L’e-learning est mort, vive l’enseignement nomade ! (1) 10 novembre 2007
Par Thierry Klein dans : Formation à distance.Lu 4 919 fois | trackback
La mort annoncée de l’e-learning
« C’est une des idées de base de Speechi, ça paraît un peu paradoxal parce qu’on pense souvent à nous comme à une société d’e-learning, mais je ne crois pas, je n’ai jamais cru, à l’explosion de l’e-learning.
Aristote a mis au point, il y a plus de 2 000 ans une méthode d’enseignement basée sur :
– des cours didactiques (amphithéatre), délivrés de façon « descendante » (du professeur vers l’élève)
– des moments collaboratifs (discussions d’égal à égal entre élèves et avec le professeur, dans les allées du Lycée)
– des ressources documentaires (bibliothèque)
L’e-learning pur et dur repose sur la croyance que des modules automatiques ou interactifs vont pouvoir remplacer la méthode décrite ci-dessus. Dans certains cas précis, c’est possible (je pense aux simulateurs de vol ou à des logiciels d’apprentissage de machine), mais ces cas resteront toujours marginaux et limités. Disons, pour donner un chiffre que 5% au maximum des mécanismes de formation peuvent être portés de façon efficace sous forme de module d’e-learning. (C’est d’ailleurs déjà énorme). »
Les lignes ci-dessus ont été écrites il y a maintenant 2 ans. Les limites de l’e-learning sont apparues aujourd’hui aux yeux de tous, à tel point que beaucoup de sociétés n’osent plus utiliser ce terme dans leurs documents commerciaux !
L’e-learning, tel qu’on l’envisageait depuis le début des années 2000 est bien mort.
La question intéressante est : « mais qu’est-ce qui va le remplacer ? » (autre façon de poser le problème : « comment les technologies de l’information vont-elles être intégrées dans l’enseignement ? »
(Il est nettement plus complexe de répondre à cette question que de prédire la fin de l’e-learning.)
J’avais introduit début 2006 le concept d’« e-learning 2.0 ».
Je parlais à l’époque de :
« technologies permettant de gérer l’information de façon décentralisée (blogs, podcasts, chats, téléphonie « à la Skype »), le but étant de créer des communautés scolaires décentralisées, interagissant à travers le Web, mélangeant enseignement synchrone et asynchrone, utilisant l’ordinateur, le téléphone mobile, l’IPOD, etc… »
Enseignement nomade et Speechi
J’ai aujourd’hui des idées plus claires et surtout plus synthétiques sur le sujet. Tout cela est devenu plus précis pour moi dans les 12 derniers mois.
Ces idées, je ne les trouve nulle part ailleurs, ou alors de façon très fragmentaire, et c’est pourquoi je juge intéressant de les partager avec vous. Je sais qu’elles vont intéresser bon nombre de nos clients, de nos partenaires – et aussi de nos concurrents, puisqu’il apparaît que ce blog est décidément très lu dans la profession !
Réjouissez-vous donc tous, c’est la stratégie de Speechi que je vous livre ici: depuis 6 mois, toutes nos forces de R&D sont tournées vers la mise au point de solutions « nomades », au sens où je les définis ci-dessous, et les premiers résultats de nos travaux seront présentés fin 2007, peut-être dès Educatice.
En synthèse :
- l’e-learning est bien mort
- ce qui va dominer l’enseignement dans les prochaines années, c’est l’enseignement nomade.
Qu’est-ce donc que l’enseignement nomade ?
Ce terme contient bien une partie des concepts « 2.0 » que j’évoquais il y a 2 ans, mais pas uniquement.
Le nomadisme regroupe les notions suivantes :
- le partage
- l’interactivité
- la richesse documentaire
- la capacité à enseigner vers des élèves présents dans la salle de classe ou au-dehors de la salle de classé
- la capacité pour le professeur à enseigner de n’importe où (dans sa salle de classe, de son bureau, d’un train, d’un avion)
- la mobilité (les objets utilisés sont légers, portables). On les a toujours sur soi
- Un usage de technologies ouvertes vers l’extérieur, plutôt que narcissiquement clos (symbole type de l’objet narcissiquement clos : un IPOD [pourquoi ?]).).
- Une fusion complète des aspects logiciels et matériels, qui deviennent totalement indifférenciés. La conséquence immédiate de ce point est qu’une société qui ne fait que du matériel ou que du logiciel ne pourra pas s’imposer sur ce marché.
Ce que n’est pas l’enseignement nomade
L’enseignement nomade n’est pas, comme le Web 2.0 ou 3.0, le Web social, un concept marketing fumeux de plus.
L’enseignement nomade s’inscrit comme la toute dernière étape de l’histoire de l’information – histoire qui a commencé avec l’invention de l’écriture.
Dans mon prochain billet, je vais rentrer dans le détail et vous expliquer ce que contient chaque concept.
[Via le blog de Speechi (mon blog professionnel). Je publie aussi cette série de billets dans mon blog perso parce que ces réflexions s’inscrivent dans un cadre plus général, pas purement professionnel. Les commentaires sont à laisser du côté de Speechi]
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