Education: en finir avec la Déconstruction 18 avril 2017
Par Thierry Klein dans : Speechi.Lu 0 fois | trackback
Je publie aujourd’hui deux papiers qui me semblent remarquables. Je vous conseille vraiment d’y passer votre soirée plutôt que de regarder Camping 2 sur TF1. Je sais la vie est dure, mais la Culture a un prix.
Le premier (malheureusement en anglais) explique “Comment les intellectuels français ont ruiné l’Occident“. La déconstruction lancée par l’école française des années 60, qui voulait créer le soupçon vis-à-vis de tous les savoirs établis, a entraîné dans son sillage tout ce qui était du domaine de la Raison et est devenue, dans certains cas, une forme d’obscurantisme, servant à justifier des discours post-modernes tels que, pêle-même, la théorie du genre (le sexe est une donnée culturelle, pas un fait), la mise en cause de la laïcité (vue sous l’angle d’une notion occidentale nullement universelle), une certaine forme de pédagogie mise en place à l’école depuis 30 ans, qui remet en cause la réalité des savoirs que l’école enseigne (les savoirs ne sont plus que des données culturelles et relatives) ainsi que la capacité de l’école à dégager les bons élèves (vus non plus comme de simples élèves doués ou travailleurs mais comme les héritiers de ceux qui possèdent les codes culturels). Voir, par exemple, cet article déjà ancien concernant Bourdieu dans ce blog.
C’est à la lumière de ce premier article que je vous conseille de lire l’analyse de Fatihah Boudjahlat sur la fin de l’école Républicaine. Comme les savoirs n’ont plus d’importance, l’école se focalise sur des compétences à court-terme qui n’ont d’intérêt que professionnel. Cette adaptation au monde du travail trahit la vocation de l’école et du collège qui est de transmettre savoirs et culture à chaque enfant. Qui plus est, à trop vouloir adapter l’école au marché du travail, non seulement on ne transmet plus de savoir, mais on crée, de façon paradoxale, de plus en plus de chômage.
En matière d’éducation, la France fait tout comme les Anglo-Saxons, avec cependant un décalage de plus de 30 ans, et alors que les Anglo-Saxons en reviennent, nous nous y vautrons.
Je ne peux malheureusement que confirmer ceci. J’ai vécu avec une certaine incrédulité, quand j’étais à Stanford à la fin des années 80, le début de ces dérives dans l’enseignement supérieur américain sans penser qu’elles franchiraient l’Atlantique. Je trouvais les américains bien naïfs et pensait que notre culture européenne, plus ancienne, mieux ancrée, nous protégerait.
J’avais tort. Nous y sommes. Il faut toujours parier sur la bêtise humaine.
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