Couvrez ces faits, que je ne saurais voir 22 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 24 fois | ajouter un commentaire
Comme à Courbevoie, les journaux ne disent jamais quelle est la religion de ces délinquants racistes (ici anti-chrétiens). Evidemment, ils sont très probablement musulmans. Les journaux considèrent que donner cette information est raciste; ce faisant ils manquent à leur devoir d’information.
Les incidents de ce genre vont se multiplier et LFI porte une très lourde responsabilité en la matière. Ceux qui s’allient électoralement avec LFI aussi, politiciens et électeurs.
Pourquoi ne nomme-t-on pas la religion de ces délinquants ? Parce qu’on préfère détourner le regard plutôt que d’affronter la vérité en face, plutôt que de penser la vérité avec toutes ces conséquences. C’est un mensonge par omission, qui traduit une forme de honte.
Qui sont ceux qui vont me reprocher de nommer les choses ? Des Tartuffe, conscients ou inconscients. Exactement comme Tartuffe, ils voudraient « couvrir ces faits, qu’ils ne sauraient voir ». « Parce que cela leur ferait venir de coupables pensées ». Et ces « pensées coupables », dont ils cherchent à se protéger, c’est évidemment leur propre tendance au racisme. Ils ont peur de la généralisation, peur que la prise de conscience du fait que ces enfants délinquants soient musulmans les rendent racistes envers tous les musulmans. Ce faisant, ils sont de fait déjà racistes, de même que Tartuffe est évidemment attiré par Dorine.
Si vous pensez qu’il ne faut pas nommer la religion de ces enfants parce que c’est « stigmatiser les musulmans », vous faites donc partie du problème aussi.
Billets associés :- La Presse ne se meurt pas, elle se suicide
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- La valeur travail existe-t-elle ?
- Le contrôle au faciès est humiliant, mais n’est pas discriminatoire par nature
- Outreau, et si ?
Ce que vous allez vivre dans les 3 prochaines semaines 18 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 298 fois | ajouter un commentaire
Dans les 3 prochaines semaines, vous allez avoir un déferlement médiatique jamais vu contre le RN. Quoi que vous en pensiez, ils vous sera – il nous sera – difficile de nous décider « en conscience ».
– tous les partis politiques vent debout contre le supposé fascisme du RN
– tous les moyens d’influence possibles et imaginables, à savoir:
- les associations et ONG subventionnées (du planning familial à Amnesty International). elles forment de fait un lobby de gauche, financé par nos impôts,
- tout le secteur des média, public et privé (hors Cnews, Le Figaro, Europe 1 qui feront la campagne de la droite, mais qui représentent moins de 5% de l’audience cumulée),
- le monde de la culture, qu’il faut rapprocher des associations subventionnées, agit comme un lobby de gauche financé par nos impôts
- le monde financier / le patronat prendront position. La bourse amplifiera l’inquiétude générale (légitime car les programmes, du FP au RN, en passant par Attal sont tous inquiétants). Menaces de faillite de l’état, de dévaluation, etc.
- le monde du sport. Il est naturellement progressiste puisque les jeunes votent à 50% à gauche. Il fait de plus l’objet d’un entrisme islamiste, en particulier dans le foot.
- En ce qui concerne la culture et le foot, les différentes tribunes de défiance contre le RN ne sont pas anormales: tout le monde peut s’exprimer. Mais je fais le pari que vous ne verrez pas, dans le sport, de tribune collective POUR le RN, et probablement même pas de prise de position individuelle. Demandez-vous pourquoi: le politiquement correct pèse sur tous les esprits et interdit de fait la libre expression.
- l’Europe multipliera les prises de position via ses relais habituels (dangers de Frexit, remise en cause de la PAC si le RN arrive au pouvoir, etc)
- Si absolument nécessaire (car il s’agit d’une arme à double tranchant), vous aurez quelques émeutes de rue organisées par l’extrême gauche, où l’ordre tardera à être rétabli. Le message sera qu’en cas d’élection du RN, la guerre civile est possible à court terme.
- La tension internationale (Ukraine, Gaza…) montera pour susciter un réflexe institutionnel de retour vers Ensemble.
- Enfin, le risque d’attentat est au plus haut. Evidemment aucun parti français ne « jouera » l’attentat comme une arme d’influence politique. Mais un islamiste taré peut se dire que semer le chaos au moment des élections est positif.
En réalité, la situation me rappelle 81. J’étais en prépa et le soir du 10 mai, plein d’élèves appelaient leurs parents qui voulaient quitter la France « avant l’arrivée des chars russes » ! On peut craindre, comme pour le PS en 81, l’inexpérience du RN mais il me paraît absurde de penser qu’il cherche à mettre en place un gouvernement fasciste ou raciste.
Billets associés :- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Interview : six questions sur le Capital Altruiste
- L’esprit perdu de l’article 28 de la loi de 1905
- Quelques notes sur « les armes de l’esprit »
- Capital Altruiste : année zéro
Pulsion de mort, islamo-gauchisme et judéo-christianisme. 17 juin 2024
Par Thierry Klein dans : 7 Octobre,Aliénation,Politique,Wokisme.Lu 37 fois | ajouter un commentaire
Le lien entre islamisme et extrême-gauche1 n’est pas simplement un lien de circonstance. Profondément, ils sont liés par ce qu’on peut appeler une pulsion de mort.
La pulsion de mort est partout dans l’islamisme. Les attentats suicides, les promesses de paradis pour les martyrs, les morts innocentes mais utiles (11 Septembre, 7 Octobre, Bataclan…).
Dans les manifestations islamo-gauchistes « anti front-national » du 15 juin, je relève par exemple cette vidéo:
Aujourd’hui soit vous restez dans la lutte et on se décolonisera ensemble soit on est amenés à CREVER tous ensemble. On CREVERA pas seuls.
Cette position est presqu’incompréhensible pour un occidental, élevé dans la tradition judéo-chrétienne, qui protège l’innocent jusqu’à l’extrême et donne un prix maximum à la vie, empêchant le suicide en toute circonstance.
Quand il apprend que Dieu veut aveuglément détruire la ville de Sodome, Abraham se lance dans une négociation avec Dieu, qui accepte finalement de sauver la ville si on peut y trouver ne serait-ce que 10 justes.
Pendant la guerre, même pour les missions les plus risquées atteignant des taux de pertes de 90%, Romain Gary raconte que les aviateurs avaient TOUJOURS une possibilité, même faible, même théorique, de s’en sortir.
Et me revient aussi à l’esprit cette citation de Golda Meir:
« Nous pouvons pardonner aux Arabes d’avoir tué nos enfants. Nous ne pouvons pas leur pardonner de nous avoir obligés à tuer leurs enfants. Nous n’aurons la paix avec les Arabes que lorsqu’ils aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous détestent.”
Il y a un courant d’idée occidental en rupture avec cette tradition judéo-chrétienne, c’est le courant socialiste. Pour Dostoïevski, le socialisme était un produit dérivé du catholicisme, qui avait lui-même perverti l’enseignement chrétien. Dans un chapitre célèbre des Frères Karamazov, le « Grand Inquisiteur »2 est en quelque sorte le porte-voix des thèses socialistes telles que Dostoïevski les perçoit. Plutôt que de prêcher aux hommes l’idéal chrétien, jugé inatteignable, insensé, il préfère le corriger. Sa version du paradis terrestre est proche de celle de Nathaniel Hawthorne dans « Le Chemin de fer céleste ».
« De nombreux voyageurs s’arrêtent pour prendre leur plaisir ou récolter leurs bénéfices à la foire aux vanités, au lieu de se diriger vers la cité céleste. Les charmes de l’endroit sont tels que les gens affirment souvent qu’il est le seul et vrai paradis; soutenant qu’il n’en existe aucun autre, que ceux qui recherchent davantage sont de doux rêveurs et que si la clarté légendaire de la cité céleste se présentait à moins d’un km des portes des vanités, ils ne seraient pas assez bêtes pour s’y rendre. »
Le Grand Inquisiteur brosse un portrait saisissant de la société d’aujourd’hui, dirigée par des experts au nom d’un idéal de consommation. C’est l’aliénation (inconsciente) de leur liberté, jointe à la satisfaction de leurs besoins matériels, qui garantit le bonheur des hommes:
« Oh ! nous les persuaderons qu’ils ne seront vraiment libres qu’en abdiquant leur liberté en notre faveur […] Certes, nous les astreindrons au travail, mais aux heures de loisir nous organiserons leur vie comme un jeu d’enfant, avec des chants, des chœurs, des danses innocentes […]
Ils n’auront nuls secrets pour nous. Suivant leur degré d’obéissance, nous leur permettrons ou leur défendrons de vivre avec leurs femmes ou leurs maîtresses, d’avoir des enfants ou de n’en pas avoir, et ils nous écouteront avec joie. »
Quel est le but final de cette vie ? Pour le Grand Inquisiteur, c’est la mort, le rien.
« Il comprend qu’il faut écouter l’Esprit profond (le Diable), cet Esprit de mort et de ruine, et pour ce faire, admettre le mensonge et la fraude, mener sciemment les hommes à la mort et à la ruine, en les trompant durant toute la route, pour leur cacher où on les mène.
Les deux gauches
Camus, dans les Justes, met en scène ce conflit entre la justice et le mensonge, entre la vie et la pulsion de mort. Le terroriste Kaliayev est dans la tradition judéo-chrétienne et refuse de lancer sa bombe car les enfants du Tsar (des innocents) sont dans la calèche.
« J’aime ceux qui vivent aujourd’hui sur la même terre que moi. C’est pour eux que je lutte et que je consens à mourir. […] Je n’irai pas ajouter à l’injustice vivante pour une injustice morte. »
Il s’oppose à l’autre terroriste « socialiste », Stepan pour qui:
« C’est tuer pour rien, parfois, que de ne pas tuer assez. […] Nous sommes des meurtriers et nous avons choisi de l’être. »
Je rapproche cette position des déclarations récentes de Yahya Sinwar, chef du Hamas:
« Le bain de sang va servir la Cause. La mort de civils est un sacrifice nécessaire. »
La différence irréconciliable entre ces deux positions « de gauche » est aussi celle dont parle Simone Weil dans l’Enracinement. De même que le discours du Grand Inquisiteur est quasiment indifférenciable du discours chrétien, mais en représente l’exacte négation:
« Sous le même nom de révolution, et souvent sous des mots d’ordre et des thèmes de propagande identiques, sont dissimulées deux conceptions absolument opposées.
L’une consiste à transformer la société de manière à ce que les opprimés puissent y avoir des racines; l’autre consiste à étendre à toute la société la maladie du déracinement qui a été infligée aux opprimés. Il ne faut pas dire ou penser que la seconde opération puisse jamais être un prélude de la première; cela est faux. Ce sont deux directions opposées. »
- J’emploierai indifféremment « socialiste » et extrême-gauche dans la suite de ce billet. J’entends socialiste au sens marxiste du XIXème siècle, évidemment plus proche du terme « bolchevik » que du parti socialiste… ↩︎
- https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Dostoievski-Karamazov-1.pdf, page 629 ↩︎
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
- « Je ne suis pas Dr House, mais… »
- Quelques notes sur « les armes de l’esprit »
- Ci-gît le progressisme [1633-2020]
La fin de la liberté de parole 5 avril 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 45 fois | ajouter un commentaire
Comparez les 2 vidéos ci-dessous. Dans la première, la mère met spontanément en relation l’agression dont a été victime sa fille avec sa façon de s’habiller, le fait qu’on la traitait de « mécréante ». Dans la seconde, le lendemain, elle lit un texte affirmant que sa fille est « pratiquante et pieuse… et fait la prière 5 fois par jour ». Puis elle s’élève contre « la récupération d’extrême droite ».
Aucun des demeurés présents sur le plateau ne relève que sa parole n’est plus libre. Il ne s’agit évidemment pas d’emprise, on voit comment cette femme était claire dans sa tête dans la première vidéo.
Cette mère a évidemment cédé 1) aux menaces des islamistes et 2) au chantage affectif qui consiste à la faire taire au prétexte que critiquer la situation présente est « d’extrême droite ». Le procureur devrait se saisir d’un tel cas. Dans les banlieues, la puissance informelle de la violence et de la religion est supérieure à celle de la loi et l’équilibre doit absolument être rétabli.
- Les formes élémentaires de l’aliénation (réponse à Enzo)
- Le Grand Meaulnes ou la jalousie à l’état Pur
- Céline Alvarez, Maria Montessori, Mlle Grenier, la Belle et Lumineuse Nature et moi
- Le chien qui m’a aimé
- « Je fais bien plus d’efforts que toi »
2 avril 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 fois | ajouter un commentaire
Billets associés :« La Russie est le pays de la terre où les hommes sont les plus malheureux, parce qu’ils y souffrent à la fois des inconvénients de la barbarie et de ceux la civilisation. »
(Custine, Lettres de Russie, 1839)
- La rhétorique antisémite symétrique employée par les islamo-gauchistes.
- La préservation des animaux : urgence et éthique (2/3)
- Le clavier dont chaque touche est un écran
- Combien de singes pour faire un homme ?
- Souvenirs de vacances
Une brève définition du wokisme, cinq corollaires et une critique 25 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Wokisme.Lu 54 fois | ajouter un commentaire
Ceux qui se baladent comme moi sur les réseaux sociaux le savent, il y a toujours un précieux ridicule pour prétendre que le wokisme n’existe pas car il n’aurait pas de définition « scientifique » claire. Le précieux ridicule est en général d’extrême gauche ou étudiant en socio ou à Sciences Po ou lecteur de Libé, tout ceci n’étant évidemment nullement incompatible. La vulgate qu’il reçoit le conditionne à nier le phénomène au nom de la « science », ce qui lui donne un sentiment de supériorité risible quand on connaît le contenu délivré. Ainsi, alors que tout le monde comprend parfaitement et sent ce qu’est le wokisme, l’extrême gauche tente de faire croire qu’il n’existerait pas puisqu’il n’existe pas de définition mettant les wokes d’accord..
La semaine dernière, interrogée en commission d’enquête par le député LFI Aurélien Saintoul (qui est le woke par excellence), Rachida Dati s’est refusée à donner une définition du wokisme. Voir l’échange, assez savoureux, ci-dessous (2 mn).
Alors je m’y colle et je vous donne une brève définition du wokisme. Pour que plus jamais un cuistre ne puisse vous dire que ça n’existe pas.
- Le wokisme est une forme de paranoïa consistant à voir partout des micro-agressions. Je rappelle que le woke signifie « éveillé » – ainsi est éveillé celui qui « voit » ou « sent » ces micro-agressions ou micro-oppressions, qui sont censées être politiquement signifiantes.
- Ces micro-agressions sont parfois réelles, parfois fantasmées et inexistantes. C’est la sur-sensibilité du woke qui caractérise la paranoïa. Le woke interprète cette sur-sensibilité comme la conséquence d’une oppression passée ou présente. Il se positionne en tant que victime.
Ainsi, il y a certainement dans la galanterie au moins la trace d’une société où, les hommes étant physiquement plus forts que les femmes, pouvant les contraindre, renoncent de façon marquée à cette possibilité. Il n’y a aucun problème à remarquer ceci, cette constatation est en soi banale. Il y a problème lorsque cette constatation devient invivable à celui qui la constate, à tel point qu’il cherche à faire interdire la galanterie, cas de nombreuses associations féministes. - Ainsi, le wokisme est au départ un problème psychique personnel, qu’on parle de névrose, de psychose ou de paranaoïa. Partagé par beaucoup, cette obsession personnelle acquiert un caractère politique. Pour paraphraser Peguy, on peut dire que le wokisme, c’est du psychique transformé en politique.
- L’être humain n’est en général pas heureux. A tous les malheureux de la terre (qui ne sont pas forcément, bien qu’ils le croient, les « damnés » de la terre au sens marxiste), le wokisme fournit un responsable commode de leur mal-être: vous, moi, la société. « Je ne suis pas malade, c’est la société qui m’a opprimé » ou « Je me sens mal parce que la société est méchante ».
Le discours politique (de gauche en général) a pour fonction de masquer les causes personnelles de la névrose et de permettre à s’en prendre à la société, qui joue le rôle de bouc-émissaire – j’emploie ce terme au sens de René Girard.
Illustration: l’éco-anxiété conduit un grand nombre de jeunes à refuser d’avoir des enfants alors que l’espérance de vie n’a jamais été aussi grande depuis que l’humanité existe. Il s’agit d’une névrose commune (au double sens de banale et partagée par un grand nombre. Le réchauffement climatique sert d’alibi, permet de ne pas traiter la névrose et de rejeter la responsabilité du mal-être sur la société.
Cinq corollaires…
1. Le terme « woke » n’est incompris que des wokes eux-mêmes. Si quelqu’un pense que le wokisme n’existe pas, il est certainement woke. Tous les autres voient exactement de quoi il s’agit puisque le wokisme se manifeste comme une forme d’inquisition totalitaire que toute personne « normale » ressent immédiatement.
Et une critique… |
(L’auteur est parfaitement conscient, cher lecteur, que la définition et la caractérisation du wokisme ainsi données sont non réfutables au sens de Popper et même circulaires : « Est woke qui nie le wokisme ! ». Il en est ainsi de la plupart des maladies psychiques prenant leur source dans l’inconscient. On n’a pas raison contre le fou qui prétend avoir des ailes dans le dos ou être Napoléon réincarné – son système est généralement très cohérent justement parce que destiné à lui masquer sa folie.) |
2. Sous couvert d’altruisme et de défense des victimes, le wokisme masque toujours une haine de la société prise comme responsable nécessaire, bouc-émissaire, du sentiment de mal-être ressenti par le woke. Cette haine « de l’intérieur » se marie très bien avec la haine de l’Occident « extérieure » que constitue l’islamisme et est un des ferments de l’islamo-gauchisme (encore un concept dont les cuistres d’extrême-gauche nient la réalité « scientifique »).
3. Le caractère inquisitorial des questions d’Aurélien Saintoul (vidéo ci-dessus) est éclatant. Le wokisme se manifeste toujours comme une inquisition parce que les deux sont, finalement, constitutifs d’un manque de foi. Du woke en son système politique (car il subsiste toujours en lui une partie lucide qui connait sa névrose et cherche à la censurer), de l’église en son système de croyance (consciente que ce système est attaqué par Galilée, consciente aussi que Galilée a raison, il faut réduire Galilée au silence). Le besoin de censure, c’est la croyance en train de disparaître.
4. Le wokisme ne sort pas de nulle part. Il est la partie extrême, la conséquence ultime du progressisme. Une autre façon de dire les choses est que le progressisme est toujours un wokisme light. Il faudrait du temps pour justifier ceci, je le ferai dans un autre billet. D’ici là, je te demande gentiment, cher lecteur, d’admettre ce résultat.
5. La névrose du woke le conduit à capter les agressions imaginaires mais cela ne le rend en rien plus sensible aux agressions réelles. On ne compte plus les wokes qui se sont sentis plus agressés par les affichettes des bébés otages enlevés par le Hamas à Gaza que par les enlèvements eux-mêmes. Le wokisme, c’est le monde vu, au sens propre, par le petit bout de la lorgnette. La poutre sans la paille.
Billets associés :- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Interdiction des sondages: article le plus pompeux jamais écrit sur le sujet
- Comment bien voter le 29 mai
- Les formes élémentaires de l’aliénation (réponse à Enzo)
- Wokisme et islamisme : histoire d’une haine commune
Une proposition pas si absurde de Najat Vallaud-Belkacem 18 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Aliénation,Google.Lu 38 fois | ajouter un commentaire
Dieu sait si son action au Ministère de l’Education a été nocive mais la proposition de limiter l’accès à Internet n’est pas absurde. Internet fonctionne évidemment comme une drogue pour beaucoup et limiter la consommation de drogue a beaucoup de sens.
Internet est aussi le vecteur principal de la publicité incontrôlée. Pour rappel, Google, Facebook, Instagram, Tik Tok sont des régies publicitaires. Internet stimule donc violemment nos pulsions de surconsommation, ce qui , à l’échelle planétaire, est un des facteurs déterminant du réchauffement climatique (qui dit surconsommation dit surproduction). Il est important de poser le problème de la surconsommation générale (je le faisais dans ce billet de 2009).
Billets associés :- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Interview : six questions sur le Capital Altruiste
- Dialogue en faveur de l’évaluation
- Pourquoi je ne voterai pas Sarkozy
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
Préparer l’accusation de génocide à Gaza: la rhétorique LFI
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 38 fois | ajouter un commentaire
Le 26 janvier, la Cour Internationale de Justice de l’ONU a jugé qu’il n’y avait pas de génocide à Gaza et n’a donc pas ordonné un cessez-le-feu, tout en demandant à Israël de prendre les mesures nécessaires pour qu’aucun génocide n’ait lieu. Cependant, toute la communication de LFI qualifie, de façon mensongère, la situation à Gaza de génocide et même retourne le jugement de la CIJ en affirmant que celle-ci aurait jugé qu’un génocide avait bien lieu.
Il s’agit là encore d’un retournement rhétorique à caractère antisémite, tel que je l’ai déjà signalé. L’accusation de génocide est particulièrement infamante pour Israël, les juifs ayant précisément subi un génocide. Parler de génocide à Gaza, c’est relativiser la Shoah et faire croire que les juifs sont aux Palestiniens ce que les nazis ont été aux juifs.
Quelques tweets LFI parmi des milliers sur Twitter (et il faudrait compléter avec les interviews radios des différents leaders LFI (Bompard, Mélenchon, Hassan…). L’utilisation du terme génocide, pourtant et évidemment mensongère, est systématique. Elle est reprise par tous les militants LFI.
La préparation de l’accusation génocidaire contre Israël
Quatre critères peuvent caractériser un génocide au sens du fameux « droit international » dont se réclame LFI pour refuser de qualifier les crimes du Hamas de terroristes. LFI et les mouvements pro-palestiniens tentent systématiquement d’en accuser Israël – en utilisant abondamment le mensonge, évidemment. Le but est de préparer, autant que faire se peut, une accusation génocidaire à venir.
Les accusations portées contre Israël sur les réseaux sociaux et dans la communication politique de LFI s’articulent, de façon extrêmement ciblée et cohérente, autour des 4 thèmes définissant le génocide en droit international.
- Les actes de torture, viols, violences sexuelles
Des photos de soldats israéliens en sous-vêtements sont détournées et qualifiées de viol – c’est absurde. L’autre avantage de cet argument est de retourner l’horreur. Le Hamas ayant abondamment torturé et violé le 7 octobre, il s’agit de montrer symétriquement qu’Israël est au même niveau. La vraie victoire d’Israël sera de ne pas sombrer dans cette réciprocité mimétique.
- Les mesures visant à entraver les naissances
Il s’agira de montrer que les enfants ont été ciblés (ils ne l’ont évidemment pas été). Les enfants présentent en outre l’avantage pour la propagande pro-palestinienne d’être d’excellents vecteurs de communication. Le slogan « plus d’enfants sont morts à Gaza en 4 mois qu’en 4 ans dans les conflits du monde entier » a été repris dans des milliers de tweets. Outre qu’un tel slogan ne signifie rien, je rappelle qu’on n’en sait strictement rien: tous les chiffres sur les tués viennent de la propagande du Hamas qui ne fournit pas les noms, ni les actes de naissance des victimes…
- Les déplacements forcés de population
Un critère de génocide est el déplacement forcé des populations. Alors qu’une telle solution est à même de protéger la population civile, le Hamas s’y oppose puisque la population, à laquelle il se mélange, est sa meilleure, sinon sa seule défense. Les pays arabes ne veulent pas non plus accueillir les Palestiniens et l’Egypte en a fait un casus belli avec Israël. Pour l’instant, il n’y p pas eu de déplacement de population mais les relais islamo-gauchistes veillent – ce faisant, ils fonctionnent exactement comme une branche non armée du Hamas.
- La création de conditions de vie (telles que le manque de nourriture, d’eau, de soins médicaux…) visant à provoquer la destruction du groupe.
Il s’agit de mettre en scène les restrictions à Gaza (rappelons que l’aide humanitaire y rentre et est captée par le Hamas, qui mobilise aussi les tunnels, seules protections efficaces contre les bombardements).
Bombarder volontairement un hôpital est, au regard du droit international, un génocide, sauf si l’ennemi l’utilise pour ses opérations de défense – ce que fait systématiquement le Hamas.
- Les attaques contre les franco-israéliens de Tsahal
Beaucoup d’islamistes français étaient partis rejoindre Daesh en Syrie pour devenir terroristes et organiser des attentats sur le sol français. La Justice française les a recherchés et condamnés.
Dans l’armée israélienne, il y a un certain nombre de franco-israéliens ayant la double nationalité. Ils se battent contre le terrorisme palestinien. Ils ne fomentent évidemment aucun attentat en Europe. LFI cherche à les faire passer pour des criminels de guerre et essaie de faire en sorte qu’ils subissent le traitement judiciaire des terroristes islamistes.
(Ci-dessous un tweet de Thomas Portes, relayé par Rima Hassan et Anne Tuaillon saisissant la justice française. Il se trouve que la personne mise en cause n’appartient pas à l’armée israélienne et n’a jamais quitté Paris. Peu importe; LFI n’en est plus à un mensonge près…)
- L’intention génocidaire
Un critère clé en droit pour qu’il y ait génocide est l’intention génocidaire. Il n’y a pas de génocide sans intention. Il est évident qu’Israël n’a pas d’intention génocidaire – si tel était le cas, la population civile aurait de fait déjà été exterminée. Au contraire, même s’il est horrible de raisonner ainsi, le ratio des morts civiles est de l’ordre de 1 civil pour 1 militaire et ce ratio est extrêmement « bon » – on estime qu’à Rakka, il y a eu 3 à 5 civils tués pour chaque membre de Daesh.
L’accusation de génocide est donc totalement absurde mais qu’importe. Il suffit de naviguer quelques minutes sur Twitter pour voir qu’elle est totalement gobée par la clientèle islamo-gauchiste à laquelle LFI s’adresse et par les musulmans des pays arabes. Israël devrait s’attacher, dès à présent, à contre les effets de cette propagande. Sinon, comme l’espère très fort Rima Hassan:
- La rhétorique antisémite symétrique employée par les islamo-gauchistes.
- La valeur travail existe-t-elle ?
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- L’esprit perdu de l’article 28 de la loi de 1905
- L’extrême-droite est-elle vraiment plus antisémite que l’extrême-gauche ?
La rhétorique antisémite symétrique employée par les islamo-gauchistes. 11 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 71 fois | 1 commentaire
Pourquoi Israël est-elle accusée de génocide et de crimes de guerre ?
La rhétorique antisémite chez les islamo-gauchistes répond à un double besoin:
- un besoin moral: l’horreur des crimes commis le 7 octobre par le Hamas abaisse, nous allons voir pourquoi, leurs auteurs et par contagion, tous leurs soutiens. Il s’agit donc de relativiser ces crimes et de montrer qu’Israël commet des crimes au moins équivalents.
- une fascination antisémite pour les juifs et un besoin de revanche. Le succès d’Israël en tant que démocratie (mode de gouvernement quasi inexistant dans le monde musulman), l’intégration des juifs en Occident et leur succès social alors que les musulmans forment une sorte de prolétariat, la création même de l’Etat d’Israël perçue comme une compensation injuste, l’Occident ayant en quelque sorte compensé la Shoah hitlérienne sur le dos des arabes, sont autant de facteurs qui ont renforcé le traditionnel antisémitisme arabo-musulman.
Ces 2 facteurs ont engendré une rhétorique qui se caractérise par la symétrie. Une sorte de « si c’est toi qui le dis c’est toi qui y est » sophistiqué. Il s’agira de montrer qu’Israël n’a aucune supériorité morale, que les juifs ne sont pas à plaindre (du moins moins à plaindre que les musulmans), si possible, que les musulmans subissent une sorte de Shoah et qu’Israël en est à l’origine. Que les musulmans sont aux juifs comme les juifs aux nazis.
Pourquoi les crimes du Hamas sont d’une autre nature que les actions d’Israël à Gaza.
La supériorité d’une civilisation réside dans la façon dont elle choisit ses boucs émissaires. René Girard nous parle d’une tribu où un conflit mortel entre 2 personnes se règle non pas par un combat entre elles mais en sacrifiant leurs enfants et nous sommes en droit de considérer un telle civilisation comme arriérée par-rapport à nous, puisque nous comprenons que ces enfants ne sont en rien coupables, mais simplement utilisés comme une façon commode de résoudre la violence.
Le 7 octobre, le Hamas s’en est pris à des citoyens israéliens et ceci en soi n’est pas un signe de barbarie. Dans la mesure où Israël est un état guerrier tout citoyen, homme ou femme, est mobilisable et donc un ennemi de tous ceux qui sont en guerre avec Israël. Ainsi, si le Hamas avait “simplement” tué des adultes, on aurait pu considérer qu’à la limite, il faisait la guerre. Ce qui est moralement inacceptable, c’est que le Hamas a tué des innocents parfaits, des enfants, des bébés qui par définition ne sont coupables de rien. Et qu’il a torturé / violé des femmes, des hommes et des enfants. En faisant ceci, le Hamas est sorti sinon de l’humanité au moins de la civilisation au sens où nous l’entendons.
Tout homme doué de raison naturelle sent ceci, qu’il soit juif, chrétien ou musulman ;blanc ou noir.
Le crime de lèse-humanité dégrade les peuples jusque dans leur postérité la plus reculée. Ce crime ne consiste pas seulement à exercer l’injustice, mais à la tolérer.
Custine, Lettres de Russie (à propos des crimes d’Ivan le Terrible), dont la Russie ne s’est d’ailleurs de fait toujours pas relevée.
Ainsi, dès le 8 octobre, il était très important pour LFI que les crimes du Hamas ne soient pas qualifiés de terroristes – ce qu’ils sont évidemment, leur seul but étant la terreur et l’humiliation – mais ne constituent “que” des crimes de guerre. La qualification de terroriste aurait mis en évidence la différence de nature – évidente – entre le comportement du Hamas, symbole d’une civilisation arriérée, et celui de l’armée israélienne. Nous verrons comment, dans un 2ème temps, LFI a tout fait pour retourner l’accusation de crime de guerre contre Israël, le but étant de relativiser les crimes du Hamas en mettant Israël et le Hamas dos à dos.
(suite…)Billets associés :- Préparer l’accusation de génocide à Gaza: la rhétorique LFI
- Petit discours évangélique et dialectique sur la repentance, la guerre d’Algérie, Macron et l’islamisme
- L’extrême-droite est-elle vraiment plus antisémite que l’extrême-gauche ?
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Antisionisme = antisémitisme
How many roads… En hommage à Claude Lazarus. 2 février 2024
Par Thierry Klein dans : Non classé.Lu 85 fois | ajouter un commentaire
Un grande amitié unissait Claude et mon père et il y a des souvenirs qui font partie de la légende familiale, qui remontent à leur adolescence. Claude aurait fait découvrir Paris à mon père, ce Paris dont il connaissait tous les détails, au pas de course, tout à pied. En une seule journée, ils auraient vu tous les monuments. (Interrogée aujourd’hui, la source ne confirme pas de façon certaine la version mythique du « tout Paris en un jour », mais parle de « quelques jours »…).
Dans les premiers grands souvenirs que j’ai moi-même, j’avais 11 ou 12 ans, donc Jérôme 11 et Marina 7, on partait en vacances à la montagne pour 3 semaines avec les Lazarus, Claude et Yveline , on marchait effectivement beaucoup.
Claude adorait marcher en montagne et pour un enfant, ce qui était merveilleux, c’est qu’il était très attentif, très entrainant et avec lui, ça n’était jamais ennuyeux: il se passait toujours quelque chose. Il voyait tous les détails en premier, c’est le plus redoutable traqueur de fraises des bois que j’ai jamais connu. Il parlait aux enfants et les enfants adoraient son rire – Anne-France, Olivier et moi on s’en souvient tous. J’ai quelques souvenirs très vifs comme à la vallée des merveilles, on a vécu un orage à 2000 m avec la foudre qui n’arrêtait pas de tomber à quelques dizaines de mètres autour de nous sur des sortes d’arbres pétrifiés et en prime, Marina qui s’est mise à refuser d’avancer. Avec les sacs à dos, on ne pouvait pas la porter d’autant plus qu’il fallait aussi porter le chien, qui avait trop marché et dont les coussinets étaient en sang… « Maintenant Marina tu avances ou j’te claque » ! J’ai dû entendre ça 100 fois ce jour là – mais ça n’a jamais fait avancer Marina. Claude était drôle, spontané, impulsif aussi.
Ma mère m’a envoyé hier des photos de cette époque. On est au Sauze avec d’autres amis, 3 ou 4 familles ensemble. Les photos ont l’air tirées de films de Claude Sautet – même si ces films n’avaient pas encore été tournés.
Quelques années plus tard, à 17 ans, quand je suis monté étudier à Paris, je ne compte plus les fois où Claude et Yveline m’ont accueilli à St-Cloud avec une énorme gentillesse et une constance extrême. « Puteaux, Suresnes, le Val d’Or, St-Cloud »…: je me souviens encore des stations de train et même du numéro de téléphone 771-89-64. Ils voyaient débarquer le dimanche midi, parfois dès le samedi soir, une sorte d’ado mal fini préoccupé et surmené, entre 2 cours de maths, qui parlait peu. C’était le seul endroit où on n’exigeait rien de moi. Je ne pense pas que c’était très agréable de m’avoir, je ne sais même pas si je disais merci en partant. C’est un peu tard aujourd’hui mais Claude, Yveline, du fond du cœur, merci.
Quand on parle de quelqu’un comme ça qui disparaît, on ne parle évidemment que des bons côtés mais en réalité ça n’est pas dur, ça n’est pas dur parce que je n’ai que des bons souvenirs avec Claude, je n’en ai pas de mauvais.
Il était la gentillesse même, il était vif, il était spontané. Tout l’intéressait et il était au courant de tout. Le Monde du lendemain trainait au milieu du salon mais à la différence de tout le monde, il l’avait déjà lu. Il était partant, dynamique. Il était drôle, il était simple. Je ne voudrais pas que cette liste soit vue comme un suite de banalités, elle est la pure réalité.
Et par-dessus tout, si je peux détacher un trait, il avait gardé ce côté enfantin, lisible. On lisait sur son visage sa joie innée, son enthousiasme face aux événements les plus simples de la vie: sortir, marcher, parler – toute cette partie de nous qui est la meilleure mais que la vie, l’éducation, la fréquentation de la communauté des hommes nous apprend progressivement à enfouir ou à dissimuler, il l’avait conservée. Par une grande prédisposition de caractère, certainement mais aussi de volonté farouche car comme tout homme il avait forcément sa part d’ombre mais il n’en parlait jamais, par pudeur. En 45, son père n’était pas revenu. Il avait décidé une fois pour toutes de ne jamais ennuyer les autres avec ses propres problèmes et je n’étais pas là dans les derniers mois mais si je comprends bien, jusqu’à la fin, il a été comme ça.
C’était Claude Lazarus. Je l’aimais et j’avais un respect infini pour lui.
Billets associés :- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Discours d’anniversaire : à ma maman
- Quelques notes sur « les armes de l’esprit »
- Le temps de l’innocence, d’Edith Wharton, au programme des classes prépas
- Chine 6 : Shanghaï