Préparer l’accusation de génocide à Gaza: la rhétorique LFI 18 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 36 fois | trackback
Le 26 janvier, la Cour Internationale de Justice de l’ONU a jugé qu’il n’y avait pas de génocide à Gaza et n’a donc pas ordonné un cessez-le-feu, tout en demandant à Israël de prendre les mesures nécessaires pour qu’aucun génocide n’ait lieu. Cependant, toute la communication de LFI qualifie, de façon mensongère, la situation à Gaza de génocide et même retourne le jugement de la CIJ en affirmant que celle-ci aurait jugé qu’un génocide avait bien lieu.
Il s’agit là encore d’un retournement rhétorique à caractère antisémite, tel que je l’ai déjà signalé. L’accusation de génocide est particulièrement infamante pour Israël, les juifs ayant précisément subi un génocide. Parler de génocide à Gaza, c’est relativiser la Shoah et faire croire que les juifs sont aux Palestiniens ce que les nazis ont été aux juifs.
Quelques tweets LFI parmi des milliers sur Twitter (et il faudrait compléter avec les interviews radios des différents leaders LFI (Bompard, Mélenchon, Hassan…). L’utilisation du terme génocide, pourtant et évidemment mensongère, est systématique. Elle est reprise par tous les militants LFI.
La préparation de l’accusation génocidaire contre Israël
Quatre critères peuvent caractériser un génocide au sens du fameux « droit international » dont se réclame LFI pour refuser de qualifier les crimes du Hamas de terroristes. LFI et les mouvements pro-palestiniens tentent systématiquement d’en accuser Israël – en utilisant abondamment le mensonge, évidemment. Le but est de préparer, autant que faire se peut, une accusation génocidaire à venir.
Les accusations portées contre Israël sur les réseaux sociaux et dans la communication politique de LFI s’articulent, de façon extrêmement ciblée et cohérente, autour des 4 thèmes définissant le génocide en droit international.
- Les actes de torture, viols, violences sexuelles
Des photos de soldats israéliens en sous-vêtements sont détournées et qualifiées de viol – c’est absurde. L’autre avantage de cet argument est de retourner l’horreur. Le Hamas ayant abondamment torturé et violé le 7 octobre, il s’agit de montrer symétriquement qu’Israël est au même niveau. La vraie victoire d’Israël sera de ne pas sombrer dans cette réciprocité mimétique.
- Les mesures visant à entraver les naissances
Il s’agira de montrer que les enfants ont été ciblés (ils ne l’ont évidemment pas été). Les enfants présentent en outre l’avantage pour la propagande pro-palestinienne d’être d’excellents vecteurs de communication. Le slogan « plus d’enfants sont morts à Gaza en 4 mois qu’en 4 ans dans les conflits du monde entier » a été repris dans des milliers de tweets. Outre qu’un tel slogan ne signifie rien, je rappelle qu’on n’en sait strictement rien: tous les chiffres sur les tués viennent de la propagande du Hamas qui ne fournit pas les noms, ni les actes de naissance des victimes…
- Les déplacements forcés de population
Un critère de génocide est el déplacement forcé des populations. Alors qu’une telle solution est à même de protéger la population civile, le Hamas s’y oppose puisque la population, à laquelle il se mélange, est sa meilleure, sinon sa seule défense. Les pays arabes ne veulent pas non plus accueillir les Palestiniens et l’Egypte en a fait un casus belli avec Israël. Pour l’instant, il n’y p pas eu de déplacement de population mais les relais islamo-gauchistes veillent – ce faisant, ils fonctionnent exactement comme une branche non armée du Hamas.
- La création de conditions de vie (telles que le manque de nourriture, d’eau, de soins médicaux…) visant à provoquer la destruction du groupe.
Il s’agit de mettre en scène les restrictions à Gaza (rappelons que l’aide humanitaire y rentre et est captée par le Hamas, qui mobilise aussi les tunnels, seules protections efficaces contre les bombardements).
Bombarder volontairement un hôpital est, au regard du droit international, un génocide, sauf si l’ennemi l’utilise pour ses opérations de défense – ce que fait systématiquement le Hamas.
- Les attaques contre les franco-israéliens de Tsahal
Beaucoup d’islamistes français étaient partis rejoindre Daesh en Syrie pour devenir terroristes et organiser des attentats sur le sol français. La Justice française les a recherchés et condamnés.
Dans l’armée israélienne, il y a un certain nombre de franco-israéliens ayant la double nationalité. Ils se battent contre le terrorisme palestinien. Ils ne fomentent évidemment aucun attentat en Europe. LFI cherche à les faire passer pour des criminels de guerre et essaie de faire en sorte qu’ils subissent le traitement judiciaire des terroristes islamistes.
(Ci-dessous un tweet de Thomas Portes, relayé par Rima Hassan et Anne Tuaillon saisissant la justice française. Il se trouve que la personne mise en cause n’appartient pas à l’armée israélienne et n’a jamais quitté Paris. Peu importe; LFI n’en est plus à un mensonge près…)
- L’intention génocidaire
Un critère clé en droit pour qu’il y ait génocide est l’intention génocidaire. Il n’y a pas de génocide sans intention. Il est évident qu’Israël n’a pas d’intention génocidaire – si tel était le cas, la population civile aurait de fait déjà été exterminée. Au contraire, même s’il est horrible de raisonner ainsi, le ratio des morts civiles est de l’ordre de 1 civil pour 1 militaire et ce ratio est extrêmement « bon » – on estime qu’à Rakka, il y a eu 3 à 5 civils tués pour chaque membre de Daesh.
L’accusation de génocide est donc totalement absurde mais qu’importe. Il suffit de naviguer quelques minutes sur Twitter pour voir qu’elle est totalement gobée par la clientèle islamo-gauchiste à laquelle LFI s’adresse et par les musulmans des pays arabes. Israël devrait s’attacher, dès à présent, à contre les effets de cette propagande. Sinon, comme l’espère très fort Rima Hassan:
- La rhétorique antisémite symétrique employée par les islamo-gauchistes.
- La valeur travail existe-t-elle ?
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- L’esprit perdu de l’article 28 de la loi de 1905
- L’extrême-droite est-elle vraiment plus antisémite que l’extrême-gauche ?
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