Pierre Bergé mis en scène par Pierre Bergé 24 février 2009
Par Thierry Klein dans : Humeur,Pour rire ....Lu 3 851 fois | trackback
Faut-il que le monde des media soit tenu pour qu’on ait pu assister ainsi, sans la moindre critique, à la mise en scène de la collection Pierre Bergé par Pierre Bergé lui-même ?
A une époque où on hurle sur le salaire du moindre banquier dont l’oreille dépasse, pas la moindre objection sur l’immensité de la fortune accumulée (sans doute Bergé est-il instantanément absous parce que de gauche). La collection est bien sûr « tout à fait exceptionnelle » (France 2), on parle même un peu partout d’ « événement artistique », voire de « collection du siècle » (ce qui n’engage pas à grand-chose, après tout, ce siècle n’en est qu’à ses tout débuts).
On a vu Pierre Bergé pontifier un peu partout et Giesbert, sur la 5, a encore une fois mis en évidence son extraordinaire sens de la répartie lorsqu’il n’a rien trouvé à redire au fait que, bien évidemment, Pierre Bergé « n’a jamais vu Mitterrand cynique » !
Bien évidemment, pour que l’honneur soit sauf, on précise à qui veut l’entendre que « le résultat des ventes ira à des œuvres ». Dans le délire d’unanimisme ambiant, un journaliste, un seul, cherchera-t-il à vérifier cette information ? Ou bien les journalistes sont-ils tous, comme Julien Dray, des « amis » de Pierre Bergé ?
La perle, toujours chez FOG, Pierre Bergé pontifie royalement que les chti’s ne méritent pas d’être nominés aux Césars tout en admettant n’avoir pas vu le film ! Quelle belle indépendance d’esprit, surtout pour un type qui déclare, lors de le même émission, « avoir lutté toute ma vie contre tous les a priori » ! Mais où a-t-il laissé son cerveau celui là ? Dans un sac à main chez YSL ?
Tout dans cette vente est publicitaire. Très peu de gens ont de toutes les façons vu les objets et y a-t-il dans le monde ne serait-ce que 10 personnes capables d’estimer leur valeur « réelle », si tant est que ce mot ait ici le moindre sens ? Bergé a fait son propre marketing et cette vente – comme son avis sur les Chtis préfigure bien ce que sera le cinéma de demain, dans tous les sens du terme : le film n’est plus du tout nécessaire ; le merchandising suffit.
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Commentaires»
la frustration est le moteur de beaucoup de billets d’humeur. La mienne s’est trouvée soulagée quand Pierre Bergé s’est payé la gueule de Laporte et de ses poncifs de beauf