L’extrême-droite est-elle vraiment plus antisémite que l’extrême-gauche ? 28 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Non classé.Lu 85 fois | ajouter un commentaire
Notes de lecture rapide du rapport annuel de la CNCDH pour l’année 2023 : « La lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ».
Je me suis intéressé à ce rapport parce qu’opportunément sorti hier, il est repris sur toutes les télés et radios (et évidemment sur X) pour affirmer qu’il y aurait moins d’antisémitisme à l’extrême gauche (LFI), qu’à l’extrême droite (RN). C’est ce graphique en particulier qui tourne en boucle, il est repris par toute l’islamo-gauchosphère :
Je ne connaissais pas la CNCDH qui est un « machin » officiel issu d’une loi de 2007. Sur la forme, rapport très bien présenté de 351 pages (!). Toute la charte graphique est destinée à accréditer l’idée d’une organisation institutionnelle et sérieuse. Usage massif des couleurs bleu-blanc-rouge, copie du texte de loi définissant la mission dans les premières pages. Sur la page de couverture, un tampon « Rapporteur national indépendant » destiné à apporter encore plus de crédibilité. Indépendant, peut être, mais nous le verrons, pas neutre.
Un rapport marqué à gauche
Le rapport m’est immédiatement apparu extrêmement marqué à gauche. Il en reprend tous les éléments de langage, le style, les stéréotypes. Je ne vais pas m’étendre là-dessus, tout ceci est apparent dès l’introduction (p.13). De tels passages constituent pour moi des morceaux de bravoure (p.13).

Ainsi, la recrudescence des actes antisémites est liée autant au Hamas qu’à la « brutalité de la riposte israélienne » : des juifs en sont donc responsables. Et elle alimenterait le degré d’insécurité des musulmans, « pour des raisons différentes » (mais évidemment non expliquées).
Ou encore (p. 229)

Ainsi, les « individus » ont toujours tort et les chercheurs toujours raison (surtout s’ils sont de gauche !). C’est la version scientifiquement correcte du « sentiment d’insécurité » dont parle Dupond-Moretti pour nier l’insécurité.
La confusion assumée entre « islamophobie » et « racisme anti-musulmans »
Le rapport utilise le terme islamophobie en lieu et place du terme anti-musulmans, ce qui n’est pas la position officielle de l’état français mais celle des frères musulmans, qui font ainsi passer toute aversion envers l’Islam pour une aversion contre les musulmans, de façon à essentialiser les musulmans. Or en France, on a le droit, protégé depuis 1905, de ne pas aimer les religions – mais évidemment pas celui de discriminer quiconque en fonction de sa religion. L’antisémitisme (aversion contre les juifs) est donc mis au même niveau que l’islamophobie, terme volontairement ambigu (p. 192, p. 209)…
L’islamophobie est prise en compte comme un facteur de racisme dans les statistiques (p 229) ce qui a pour effet potentiel d’augmenter l’importance du racisme anti-musulmans dans le rapport. Ce refus de lever l’ambigüité du terme « islamophobie » est évidemment volontaire: les auteurs sont tout à fait conscients du problème mais assument l’usage du terme « passé progressivement dans le champ des recherches internationales » (qui évidemment sout toutes de gauche !).

Il va alors de soi que pour les auteurs, la laïcité, au sens classique du terme est islamophobe. Ils conçoivent uniquement la laïcité, qu’ils ne comprennent pas, comme un œcuménisme, pas comme la défense du droit de ne pas croire.


Ci-dessous, un tel tableau (p.242) dans la partie scientifique du rapport est extrêmement grave car le sentiment « anti-juifs », qui tient du racisme, y est mis sur le même plan que le sentiment « anti-islam » qui tient de l’opinion sur une religion et non sur un individu. Tout marxiste, par exemple, est normalement « anti-islam », la religion étant l’opium du peuple. Ainsi, pour les auteurs du rapport, le marxisme est un préjugé islamophobe…

Un rapport de propagande
J’ai googlé au hasard 3 des auteurs du rapport (sur une vingtaine d’auteurs, p.12) et bingo ! Je tombe sur des profils très à gauche. Léna Collette est chez Amnesty International (ONG au mieux anti-israélienne, au pire anti-sémite), Christian Laval prof de socio à Nanterre est un ancien d’Attac, Anaïs Schill relaie sur son LinkedIn des appels de gauche (pro-palestiniens, anti-RN…). Je vous laisse poursuivre.
Il s’agit donc, et il faut le lire comme tel, d’une œuvre de propagande sous couvert d’un rapport objectif, que cela constitue ou non la volonté consciente des auteurs. Comme souvent, le côté apparemment officiel, « neutre » et « scientifique » du rapport masque une idéologie. Ceci ne veut pas dire que les chiffres soient faux, le travail malhonnête, etc. Mais il y a des biais évidents. Et partout.
Je me concentre maintenant sur la partie « scientifique » du rapport intitulée « Regards de chercheurs » (p223).
L’utilisation de termes prêtant à confusion, car détournés de leur sens habituel: la tolérance
Cette partie multiplie les clichés. D’abord un « indice de tolérance » est défini. Le beau mot de tolérance est évidemment connoté positivement, donc plus l’indice est haut, mieux c’est. Le problème est que l’indice est calculé à partir de questions stéréotypées posées aux sondés. Par exemple, si je réponds oui à la question « les immigrés sont la principale source de l’insécurité », cela tient de l’observation de la réalité et ça n’a rien à voir avec la tolérance. Ainsi, de nombreuses questions posées sont abusivement rattachées à l’indice de tolérance ou de racisme ce qui fait que grosso modo, l’indice de tolérance devient un gloubi-boulga correspondant en réalité à la question suivante : « êtes vous de gauche, inclusif, moderne ? ». Et le chercheur n’a alors aucun mal à conclure que :
- « Les jeunes sont plus tolérants ». Son interprétation est qu’ils se sont débarrassés des préjugés racistes des ainés, la mienne est qu’ils sont subi la propagande et surtout la chute de niveau de l’école française qui a sérieusement entamé leur capacité critique.
- « Les diplômés sont plus tolérants » (pour le chercheur, parce que l’éducation libère des préjugés ; pour moi parce que les parcours supérieurs actuels sont bourrés des préjugés dont le chercheur recherche la confirmation).

Je pourrais être en phase avec ça. Mais ce que l’auteur ne voit peut être pas, c’est que l’école et l’université actuelles forment les étudiants à partager les mêmes préjugés politiquement corrects, comme on a pu le voir récemment à Sciences-Po, plutôt qu’à critiquer ces préjugés. Cette formation sectaire, « woke », couplée à la chute de niveau entame au contraire fortement la capacité critique des étudiants (comme elle a entamé, semble-t-il, la capacité critique de l’auteur du rapport).
- « La gauche est plus tolérante » (est de gauche tout ce qui partage les préjugés du chercheur)
Les journalistes télé et radio ne prendront pas la peine de lire tout le rapport. Ils retiendront en mode lecture rapide que la gauche est plus tolérante que la droite, moins ethnocentrée que la droite, etc. Pourtant, la tolérance ou l’ethnocentrisme au sens du rapport n’ont rien à voir avec la tolérance ou l’ethnocentrisme au sens commun des mots. |
L’extrême droite est-elle plus antisémite que l’extrême gauche ?
Les données « montrant » que l’antisémitisme est plus fort à l’extrême droite qu’à l’extrême-gauche, sont faibles et contradictoires. L’antisémitisme d’extrême-gauche serait plus fort fin 2022 (48) que fin 2023 (35), après les massacres du 7 Octobre ! Et en 2023, l’antisémitisme chez LFI (36) serait égal à l’antisémitisme chez LREM… Tout ceci est très surprenant.

A noter que l’image d’Israël a été étudiée indépendamment et que cela inverse les résultats (p. 267). Ci-dessous, l’extrême gauche est à 53, le centre à 39 et l’extrême-droite à 33. Ainsi, les auteurs semblent assez fins pour interpréter, d’autorité, la laïcité comme un cache-nez de l’islamophobie mais pas assez fins pour comprendre que dans 90% des cas, l’antisionisme, ou l’aversion d’Israël, est le cache-nez de l’antisémitisme. Ils estiment pertinent de rassembler en une seule catégorie le racisme anti-musulmans et l’aversion envers l’Islam mais séparent l’antisémitisme de l’aversion envers Israël. Comme disait Churchill:
« Je ne crois qu’aux statistiques que j’ai modifiées moi-même ! »

Cet autre graphique (p.269) contredit aussi les conclusions sur l’origine de l’antisémitisme. On voit que la responsabilité d’Israël dans le conflit est maximale à gauche, minimale à droite.

L’antisémitisme d’origine musulmane
Surtout, ce qui apparaît mais n’est pas explicitement souligné dans le rapport, c’est l’antisémitisme extrêmement fort d’origine musulmane (p.253).

Ainsi, le score d’antisémitisme musulman est à 62 (41+21). C’est bien au dessus de l’antisémitisme des partis, quels qu’ils soient (LFI est à 35…). Ceci est confirmé par l’analyse du Tableau 20, p244, où ceux qui expriment le plus fort sentiment de communautarisme juif sont très probablement musulmans (Colonne dim 3 du tableau).

Et on voit aussi, malheureusement sans commentaire, que le « vieil antisémitisme » (les clichés tels que juifs et argent, juifs et pouvoir…) est à 0,34 à l’extrême-droite mais à 0,48 chez les musulmans.
Les données sur l’antisémitisme en fonction de la couleur politique semblent aberrantes
Les données brutes de l’étude ne sont malheureusement pas fournies ni détaillées dans le rapport (c’est vrai qu’il ne fait que 350 pages !). Mais il semble qu’il y ait des imperfections (ou des subtilités non détaillées) dans la manière dont l’antisémitisme a été quantifié. Le rapport mentionne 5 critères mais seulement 4 sont détaillés dans le tableau récapitulatif (n°20, p.243) et l’antisémitisme n’est pris en compte qu’à partir de 2 critères positifs (tableau 24): pourquoi ? Il est possible que l’étude n’ait pas donné de résultat réellement probant, ou analysable, concernant la relation entre antisémitisme et couleur politique et que cette relation ait dû être artificiellement amplifiée. Le tableau 24 va en ce sens: l’antisémitisme y est présenté comme faiblement corrélé à l’échelle gauche-droite, contrairement à l’aversion à l’Islam.

Ainsi, il y a un problème flagrant de catégorisation et de cohérence dans les données. Mais il fallait bien pouvoir servir à la Presse l’essentiel, le message de la bonne gauche bien pensante :

- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Antisionisme = antisémitisme
- La rhétorique antisémite symétrique employée par les islamo-gauchistes.
- Une discussion intéressante (enfin !) sur Twitter
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
















Faut-il suspendre le droit du sol ? 27 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 41 fois | ajouter un commentaire
Depuis des centaines d’années, la France applique le droit du sol. Les rois l’ont d’abord probablement appliqué par intérêt « démographique »: plus la France était peuplée, plus elle était puissante, plus elle était capable de faire la guerre.
La République a récupéré le droit du sol et l’a utilisé aussi dans une vision de puissance guerrière au moins jusqu’à la seconde guerre mondiale. « Est français qui se bat pour la France, quel que soit son lieu de naissance ». Mais elle en a aussi largement étendu le concept et l’a appliqué dans une vision d’émancipation révolutionnaire et universaliste.
- « La fin des privilèges ». Par principe fondateur, la République s’oppose à tout droit du sang puisque ce serait, sous une certaine forme, prolonger l’aristocratie. Le droit du sol est intimement lié à la fin des privilèges révolutionnaire.
- « La démocratie libère les peuples ». Napoléon a tenté d’exporter la vision française dans toute l’Europe et, après qu’il eut échoué, la liberté et la prospérité françaises ont attiré d’autres peuples européens. Les juifs sont venus en France parce qu’ils n’y étaient pas persécutés comme en Europe de l’Est. Les Italiens, Polonais, Portugais, Espagnols…, qui recherchaient à la fois la liberté et un travail, ont immigré massivement en France depuis la fin du XIXè siècle.
La puissance d’assimilation de la France était alors très grande. En une génération, les immigrations successives se sont diluées dans notre civilisation. On ne distingue plus aujourd’hui qui fut espagnol, polonais, etc.
En revanche, on distingue parfaitement, après 3 générations, l’immigration d’origine musulmane. Je ne parle pas là des traits ethniques, dont personne n’a rien à faire sauf quelques racistes très minoritaires, mais des traits civilisationnels et religieux, tels que par exemple le voile ou l’augmentation de la délinquance. Les Français, habitués à intégrer, perçoivent aujourd’hui que leur civilisation est soluble dans l’Islam, qui a une capacité de résistance supérieure à leur pouvoir d’intégration. L’école, qui était un vecteur d’intégration majeure, est presque détruite. Les professeurs ont peur d’émanciper, si l’émancipation s’oppose à la foi islamique. L’antisémitisme est de retour et il est lié à l’Islam. Tout ça leur fait peur, tout ça me fait peur.
- La nationalité française donnée de façon généreuse. Les opprimés, les pauvres du monde entier venaient en France et la France allait les intégrer. Dans cette capacité d’intégration, il y avait le fait que la France était généreuse dans son accueil. On donnait (assez) facilement la nationalité et la confiance dans le pouvoir de transformer les étrangers en Français était telle qu’on donnait, de façon automatique, la nationalité française aux enfants nés en France. Et ce don tenait aussi de la prophétie auto-réalisatrice: la nationalité française donnée aux enfants par anticipation permettait aux immigrés de faire leur vie ici, de s’intégrer mieux par anticipation.
Tout ceci était très sensé et même très beau, c’était une sorte de croyance optimiste dans le progrès, corroborée par les faits: « Aide toi, le ciel t’aidera ». Qui peut, à part quelques racistes ou nationalistes étroits, être contre ceci ? Les français sont très attachés au droit du sol car il est constitutif, en quelque sorte, de l’esprit de la France. Et ils ont raison d’y tenir.
Mais qui peut aussi nier que tout ça ne fonctionne plus depuis que l’immigration est d’origine musulmane, c’est-à-dire depuis les années 50 ? Qu’au contraire, les enfants sont souvent moins intégrés que les parents, l’écart s’amplifiant à chaque génération ? Les raisons sont connues et multiples: ressentiment importé des conflits coloniaux antérieurs, difficulté de l’Islam à intégrer les valeurs émancipatrices de la société française, import d’un antisémitisme musulman religieux et culturel, puissance destructrice des réseaux sociaux et j’ajoute à tout ça le travail politique néfaste de la gauche qui cultive et renforce ces problèmes dans un but purement clientéliste.
Aujourd’hui nous vivons, sur notre sol, un conflit de civilisation.
Pour toutes ces raisons, non seulement la suspension du droit du sol ne me fait pas peur mais je pense qu’elle s’impose. Nous devons reconnaître que nous ne savons plus intégrer, repenser nos stratégies d’intégration et en attendant, tout faire pour ne pas amplifier les problèmes.
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Le contre-sens volontaire de Rima Hassan sur l’œuvre de Martin Luther King 23 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 365 fois | ajouter un commentaire
Le tweet (raciste) publié aujourd’hui par Rima Hassan ignore que toute l’action de Martin Luther King a été bâtie sur le sentiment profond que le Sud était le produit commun des blancs et des noirs.

Le parcours de de King est complexe et ses hésitations, en particulier dans sa jeunesse, avant le mouvement des droits civiques sont nombreuses. Le jeune Luther King fut profondément influencé par la philosophie de Niebuhr et Luther King ne rejeta jamais sa vision sur « les illusions d’un optimisme superficiel à propos de la nature humaine et les dangers d’un faux idéalisme ». Pour Luther King,
« Trop [de pacifistes] témoignaient d’un optimisme injustifié au sujet de l’homme et souffraient inconsciemment d’un penchant pour l’autosatisfaction […] Ce fut ma révolte contre ces attitudes, sous l’influence de Nierbuhr, qui fit qu’en dépit de ma grande inclinaison pour le pacifisme, je ne rejoignis jamais un mouvement pacifiste. Après avoir lu Nierbuhr, je tentais de parvenir à un pacifisme réaliste [qui s’avèrera être la nom violence] ».
En d’autres termes, à cause de sa vision pessimiste sur la nature humaine, Luther King a vu le pacifisme comme un « pharisianisme d’autosatisfaction« . L’ordre chrétien d’aimer son ennemi n’impliquait pas pour lui la croyance que l’ennemi était bon, mais simplement que l’ennemi était aimable en tant qu’objet de l’amour de Dieu. La fraternité humaine découlait d’une faiblesse et d’une fragilité communes. Cette vision d’espérance dont est absent tout optimisme est typiquement évangéliste.
Ainsi, jusqu’à la fin de ses études à la Boston University, le jeune Luther King oscille et évolue entre la révolte contre la ségrégation, qui l’incite « à haïr chaque blanc, ce ressentiment persista à se développer« , écrit-il, même si ses parents lui affirmaient qu’il « ne devait pas haïr l’homme blanc, mais que son devoir était de l’aimer« . Il passa par des périodes profondes de doute, manquant de perdre la foi, se demandant si l’enseignement de l’église était intellectuellement raisonnable face aux sciences sociales qu’il étudiait.
Le compromis intellectuel qu’il élabora, la « discipline intellectuelle contre le ressentiment » (chaque mot compte et il faut entendre le terme ressentiment au sens Nietzschéen) fut à la base du mouvement des droits civiques lancé par les noirs du Sud dans les années 50. Toute cette action fut bâtie sur un sentiment commun de fraternité entre blancs et noirs.
« Nous, hommes du Sud, noirs OU blancs, ne devons pas permettre que notre héritage se voit déshonoré aux yeux du monde entier »
ou encore (citation de la maturité qui contredit totalement le tweet de Rima Hassan)
« il existe d’importantes ressources de bonne volonté chez l’homme blanc du Sud dont nous devons tirer parti ».
Les blancs du Sud, du moins ceux qui étaient en faveur de King, avaient parfaitement bien compris que King parlait de l’esprit du Sud dans sa totalité. Son appel moral ne réussit que parce qu’il s’adressait directement aux blancs du Sud (et indirectement, via les média, du Nord).
Son fameux « I have a dream » est adressé aux blancs comme aux noirs. Et bien sûr, il ne put rassembler que parce qu’il prônait la non violence (qui n’est pas le pacifisme), ce qui lui a permis d’unifier la population blanche et noire autour du meilleur du rêve américain.
« I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at the table of brotherhood. »
« I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream. »
Le parcours de Mandela, chrétien lui aussi et adepte de cette philosophie du pardon, par opposition à celle du ressentiment, est très comparable à celui de Luther. Et son succès est évidemment dû, là aussi, au fait qu’il a su donner à toute la nation sud-africaine, blancs et noirs, la vision d’un avenir commun. Ainsi, Luther King et Mandela ont réussi parce qu’ils ont su s’adresser aux blancs et à cause d’une inspiration chrétienne menant, dans leur interprétation, à la non violence.
Non violence dont on a peine à croire qu’elle puisse un jour être adoptée par Rima Hassan et ses amis du Hamas. Idéologie chrétienne du pardon plutôt que de la vengeance interminable qui leur est aussi totalement étrangère.
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Couvrez ces faits, que je ne saurais voir 22 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 24 fois | ajouter un commentaire
Comme à Courbevoie, les journaux ne disent jamais quelle est la religion de ces délinquants racistes (ici anti-chrétiens). Evidemment, ils sont très probablement musulmans. Les journaux considèrent que donner cette information est raciste; ce faisant ils manquent à leur devoir d’information.
Les incidents de ce genre vont se multiplier et LFI porte une très lourde responsabilité en la matière. Ceux qui s’allient électoralement avec LFI aussi, politiciens et électeurs.
Pourquoi ne nomme-t-on pas la religion de ces délinquants ? Parce qu’on préfère détourner le regard plutôt que d’affronter la vérité en face, plutôt que de penser la vérité avec toutes ces conséquences. C’est un mensonge par omission, qui traduit une forme de honte.
Qui sont ceux qui vont me reprocher de nommer les choses ? Des Tartuffe, conscients ou inconscients. Exactement comme Tartuffe, ils voudraient « couvrir ces faits, qu’ils ne sauraient voir ». « Parce que cela leur ferait venir de coupables pensées ». Et ces « pensées coupables », dont ils cherchent à se protéger, c’est évidemment leur propre tendance au racisme. Ils ont peur de la généralisation, peur que la prise de conscience du fait que ces enfants délinquants soient musulmans les rendent racistes envers tous les musulmans. Ce faisant, ils sont de fait déjà racistes, de même que Tartuffe est évidemment attiré par Dorine.
Si vous pensez qu’il ne faut pas nommer la religion de ces enfants parce que c’est « stigmatiser les musulmans », vous faites donc partie du problème aussi.

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Ce que vous allez vivre dans les 3 prochaines semaines 18 juin 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 301 fois | ajouter un commentaire
Dans les 3 prochaines semaines, vous allez avoir un déferlement médiatique jamais vu contre le RN. Quoi que vous en pensiez, ils vous sera – il nous sera – difficile de nous décider « en conscience ».
– tous les partis politiques vent debout contre le supposé fascisme du RN
– tous les moyens d’influence possibles et imaginables, à savoir:
- les associations et ONG subventionnées (du planning familial à Amnesty International). elles forment de fait un lobby de gauche, financé par nos impôts,
- tout le secteur des média, public et privé (hors Cnews, Le Figaro, Europe 1 qui feront la campagne de la droite, mais qui représentent moins de 5% de l’audience cumulée),
- le monde de la culture, qu’il faut rapprocher des associations subventionnées, agit comme un lobby de gauche financé par nos impôts
- le monde financier / le patronat prendront position. La bourse amplifiera l’inquiétude générale (légitime car les programmes, du FP au RN, en passant par Attal sont tous inquiétants). Menaces de faillite de l’état, de dévaluation, etc.
- le monde du sport. Il est naturellement progressiste puisque les jeunes votent à 50% à gauche. Il fait de plus l’objet d’un entrisme islamiste, en particulier dans le foot.
- En ce qui concerne la culture et le foot, les différentes tribunes de défiance contre le RN ne sont pas anormales: tout le monde peut s’exprimer. Mais je fais le pari que vous ne verrez pas, dans le sport, de tribune collective POUR le RN, et probablement même pas de prise de position individuelle. Demandez-vous pourquoi: le politiquement correct pèse sur tous les esprits et interdit de fait la libre expression.
- l’Europe multipliera les prises de position via ses relais habituels (dangers de Frexit, remise en cause de la PAC si le RN arrive au pouvoir, etc)
- Si absolument nécessaire (car il s’agit d’une arme à double tranchant), vous aurez quelques émeutes de rue organisées par l’extrême gauche, où l’ordre tardera à être rétabli. Le message sera qu’en cas d’élection du RN, la guerre civile est possible à court terme.
- La tension internationale (Ukraine, Gaza…) montera pour susciter un réflexe institutionnel de retour vers Ensemble.
- Enfin, le risque d’attentat est au plus haut. Evidemment aucun parti français ne « jouera » l’attentat comme une arme d’influence politique. Mais un islamiste taré peut se dire que semer le chaos au moment des élections est positif.
En réalité, la situation me rappelle 81. J’étais en prépa et le soir du 10 mai, plein d’élèves appelaient leurs parents qui voulaient quitter la France « avant l’arrivée des chars russes » ! On peut craindre, comme pour le PS en 81, l’inexpérience du RN mais il me paraît absurde de penser qu’il cherche à mettre en place un gouvernement fasciste ou raciste.
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Pulsion de mort, islamo-gauchisme et judéo-christianisme. 17 juin 2024
Par Thierry Klein dans : 7 Octobre,Aliénation,Politique,Wokisme.Lu 39 fois | ajouter un commentaire
Le lien entre islamisme et extrême-gauche1 n’est pas simplement un lien de circonstance. Profondément, ils sont liés par ce qu’on peut appeler une pulsion de mort.
La pulsion de mort est partout dans l’islamisme. Les attentats suicides, les promesses de paradis pour les martyrs, les morts innocentes mais utiles (11 Septembre, 7 Octobre, Bataclan…).
Dans les manifestations islamo-gauchistes « anti front-national » du 15 juin, je relève par exemple cette vidéo:
Aujourd’hui soit vous restez dans la lutte et on se décolonisera ensemble soit on est amenés à CREVER tous ensemble. On CREVERA pas seuls.
Cette position est presqu’incompréhensible pour un occidental, élevé dans la tradition judéo-chrétienne, qui protège l’innocent jusqu’à l’extrême et donne un prix maximum à la vie, empêchant le suicide en toute circonstance.
Quand il apprend que Dieu veut aveuglément détruire la ville de Sodome, Abraham se lance dans une négociation avec Dieu, qui accepte finalement de sauver la ville si on peut y trouver ne serait-ce que 10 justes.
Pendant la guerre, même pour les missions les plus risquées atteignant des taux de pertes de 90%, Romain Gary raconte que les aviateurs avaient TOUJOURS une possibilité, même faible, même théorique, de s’en sortir.
Et me revient aussi à l’esprit cette citation de Golda Meir:
« Nous pouvons pardonner aux Arabes d’avoir tué nos enfants. Nous ne pouvons pas leur pardonner de nous avoir obligés à tuer leurs enfants. Nous n’aurons la paix avec les Arabes que lorsqu’ils aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous détestent.”
Il y a un courant d’idée occidental en rupture avec cette tradition judéo-chrétienne, c’est le courant socialiste. Pour Dostoïevski, le socialisme était un produit dérivé du catholicisme, qui avait lui-même perverti l’enseignement chrétien. Dans un chapitre célèbre des Frères Karamazov, le « Grand Inquisiteur »2 est en quelque sorte le porte-voix des thèses socialistes telles que Dostoïevski les perçoit. Plutôt que de prêcher aux hommes l’idéal chrétien, jugé inatteignable, insensé, il préfère le corriger. Sa version du paradis terrestre est proche de celle de Nathaniel Hawthorne dans « Le Chemin de fer céleste ».
« De nombreux voyageurs s’arrêtent pour prendre leur plaisir ou récolter leurs bénéfices à la foire aux vanités, au lieu de se diriger vers la cité céleste. Les charmes de l’endroit sont tels que les gens affirment souvent qu’il est le seul et vrai paradis; soutenant qu’il n’en existe aucun autre, que ceux qui recherchent davantage sont de doux rêveurs et que si la clarté légendaire de la cité céleste se présentait à moins d’un km des portes des vanités, ils ne seraient pas assez bêtes pour s’y rendre. »
Le Grand Inquisiteur brosse un portrait saisissant de la société d’aujourd’hui, dirigée par des experts au nom d’un idéal de consommation. C’est l’aliénation (inconsciente) de leur liberté, jointe à la satisfaction de leurs besoins matériels, qui garantit le bonheur des hommes:
« Oh ! nous les persuaderons qu’ils ne seront vraiment libres qu’en abdiquant leur liberté en notre faveur […] Certes, nous les astreindrons au travail, mais aux heures de loisir nous organiserons leur vie comme un jeu d’enfant, avec des chants, des chœurs, des danses innocentes […]
Ils n’auront nuls secrets pour nous. Suivant leur degré d’obéissance, nous leur permettrons ou leur défendrons de vivre avec leurs femmes ou leurs maîtresses, d’avoir des enfants ou de n’en pas avoir, et ils nous écouteront avec joie. »
Quel est le but final de cette vie ? Pour le Grand Inquisiteur, c’est la mort, le rien.
« Il comprend qu’il faut écouter l’Esprit profond (le Diable), cet Esprit de mort et de ruine, et pour ce faire, admettre le mensonge et la fraude, mener sciemment les hommes à la mort et à la ruine, en les trompant durant toute la route, pour leur cacher où on les mène.
Les deux gauches
Camus, dans les Justes, met en scène ce conflit entre la justice et le mensonge, entre la vie et la pulsion de mort. Le terroriste Kaliayev est dans la tradition judéo-chrétienne et refuse de lancer sa bombe car les enfants du Tsar (des innocents) sont dans la calèche.
« J’aime ceux qui vivent aujourd’hui sur la même terre que moi. C’est pour eux que je lutte et que je consens à mourir. […] Je n’irai pas ajouter à l’injustice vivante pour une injustice morte. »
Il s’oppose à l’autre terroriste « socialiste », Stepan pour qui:
« C’est tuer pour rien, parfois, que de ne pas tuer assez. […] Nous sommes des meurtriers et nous avons choisi de l’être. »
Je rapproche cette position des déclarations récentes de Yahya Sinwar, chef du Hamas:
« Le bain de sang va servir la Cause. La mort de civils est un sacrifice nécessaire. »
La différence irréconciliable entre ces deux positions « de gauche » est aussi celle dont parle Simone Weil dans l’Enracinement. De même que le discours du Grand Inquisiteur est quasiment indifférenciable du discours chrétien, mais en représente l’exacte négation:
« Sous le même nom de révolution, et souvent sous des mots d’ordre et des thèmes de propagande identiques, sont dissimulées deux conceptions absolument opposées.
L’une consiste à transformer la société de manière à ce que les opprimés puissent y avoir des racines; l’autre consiste à étendre à toute la société la maladie du déracinement qui a été infligée aux opprimés. Il ne faut pas dire ou penser que la seconde opération puisse jamais être un prélude de la première; cela est faux. Ce sont deux directions opposées. »
- J’emploierai indifféremment « socialiste » et extrême-gauche dans la suite de ce billet. J’entends socialiste au sens marxiste du XIXème siècle, évidemment plus proche du terme « bolchevik » que du parti socialiste… ↩︎
- https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Dostoievski-Karamazov-1.pdf, page 629 ↩︎
- De Rawls à Macron, en passant par l’école. De quoi le social-libéralisme est-il le nom ?
- Pourquoi il s’est trompé : la vérité sur l’affaire Bourdieu
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La fin de la liberté de parole 5 avril 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 45 fois | ajouter un commentaire
Comparez les 2 vidéos ci-dessous. Dans la première, la mère met spontanément en relation l’agression dont a été victime sa fille avec sa façon de s’habiller, le fait qu’on la traitait de « mécréante ». Dans la seconde, le lendemain, elle lit un texte affirmant que sa fille est « pratiquante et pieuse… et fait la prière 5 fois par jour ». Puis elle s’élève contre « la récupération d’extrême droite ».
Aucun des demeurés présents sur le plateau ne relève que sa parole n’est plus libre. Il ne s’agit évidemment pas d’emprise, on voit comment cette femme était claire dans sa tête dans la première vidéo.
Cette mère a évidemment cédé 1) aux menaces des islamistes et 2) au chantage affectif qui consiste à la faire taire au prétexte que critiquer la situation présente est « d’extrême droite ». Le procureur devrait se saisir d’un tel cas. Dans les banlieues, la puissance informelle de la violence et de la religion est supérieure à celle de la loi et l’équilibre doit absolument être rétabli.
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2 avril 2024
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 8 fois | ajouter un commentaire
« La Russie est le pays de la terre où les hommes sont les plus malheureux, parce qu’ils y souffrent à la fois des inconvénients de la barbarie et de ceux la civilisation. »
(Custine, Lettres de Russie, 1839)

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Une brève définition du wokisme, cinq corollaires et une critique 25 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Wokisme.Lu 65 fois | ajouter un commentaire
Ceux qui se baladent comme moi sur les réseaux sociaux le savent, il y a toujours un précieux ridicule pour prétendre que le wokisme n’existe pas car il n’aurait pas de définition « scientifique » claire. Le précieux ridicule est en général d’extrême gauche ou étudiant en socio ou à Sciences Po ou lecteur de Libé, tout ceci n’étant évidemment nullement incompatible. La vulgate qu’il reçoit le conditionne à nier le phénomène au nom de la « science », ce qui lui donne un sentiment de supériorité risible quand on connaît le contenu délivré. Ainsi, alors que tout le monde comprend parfaitement et sent ce qu’est le wokisme, l’extrême gauche tente de faire croire qu’il n’existerait pas puisqu’il n’existe pas de définition mettant les wokes d’accord..
La semaine dernière, interrogée en commission d’enquête par le député LFI Aurélien Saintoul (qui est le woke par excellence), Rachida Dati s’est refusée à donner une définition du wokisme. Voir l’échange, assez savoureux, ci-dessous (2 mn).
Alors je m’y colle et je vous donne une brève définition du wokisme. Pour que plus jamais un cuistre ne puisse vous dire que ça n’existe pas.
- Le wokisme est une forme de paranoïa consistant à voir partout des micro-agressions. Je rappelle que le woke signifie « éveillé » – ainsi est éveillé celui qui « voit » ou « sent » ces micro-agressions ou micro-oppressions, qui sont censées être politiquement signifiantes.
- Ces micro-agressions sont parfois réelles, parfois fantasmées et inexistantes. C’est la sur-sensibilité du woke qui caractérise la paranoïa. Le woke interprète cette sur-sensibilité comme la conséquence d’une oppression passée ou présente. Il se positionne en tant que victime.
Ainsi, il y a certainement dans la galanterie au moins la trace d’une société où, les hommes étant physiquement plus forts que les femmes, pouvant les contraindre, renoncent de façon marquée à cette possibilité. Il n’y a aucun problème à remarquer ceci, cette constatation est en soi banale. Il y a problème lorsque cette constatation devient invivable à celui qui la constate, à tel point qu’il cherche à faire interdire la galanterie, cas de nombreuses associations féministes. - Ainsi, le wokisme est au départ un problème psychique personnel, qu’on parle de névrose, de psychose ou de paranaoïa. Partagé par beaucoup, cette obsession personnelle acquiert un caractère politique. Pour paraphraser Peguy, on peut dire que le wokisme, c’est du psychique transformé en politique.
- L’être humain n’est en général pas heureux. A tous les malheureux de la terre (qui ne sont pas forcément, bien qu’ils le croient, les « damnés » de la terre au sens marxiste), le wokisme fournit un responsable commode de leur mal-être: vous, moi, la société. « Je ne suis pas malade, c’est la société qui m’a opprimé » ou « Je me sens mal parce que la société est méchante ».
Le discours politique (de gauche en général) a pour fonction de masquer les causes personnelles de la névrose et de permettre à s’en prendre à la société, qui joue le rôle de bouc-émissaire – j’emploie ce terme au sens de René Girard.
Illustration: l’éco-anxiété conduit un grand nombre de jeunes à refuser d’avoir des enfants alors que l’espérance de vie n’a jamais été aussi grande depuis que l’humanité existe. Il s’agit d’une névrose commune (au double sens de banale et partagée par un grand nombre. Le réchauffement climatique sert d’alibi, permet de ne pas traiter la névrose et de rejeter la responsabilité du mal-être sur la société.
Cinq corollaires…
1. Le terme « woke » n’est incompris que des wokes eux-mêmes. Si quelqu’un pense que le wokisme n’existe pas, il est certainement woke. Tous les autres voient exactement de quoi il s’agit puisque le wokisme se manifeste comme une forme d’inquisition totalitaire que toute personne « normale » ressent immédiatement.
Et une critique… |
(L’auteur est parfaitement conscient, cher lecteur, que la définition et la caractérisation du wokisme ainsi données sont non réfutables au sens de Popper et même circulaires : « Est woke qui nie le wokisme ! ». Il en est ainsi de la plupart des maladies psychiques prenant leur source dans l’inconscient. On n’a pas raison contre le fou qui prétend avoir des ailes dans le dos ou être Napoléon réincarné – son système est généralement très cohérent justement parce que destiné à lui masquer sa folie.) |
2. Sous couvert d’altruisme et de défense des victimes, le wokisme masque toujours une haine de la société prise comme responsable nécessaire, bouc-émissaire, du sentiment de mal-être ressenti par le woke. Cette haine « de l’intérieur » se marie très bien avec la haine de l’Occident « extérieure » que constitue l’islamisme et est un des ferments de l’islamo-gauchisme (encore un concept dont les cuistres d’extrême-gauche nient la réalité « scientifique »).
3. Le caractère inquisitorial des questions d’Aurélien Saintoul (vidéo ci-dessus) est éclatant. Le wokisme se manifeste toujours comme une inquisition parce que les deux sont, finalement, constitutifs d’un manque de foi. Du woke en son système politique (car il subsiste toujours en lui une partie lucide qui connait sa névrose et cherche à la censurer), de l’église en son système de croyance (consciente que ce système est attaqué par Galilée, consciente aussi que Galilée a raison, il faut réduire Galilée au silence). Le besoin de censure, c’est la croyance en train de disparaître.
4. Le wokisme ne sort pas de nulle part. Il est la partie extrême, la conséquence ultime du progressisme. Une autre façon de dire les choses est que le progressisme est toujours un wokisme light. Il faudrait du temps pour justifier ceci, je le ferai dans un autre billet. D’ici là, je te demande gentiment, cher lecteur, d’admettre ce résultat.
5. La névrose du woke le conduit à capter les agressions imaginaires mais cela ne le rend en rien plus sensible aux agressions réelles. On ne compte plus les wokes qui se sont sentis plus agressés par les affichettes des bébés otages enlevés par le Hamas à Gaza que par les enlèvements eux-mêmes. Le wokisme, c’est le monde vu, au sens propre, par le petit bout de la lorgnette. La poutre sans la paille.
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Une proposition pas si absurde de Najat Vallaud-Belkacem 18 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Aliénation,Google.Lu 42 fois | ajouter un commentaire
Dieu sait si son action au Ministère de l’Education a été nocive mais la proposition de limiter l’accès à Internet n’est pas absurde. Internet fonctionne évidemment comme une drogue pour beaucoup et limiter la consommation de drogue a beaucoup de sens.
Internet est aussi le vecteur principal de la publicité incontrôlée. Pour rappel, Google, Facebook, Instagram, Tik Tok sont des régies publicitaires. Internet stimule donc violemment nos pulsions de surconsommation, ce qui , à l’échelle planétaire, est un des facteurs déterminant du réchauffement climatique (qui dit surconsommation dit surproduction). Il est important de poser le problème de la surconsommation générale (je le faisais dans ce billet de 2009).
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