatte-moi
2) de façon non anonyme
(Il est probable que 2 sera cependant beaucoup plus efficace que 1).
Olivier, ne prend pas ça pour une invitation à insulter mon ami canard !
Bien noté.
Et une petite boîte de Mon chéri, cela te ferait plaisir?
Tu t’améliores vraiment tous les jours, Mon canard !
COT COT COT CODEC
Faux ! Le libéralisme ne s’arrête pas à Adam Smith et à sa main invisible.
Il vous manque au moins deux siècles de culture libérale ! (Locke, Hayek, Bastiat, Friedmann, etc…)