Le complexe du saumon 7 décembre 2007
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 5 307 fois | trackback
Saisi d’une soudaine démangeaison des testicules, le Grand Saumon, au soir de sa vie, retourne à grand peine sur son lieu de naissance. Pour ce faire, il va parcourir des milliers de kilomètres, remonter le courant de son torrent natal, franchir des cascades de plusieurs mètres- parfois même des barrages – en donnant d’énormes coups de queue dont la plupart de mes congénères de génotype XY sont bien incapables, quoi qu’ils disent.
Une fois arrivé en haut, il se reproduit, change d’aspect et meurt en quelques jours.
Chez mes congénères, le processus de vieillissement est ralenti (nous vivons plusieurs dizaines d’années après la phase de reproduction), mais la logique reste la même : après avoir dupliqué notre patrimoine génétique, nous nous épuisons à élever notre progéniture, puis nous mourrons. On ne redescend plus jamais la rivière.
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Commentaires»
c’est vrai, j’ai aussi remarqué que plus les années passent, plus les testicules me démangent : désormais je vais lutter pour éviter de retourner sur mon lieu de naissance. Je pars à l’autre bout du monde.
J’aime beaucoup la formulation de Souchon :
"C’est une évidence: on a pas assez d’essence
Pour faire la route dans l’autre sens"
Un peu plus élégant que la tienne, même si moi aussi quelquefois j’ai la … qui me démange, alors je gratte un petit coup.
J’aime aussi l’image des conquérants qui brûlaient leurs vaisseaux. Aujourd’hui on se brûle plutôt les veines.
Pensé à toi ce matin en faisant un footing au jardin impérial à Tokyo…