Celui qui croyait à la Lutte et celui qui n’en parlait pas. 30 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 3 261 fois | ajouter un commentaire
Il en reste deux pour croire à la Lutte des Classes.
D’un côté Besancenot, qui ne jure et ne caricature que par ça depuis des années. Sa Lutte des Classes à lui c’est une volonté caricaturale de vengeance, l’attente du Grand Soir, « les derniers seront les premiers » à la mode trotskyste – mort des libertés en cadeau sous forme de Dictature du Prolétariat.
De l’autre le Patronat, qui refuse obstinément, envers et contre tous que le sujet du partage des richesses soit même évoqué dans de quelconques discussions. C’est comme un tabou religieux. La Lutte des Classes, ils y croient à donf. Et ça leur fait tellement peur qu’ils refusent de l’évoquer !
(Ce qui me fait penser à une blague de Woody Allen: « Evidemment que Dieu n’existe pas, mais j’évite de le dire trop haut parce qu’il pourrait m’en tenir rigueur ! »).
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Premières réflexions sur le programme d’équipement numérique des écoles rurales 29 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Crise Financière,Technologies.Lu 13 067 fois | 1 commentaire
(Billet en provenance du blog de Speechi.)
Le Ministère de l’Education Nationale vient d’annoncer un ambitieux programme d’équipement numérique « doté d’un budget de 50 millions d’euros, destiné à 5 000 écoles rurales de moins de 2 000 habitants« .
1) Sur le contenu du plan
Cela fait 10 000 EUR par école, côté Etat, ce qui peut sembler beaucoup mais finalement ce n’est pas si énorme si on tient compte du fait, que pour le Ministère, « Une école numérique interactive comprendra ainsi des ordinateurs en nombre suffisant (classe mobile de 8 à 16 ordinateurs), un tableau blanc interactif, un accès internet de haut débit, une mise en réseau des équipements, une sécurisation des accès internet, des ressources numériques reconnues de qualité pédagogique« .
Il y a dans cet inventaire des éléments qui se rapportent à l’équipement des élèves (les ordinateurs), à l’équipement des professeurs (le tableau interactif), des éléments peu coûteux (Internet), des éléments qu’on trouve partout gratuitement (des ressources numériques de qualité pédagogique) mais l’utilisation du terme « reconnues d’utilité pédagogique » montre qu’on va chercher à vendre ces ressources aux écoles.
Il sera aussi intéressant de rentrer dans le détail de la convention qui définira le cadre de mise en oeuvre et en particulier, je pense, l’investissement des communes.
Bref, de cette action peut sortir du très bon ou du moins bon – ou même rien du tout ! J’espère vraiment que ce sera du très bon. Xavier Darcos va la présenter ce mardi.
2) Sur la relance
L’autre point intéressant, c’est que cette action se situe dans le cadre du plan de relance gouvernemental. Il y a eu un tout un débat récemment pour savoir si l’Etat devait effectuer une relance par l’investissement ou par la consommation.
En l’espèce, il s’agit d’investissement, mais comme les fournisseurs majeurs d’ordinateurs et de tableaux interactifs sont étrangers, une grande part de ces dépenses iront, structurellement, relancer d’autres économies que la nôtre.
Le retour sur investissement d’un tel plan va donc se valoriser presqu’uniquement en termes de « capital humain », et ce pas avant une bonne dizaine d’années, date où les enfants rentreront dans la vie professionnelle.
C’est une raison supplémentaire pour ne pas se tromper sur son contenu.
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Pénurie d’attaquants en équipe de France 27 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 4 266 fois | 1 commentaire
Anelka et Briand blessés. Gignac incertain. Giuly fâché, Ben Arfa absent et Benzéma en méforme…
Qui reste-t-il donc ? Quel est le prochain attaquant que Domenech va appeler ? Jusqu’où va-t-on descendre ?
Raymond, vas-tu faire appel à moi ? Ou bien suis-je un maudit du genre Pires ?
J’attends dignement. Je n’exige rien du sélectionneur (je sais qu’il n’apprécie pas) mais j’attends.
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La vision de Ségolène Royal pour Heuliez 24 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Economie,Non classé.Lu 3 715 fois | 2 commentaires
Grâce à Ségolène Royal, Heuliez va probablement être la première entreprise automobile à se reconvertir totalement et inconditionnellement vers le véhicule électrique (voir mon billet En finir avec l’industrie automobile traditionnelle).
Ségolène Royal s’est dotée, au niveau régional, des mêmes outils que l’Etat au niveau national (fonds d’investissement et fonds de garantie).
Ironiquement, le « business plan » d’Heuliez est jugé « irréaliste » par Bercy au prétexte qu’Heuliez annonce 23% de part de marché sur le véhicule électrique dans 3 ans et qu’il ne peut pas raisonnablement les atteindre – ce qui est vrai. Mais Bercy manque de vision et ne voit pas que dans 15 ans, tous les véhicules motorisés, ou presque, seront électriques.
L’argent investi dans Heuliez est mille fois plus rentable que les fameuses primes à la casse ou que tout l’argent investi, en pure perte, chez les grands constructeurs automobiles, qui ont sûrement présenté, au yeux de Bercy, des plans très « réalistes » !
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Autosatisfaction 19 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 4 391 fois | ajouter un commentaire
Le pourquoi de la reconversion du secteur automobile vers l’électrique, qui vient d’être annoncée par Obama, vous a été donné dès décembre dans ce blog.
Et c’est avec 4 jours d’avance sur Obama que je vous ai expliqué pourquoi la nationalisation d’AIG, finalement annoncée hier était devenue inévitable.
(Etre Président des Etats-Unis est vraiment de plus en plus simple, il suffit de lire ce blog quotidiennement).
Désolé, j’avais juste 2h d’avance mercredi dernier quand je vous ai annoncé que Lyon allait en prendre 4, mais c’est avec des années d’avance que je vous ai annoncé la victoire de la France en Coupe Davis ainsi que plusieurs grand chelems à venir (y’en a qui ricanent encore dans mon dos, mais vous verrez, vous verrez ! – ce sont les mêmes que ceux qui ne croyaient pas que Mauresmo allait gagner l’Open d’Australie !).
(Bon, je reconnais que les prédictions sportives, c’est beaucoup un tout petit poil de bol, mais un truc dont je suis vraiment fier, c’est d’avoir prédit l’échec du mariage Skype/eBay, et pour les bonnes raisons, dès 2005).
Voir ici pourquoi si Speechi ne marche pas, je finirai certainement par m’installer comme marabout.
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Ne pas lire au Salon du Livre 16 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 3 960 fois | ajouter un commentaire
Pour qui aime vraiment lire, il n’y a sans doute rien de plus étrange que de se déplacer au Salon du Livre aller voir des couvertures de livre sur des stands… Passer du temps à regarder des livres sans les lire…
Le livre est un objet presqu’à 100% autonome. La connaissance de l’auteur, du contexte, bref des éléments annexes au livre est le plus souvent inutile, lorsqu’elle n’est pas tout simplement nuisible comme le sont la plupart des préfaces ou des commentaires (soi-disant) critiques dont nous ont affligé les radios ce week-end (en plus, j’ai la malchance d’écouter Europe 1 qui a fait jouer à fond la synergie, comme on dit, avec le groupe Hachette-Lagardère).
En général, les gens qui aiment les beaux livres n’aiment pas lire. L’emballage ne fait pas partie du livre lui-même et surtout, il n’y a de bon livre qu’usé, endommagé, parfois déchiré -auquel cas on peut le le jeter sans honte car le livre n’a de valeur que par son contenu. (L’oeuvre littéraire a une valeur affective très forte, mais ceux qui reportent cette valeur sur l’objet sont en général et presque par définition de piètres lecteurs, juste des collectionneurs).
Je n’ai jamais pu finir un livre de La Pléïade. D’abord, c’est écrit trop petit et la calligraphie n’est pas agréable. Surtout, un La Pléïade, c’est trop coûteux pour être physiquement maltraité et ça, ça réduit ma vitesse de lecture d’un facteur dix, au moins. Et lire lentement, c’est toujours fastidieux.
Si j’ai le choix, j’achète toujours un Folio, très pratique, très lisible, et qui me permet de concilier ma tendance naturelle à l’avarice avec celle qui me pousse immuablement, depuis les temps où je naquis, à détruire le support de lecture – le livre lui-même.
Je viens de faire un tour dans ma bibliothèque et qu’y ai-je vu ? Des Stendhals dont des pages ont été arrachées, deux Grand Meaulnes froissés. Les Tocqueville, Montesquieu, Smith, Gibbon et Marx sont pas mal abîmés. Les Freuds ont été attaqués d’une façon toute particulière, il va falloir que je m’allonge un peu pour y réfléchir et si aucune page ne manque aux Girards, il y a tellement de feuilles volantes que je suis sans doute la seule personne vivante sur terre, à part l’auteur, à pouvoir les reconstituer.
Le livre que j’aime sans doute le plus, Crime et Châtiment, est traversé par de multiples morsures parce qu’un jour, mon chien a voulu le dévorer en même temps que moi et la crise mimétique qui s’en est ensuivie n’a été résolue que par la destruction quasi-totale de l’objet du conflit. Un très bon souvenir !
Bref, ce week-end, au lieu d’aller au Salon du Livre, j’ai préféré relire un livre dans mon salon.
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Pourquoi les entreprises en faillite doivent être nationalisées.
Par Thierry Klein dans : Crise Financière.Lu 5 828 fois | 1 commentaire
Aux Etats-Unis, le gouvernement a prêté 170 milliards de dollars à AIG pour éviter sa faillite. 450 millions vont servir à rétribuer les bonus des cadres – ce qui revient à dire que les foyers américains paient les bonus de ceux qui ont creusé les trous. (C’est un peu comme si Ben Laden réclamait qu’on lui rembourse le prix de sa bombe et les accords conclus avec ses sous-traitants).
Quels sont les arguments d’AIG ?
D’abord, qu’il s’agit de préserver les « talents » pour éviter que les meilleurs cadres d’AIG aillent voir ailleurs (cet argument est du plus haut comique, s’ils étaient allé voir ailleurs un peu plus tôt, AIG aurait sans aucun doute sauvé des dizaines de milliards !).
Ensuite, AIG déclare être contractuellement obligé de payer les bonus car ils relèvent de contrats signés avant la « faillite ». Mais techniquement ces contrats, si la société avait été mise réellement en faillite, puis rachetée par l’Etat, se seraient automatiquement transformés en dette non recouvrable.
Les dirigeants n’auraient alors eu que le choix d’accepter la situation ou de partir (ouf !).
Autrement dit, le fait que l’Etat Américain n’ait pas complètement pris la main privilégie l’intérêt de quelques dirigeants au détriment de tous les américains.
Cela montre bien comment les entités travaillent au détriment du public, cela montre aussi leur énorme capacité de lobbying (lui aussi sponsorisé intégralement par le citoyen américain et les montants ne sont probablement pas inférieurs aux bonus !) et aussi le peu de contrôle qu’exerce l’Etat sur le comportement des sociétés qu’il sauve (le Secrétaire d’Etat au Trésor semblait tout surpris la semaine dernière de découvrir la situation !).
En France, la situation est un peu différente. D’abord, il ne semble pas que les banques soient en faillite. Et pour celles qui sont le plus touchées (Caisses d’Epargne, Banque Populaire), Sarkozy a mis un homme « à lui » à leur tête: François Pérol est à la fois le bras et l’oeil de l’Etat dans le nouveau groupe.
Alors on peut bien reprocher à Sarkozy un peu d’autoritarisme, un certain manque de considération pour les institutions existantes, etc…
Reste que la méthode de contrôle qu’il a choisie est infiniment meilleure que la méthode américaine. Et de façon tout à fait pratique, c’était sans doute la seule possible hors nationalisation.
Et c’est assez courageux aussi puisque c’est à Sarkozy qu’on imputera les éventuels échecs futurs.
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Si Lyon en prend moins de quatre… 11 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 4 228 fois | 2 commentaires
Le Barça forme la plupart de ses joueurs dès les équipes de jeunes, le Real achète des stars à l’étranger.
Conséquence: de tous temps, lorsque le Real domine en Espagne, l’équipe d’Espagne est faible. Quand c’est le Barça qui est au-dessus, l’équipe d’Espagne est forte – et cette année, équipe d’Espagne et Barça sont vraiment très forts…
Depuis 3 ans, Lyon est une équipe qui revend ses meilleurs joueurs et qui fait des recrutements hasardeux. Il y a plus qu’un monde entre Barça et Lyon, entre l’équipe d’Espagne et la France.
C’est évidemment impensable que Lyon se qualifie ce soir. Le vrai exploit serait d’en prendre moins de quatre.
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Comment la BNP rend un match de tennis obscène 7 mars 2009
Par Thierry Klein dans : Critiques,Humeur,Sport.Lu 4 112 fois | 3 commentaires
Une nouveauté inaugurée aujourd’hui sur France 2 pour la Coupe Davis: les ralentis démarrent et se terminent par une petite animation BNP, quasi-subliminale, de 2 secondes. Presqu’un ralenti à chaque point, cela va faire pas moins de 600 animations BNP à subir.
Avec la BNP et France 2, c’est Orange Mécanique tous les week-ends et sans interdiction pour les mineurs.
(Et alors que tout le monde hurle à la mort sur un site confidentiel qui ose proposer des corrections de devoir payant – pas très glorieux mais pas bien dangereux – il n’y a sans doute que sur ce blog que vous entendrez parler de cette réelle, obscène et très efficace initiative pour prendre le contrôle de votre esprit disponible; comme quoi, la pub, c’est vraiment l’opium du peuple !)
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Salops de jeunes !
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 5 075 fois | 6 commentaires
(Pour finir mon billet sur « l’esprit d’entreprise« )
Les métiers les plus prisés par les jeunes: fonctionnaire et chef d’entreprise.
Quoi de commun entre les deux si ce n’est que le chef d’entreprise suce le sang de ses employés alors que le fonctionnaire suce celui de tous les citoyens ?
Un fonctionnaire, c’est un peu un chef d’entreprise qui a bien réussi.
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