jump to navigation

Chez Sciences et Avenir, la science est délire 26 avril 2020

Par Thierry Klein dans : Covid-19,Politique.
Lu 1 622 fois | trackback

Cet article de Sciences et Avenir « démontre », grâce à un raisonnement pharmacocinétique (sic !) qui atteint des sommets mathématiques, que l’hydroxycholoroquine (HCQ) ne peut fonctionner in vivo car il est impossible d’atteindre dans le corps humain les concentrations efficaces in vitro (0.335 microg / ml). Pour ces brillants mathématiciens, preuves à l’appui, il faudrait 13 g / jour d’HCQ (dose plusieurs fois mortelle, le traitement de Raoult ne prescrit « que » 600 mg / jour).

Et voici donc Madame, pourquoi votre hydroxychloroquine ne saurait fonctionner.

Petit problème: la concentration moyenne en HCQ mesurée dans l’étude 2 de Raoult (table 1) est de 0.26 microgramme / ml (avec encore une fois non pas 13 g, mais 600 mg de HCQ). Ceci suggère une concentration comparable aux études in vitro et donc bien au contraire une certaine efficacité de HCQ en environnement in vivo.

Qui plus est, on constate que, pour les malades pour lesquels le traitement n’a pas fonctionné cliniquement, cette concentration est tombée à 0.20 microg/ml (soit une baisse de 30%) et ceci suggère encore que, comme le traitement n’opère pas si la concentration en HCQ baisse, la HCQ joue bien un rôle dans l’amélioration clinique du malade.

Le problème avec toutes ces critiques dites « scientifiques », c’est que ceux qui les font n’ont le plus souvent absolument aucune expérience clinique. Le clinicien expérimenté connaît, depuis longtemps, par l’expérience, la concentration moléculaire qu’il obtient dans le corps humain. Il n’a pas besoin de faire un calcul, absurde qui plus est.

Et ici, il n’y a non seulement aucune expérience clinique mais aucune réflexion tout court: il est évident que les expériences in vitro n’ont été suivies de test in vivo que parce qu’on savait que la concentration en HCQ in vitro pouvait être obtenue sans trop de risque in vivo (au moins pour ce qui est des ordres de grandeur). C’était une condition nécessaire. Sinon, on peut aussi faire avaler de l’eau de javel aux patients, après tout ça marche in vitro. Si on ne le fait pas, il y a une bonne raison…

Encore une fois, la « Science », mais au petit pied.

Billets associés :

Commentaires»

1. Le blog de Thierry Klein » Une journée ordinaire (6 mai 2020) - 28 mai 2020

[…] depuis leur article délirant sur la pharmaco-cinétique de la chloroquine, je parcours à nouveau le site de Sciences et Avenir… Encore une perle avec cet article […]