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Pourquoi je ne crois pas à l’accessibilité des sites Web telle qu’elle est actuellement prescrite. 11 août 2005

Par Thierry Klein dans : Formation à distance.
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Encore un autre petit calcul de Hennessy, avec des applications concrètes…

Je sors là du cadre de l’e-learning "pur et dur". Le problème des techniques d’accessibilité actuelles est qu’elles entraînent la plupart du temps des limites concernant l’aspect du site Web pour tous les utilisateurs. Elles imposent des principes de développement un peu contraignantes – donc plus coûteuses – et surtout elles nuisent à l’aspect du site, voire à son ergonomie générale pour un utilisateur non handicapé.

Bref, si on dit que seuls 5% des utilisateurs profitent de ces techniques (l’utilité du site passe de 0 à 0,8 pour ces utilisateurs) et qu’elles augmentent le coût du développement de 20%, alors un développement "normal" touchera 95% des utilisateurs (utilité de 95) pour un coût de 100, soit une efficacité de 95/100=0,95. Un développement accessible fera légèrement baisser l’utilité pour un internaute non handicapé (disons que l’utilité passe de 1 à 0,95).

On obtient une utilité globale de 95 x0,95 + 5 x 0,8= 94,25 pour un coût de 120, soit une efficacité de 0,78 (20% de moins environ qu’un site classique).

Ce petit calcul a deux conséquences:

– Une loi vient de passer obligeant les collectivités locales à rendre leur site accessible, mais cette loi n’aura probablement qu’un impact négligeable sur les sites "normaux" qui représentent quand même 99% des sites. Sauf cas exceptionnel, une société privée préfèrera toujours investir dans des fonctions plus utiles à l’ensemble des utilisateurs (nouvelles fonctions du site, par exemple) au sens du calcul que j’ai effectué plus haut.

– Si on veut développer l’accessibilité des sites pour tous, il faut soit subventionner partiellement les développements des entreprises qui développent des sites accessibles "sans raison économique", soit susciter le développement de logiciels qui permettent de créer des sites accessibles sans surcoût ou sans perte de fonctionnement pour l’ensemble des utilisateurs (aider des sociétés comme Kinoa ou Ecedi, par exemple, qui cherchent à réaliser de tels logiciels).

Chez Speechi, nous allons essayer de développer aussi une version accessible de Speechi sans perte pour l’élève non handicapé et sans perte de temps ni surcoût pour le professeur. Mais ça ne sortira pas avant 2006.

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Commentaires»

1. OlivierM - 12 août 2005

Pas d’accord avec toi : l’accessibilité est énormément basée sur le respect des standards du web. Effectivement, aujourd’hui, le cout de développement est de 20% plus cher. Pourquoi ? Parce que les concepteurs de web ne savent pas faire les choses proprement.

Le respect des standards permet de gagner du temps au final, une fois que c’est maitrisé. Le probleme c’est que les graphisques qui créés des pages ou les intégrateurs HTML ne sont pas formés ! Beaucoup d’entre eut en sont encore à des "bidouillages", suite à des apprentissages sur le tas.

Flash ne sera jamais accessible. Mais c’est une bonne idée de faire en sorte que speechi genere une version accessible (en HTML ?), évidement beaucoup moins multimédia. C’est quand même l’interet des outils générateurs, de pouvoir faire différentes versions (et pourquoi pas une version en vidéo aussi par exemple)

2. Thierry Klein - 12 août 2005

Réponse à Olivier:

Je pense que si on arive à boucler financièrement notre projet – ce qui n’est pas encore la cas – Speechi utilisera toutes les fonctionnalités de Flash pour créer automatiquement une présentation beaucoup plus accessible que tout ce qu’on peut faire en HTML. Je ne peux pas en dire plus que ça à ce stade mais j’espère qu’on aura les moyens de le faire parce que la technologie qu’on compte mettre en place est assez spectaculaire.