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On ne parle pas assez de la création de l’Agence de l’Innovation 29 août 2005

Par Thierry Klein dans : Politique.
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Je suis très sensible à ce genre d’initiative. Comme je l’ai dit déjà plusieurs fois dans ce blog, la France (l’Europe en général) a un tissu de PME très peu performant par-rapport à celui qui existe aux USA. On peut se lamenter bruyamment, comme le fait régulièrement Jean-Michel, mais c’est un fait et ça ne va pas changer du jour au lendemain (il faut combien de temps, à l’échelle d’un pays, pour changer en profondeur sa structure économique: 10 ans ? 20 ans ? 2 siècles ?).

(Merci de ne pas considérer que le paragraphe ci-dessus constitue un renoncement, ceci-dit.)

Comme on a tendance à vouloir copier ce qui marche et que l’exemple américain est omniprésent, il y a des efforts énormes (à mon avis démesurés) en faveur de l’innovation dans les PME. Et ces efforts donnent peu de résultats au sens macro-économiques du terme (euh, je sais, je ne prêche pas pour ma paroisse, là, mais après tout, ce blog n’est encore – pas trop – lu !).

On oublie que ce qui fait la richesse de la France d’aujourd’hui, ce sont des initiatives nationales lancées sous forme de grandes entreprises dans les 50 dernières années (le nucléaire civil, Airbus, Ariane pour ne citer qu’eux). La raison ? Ce sont des grandes entreprises où s’expriment le mieux les qualités actuelles du pays (et oui, ce sont des entreprises monolithiques… Les français se voient trublions mais s’expriment mieux dans des entreprises fonctionnarisées, sous le contrôle de leurs élites bien aimées. Autre sujet …).

Dans ces secteurs, la taille de l’initiative, les capitaux nécessaires, la complexité de l’entreprise, la technologie constituent des barrières à l’entrée puissantes vis-à-vis des pays étrangers et donc des ressources long terme pour le pays.

C’est pourquoi je suis très favorable à la création d’une agence visant à orienter un nombre limité d’investissements massifs et stratégiques. S’il existait encore un pouvoir politique digne de ce nom dans le pays, le politique aurait d’ailleurs vocation à intervenir dans le choix de ces secteurs.

Dans le logiciel, la bureautique, le logiciel libre et peut-être la technologie de recherche d’informations (qui mérite mieux que les pantalonneries de la BNF) sont des domaines stratégiques, au même titre qu’il y a 20 ans le spatial.

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