Comment mettre l’économie de marché au service du climat ? 10 décembre 2007
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.Lu 10 813 fois | 1 commentaire
A partir de la remarque que « Les marchés distribuant plus d’argent en une heure que les gouvernements du monde entier ne le font en un an », Al Gore suggère de créer une taxe mondiale sur le carbone.
Je ne suis pas contre, bien sûr, mais je ne crois plus trop aux méthodes étatiques – la mondialisation emportera tout ça comme plume au vent.
Le Capital Altruiste procède de la même constatation, mais l’initiative part du bas, de l’entreprise, de l’individu, qui mettent le capital – et finalement les moyens de production – au service de l’Humanité – et pas seulement du climat.
L’idée même de faire reposer la survie de notre espèce, et de l’ensemble des espèces vivantes, sur de simples critères « rationnels » et matérialistes me semble perdue d’avance.
Le matérialisme nous emmène à la mort, le XXème siècle l’a montré. L’avenir est dans le sentimentalisme.
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Le complexe du saumon 7 décembre 2007
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 5 307 fois | 2 commentaires
Saisi d’une soudaine démangeaison des testicules, le Grand Saumon, au soir de sa vie, retourne à grand peine sur son lieu de naissance. Pour ce faire, il va parcourir des milliers de kilomètres, remonter le courant de son torrent natal, franchir des cascades de plusieurs mètres- parfois même des barrages – en donnant d’énormes coups de queue dont la plupart de mes congénères de génotype XY sont bien incapables, quoi qu’ils disent.
Une fois arrivé en haut, il se reproduit, change d’aspect et meurt en quelques jours.
Chez mes congénères, le processus de vieillissement est ralenti (nous vivons plusieurs dizaines d’années après la phase de reproduction), mais la logique reste la même : après avoir dupliqué notre patrimoine génétique, nous nous épuisons à élever notre progéniture, puis nous mourrons. On ne redescend plus jamais la rivière.
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Bubble song 5 décembre 2007
Par Thierry Klein dans : Pour rire ....Lu 3 386 fois | ajouter un commentaire
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Qu’est-ce qu’une formation ? Objets ouverts et objets fermés. 28 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Formation à distance.Lu 8 574 fois | comments closed
Informer n’est pas former
J’aimerais revenir sur une question centrale qui m’a été posée en commentaires par ocarbone (Olivier).
J’ai beaucoup parlé d’information et je pense que tout le monde est maintenant plus ou moins d’accord sur les rapports entre histoire de l’information et nomadisme.
Mais ce qui nous préoccupe au final, c’est l’enseignement, la formation, pas l’information.
Comme le fait remarquer Olivier:
« Rien n’assure le « consommateur » qu’il comprend l’information à laquelle il accède. L’information transmise par un support inanimé est-elle automatiquement transformée en savoir ? Posséder un livre de cours suffit-il pour se passer des professeurs ? »
Quels sont donc les liens entre information et savoir ?
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Par Thierry Klein dans : Pour rire ....Lu 20 205 fois | ajouter un commentaire
Via Gizmodo, un site américain, puisque la fille a un soutien-gorge…
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Nomadisme, religion, mécanique quantique et enseignement 15 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Formation à distance.Lu 4 570 fois | comments closed
Une petite digression sur l’histoire de l’information et le nomadisme
Une loi universelle régit l’histoire de l’information, depuis l’invention de l’écriture.
Plus le support de l’information est léger, petit, lisible, transportable, copiable, partageable, bref, plus le support est nomade, plus l’information et le savoir se répandent.
Gravé dans la pierre, le savoir se répand moins vite qu’inscrit sur un rouleau ou un parchemin. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles Moïse n’hésite pas à briser les tables de la loi, pourtant gravées par le doigt de Dieu (ne pas confondre avec la main de Dieu).
Le savoir des pierres s’envole, le savoir des feuilles reste.
Le succès du livre – ou de son ancêtre, le codex – est lié au fait qu’à volume égal, un livre contient 100 fois plus d’informations qu’un rouleau – et que cette information est aussi cent fois plus accessible. Le livre est au rouleau ce que le disque dur est à la bande magnétique – les geeks me suivent ?
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Lille 2: la fac qui mène à tout, à condition d’en sortir. 13 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 054 fois | 1 commentaire
Scène vécue aujourd’hui à Lille 2. Les bâtiments sont brusquement fermés à clé et les élèves et professeurs présents à l’intérieur sont prisonniers !
La raison ? Il s’agit juste d’empêcher que quelques dizaines d’excités en provenance de Lille 3 ne rentrent à l’intérieur ! Un vote à main levée doit avoir lieu pour savoir si l’Université fait grève ou pas et évidemment, des groupes « fortement politisés », comme on dit, semblent avoir compris que les mains levées des étudiants de Lille 3 ne seront pas faciles à séparer de celles des étudiants de Lille 2 !
(En cas de doute, ils pourraient demander aux participants de baisser les mains et de rédiger une copie, on devrait commencer à voir quelques différences plus criantes entre les vrais et les faux étudiants – enfin, je l’espère !)
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L’e-learning est mort, vive l’enseignement nomade ! (1) 10 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Formation à distance.Lu 4 918 fois | comments closed
La mort annoncée de l’e-learning
« C’est une des idées de base de Speechi, ça paraît un peu paradoxal parce qu’on pense souvent à nous comme à une société d’e-learning, mais je ne crois pas, je n’ai jamais cru, à l’explosion de l’e-learning.
Aristote a mis au point, il y a plus de 2 000 ans une méthode d’enseignement basée sur :
– des cours didactiques (amphithéatre), délivrés de façon « descendante » (du professeur vers l’élève)
– des moments collaboratifs (discussions d’égal à égal entre élèves et avec le professeur, dans les allées du Lycée)
– des ressources documentaires (bibliothèque)
L’e-learning pur et dur repose sur la croyance que des modules automatiques ou interactifs vont pouvoir remplacer la méthode décrite ci-dessus. Dans certains cas précis, c’est possible (je pense aux simulateurs de vol ou à des logiciels d’apprentissage de machine), mais ces cas resteront toujours marginaux et limités. Disons, pour donner un chiffre que 5% au maximum des mécanismes de formation peuvent être portés de façon efficace sous forme de module d’e-learning. (C’est d’ailleurs déjà énorme). »
Les lignes ci-dessus ont été écrites il y a maintenant 2 ans. Les limites de l’e-learning sont apparues aujourd’hui aux yeux de tous, à tel point que beaucoup de sociétés n’osent plus utiliser ce terme dans leurs documents commerciaux !
L’e-learning, tel qu’on l’envisageait depuis le début des années 2000 est bien mort.
La question intéressante est : « mais qu’est-ce qui va le remplacer ? » (autre façon de poser le problème : « comment les technologies de l’information vont-elles être intégrées dans l’enseignement ? »
(Il est nettement plus complexe de répondre à cette question que de prédire la fin de l’e-learning.)
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Tous utilitaristes 6 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 334 fois | 3 commentaires
La doctrine du « réchauffement climatique » à le mérite de sensibiliser l’espèce humaine à l’écologie, mais elle ne le fait qu’au nom du principe d’utilité. En gros, il s’agit de réduire les effets négatifs de l’activité humaine sur l’environnement pour améliorer les conditions de vies des hommes de demain.
Il n’y a pas de différence de fond entre les tenants du « réchauffement climatique » et les purs « industriels pollueurs ». Le débat est simplement technique et se résume ainsi: faut-il réduire dès aujourd’hui les activités polluantes (courant écologiste) ou peut-on attendre demain pour le faire (courant industriel) ?
Pourtant, la seule chose qui compte, c’est de sortir absolument de cette doctrine utilitariste. Si nous entrons sous la dictature de l’efficacité, le genre humain survivra peut-être, mais pas l’humanité.
Les états parfaitement efficaces existent et leurs chefs s’appellent Hitler ou Staline. Dans ces états, on néglige les droits de l’Homme au prétexte qu’ils sont inutiles, inefficaces et contraires à l’intérêt de la doctrine ou de l’état. C’est au nom d’une même émotion sensible, humaine, désintéressée et surtout inutile qu’il faut sauver les éléphants, les gorilles, les tigres, les mers et la planète qui nous entoure.
Au nom des générations futures, on me demande aujourd’hui d’économiser les sacs plastiques dans les supermarchés, mesure parfaitement inefficace et même nuisible, car elle détournera un jour de la cause écologiste les ignorants qui y auront trop cru.
Il est beaucoup plus important pour moi que le Babar en peluche que j’ai donné à mon fils ce matin, ce Babar avec qui il dort maintenant et qui est le sujet de ses tous premiers rêves d’être humain, ne disparaisse pas à tout jamais de la surface de la terre.
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Crédit Revolver 23 octobre 2007
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 7 398 fois | 4 commentaires
Plus de 185 000 ménages sont en surendettement et une des principales causes de la situation est le crédit de type « revolving ».
Le taux d’un crédit revolving affiché tourne autour de 20%, ce qui est déjà énorme – en fait, le taux de crédit réel est bien supérieur à 20% à cause des frais bancaires. Les banques se débrouillent presque toujours pour que des frais bancaires importants soient facturés, ça fait partie de leur vraie expertise. Vous vous demandez à quoi sert une banque ? Ce qu’elle fait ? Une banque: c’est une machine sophistiquée qui est capable de générer à volonté des frais bancaires incompréhensibles et que vous ne pourrez jamais totalement contester.
Aujourd’hui, les banques poussent commercialement l’utilisation du crédit « revolving » auprès des clients. Mon très cher (en coût) conseiller BNP, à un moment où j’avais besoin de liquidités fin 2002, n’a jamais eu la moindre réticence à me proposer un revolving, alors que le crédit court ou moyen terme (taux: 5 à 6%) semblait totalement en dehors de sa sphère de compétences (« c’est compliqué, c’est long, il y a des frais fixes, la procédure n’est pas automatique » – jamais il n’a été aussi convaincant que ce jour là, à croire que son avancement annuel en dépendait).
Un jour, la banque s’est trompée dans la date de remboursement du prêt, ce qui a généré des frais supplémentaires, des retards, etc…
J’ai contesté, y compris en justice, mais la BNP a un atout-maître dans sa manche: si vous ne payez pas les sommes indues, elle vous déclare au fichier des incidents de paiement de la banque de France !
Bref, j’étais dans l’impossibilité de contracter un emprunt, même l’achat d’un lave-vaisselle Indesit à crédit m’était interdit !
Tout ça a duré 3 ans, au bout desquels la BNP me réclamait (frais bancaires, taux d’intérête, etc…) plus de 5 000 € de frais imaginaires. La procédure sur le fond n’était même pas entamée… Alors que croyez-vous que j’ai fait ? Eh bien, j’ai payé. La moitié, certes, mais j’ai payé !
Mais si j’avais eu de vraies difficultés, si vraiment je n’avais pas été défendu, je serais sans doute dans la rue aujourd’hui – pour rien.
Le crédit « revolving », c’est l’usure des temps modernes et personne n’en parle.
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