Une proposition pas si absurde de Najat Vallaud-Belkacem 18 mars 2024
Par Thierry Klein dans : Aliénation,Google.Lu 39 fois | ajouter un commentaire
Dieu sait si son action au Ministère de l’Education a été nocive mais la proposition de limiter l’accès à Internet n’est pas absurde. Internet fonctionne évidemment comme une drogue pour beaucoup et limiter la consommation de drogue a beaucoup de sens.
Internet est aussi le vecteur principal de la publicité incontrôlée. Pour rappel, Google, Facebook, Instagram, Tik Tok sont des régies publicitaires. Internet stimule donc violemment nos pulsions de surconsommation, ce qui , à l’échelle planétaire, est un des facteurs déterminant du réchauffement climatique (qui dit surconsommation dit surproduction). Il est important de poser le problème de la surconsommation générale (je le faisais dans ce billet de 2009).
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La vérité sur l’affaire Free – Google. 4 janvier 2013
Par Thierry Klein dans : Aliénation,Google,Politique.Lu 5 752 fois | ajouter un commentaire
1) Quel enjeu économique ? Free estime que Google prend trop de la valeur de l’internaute et met la publicité en « opt-in » (c’est son droit de vouloir rééquilibrer le business model en faveur du « tuyau », on peut juste s’étonner que personne ne l’ait fait avant). Free prend grosso modo 30€ / internaute / mois et Google a peu près la même chose (indirectement, sous forme de revenu publicitaire généré par l’Internet). Cela a donc un grand sens économique pour Free d’aller attaquer le revenu pour l’instant capté par Google. Il peut y multiplier par deux son chiffre d’affaires.
2) Que reprochent les internautes à Free ? Alors que toutes les « bonnes » pratiques publicitaires sont en opt-in, tous les internautes hurlent, par Twitter interposé, contre Free qui ne fait au fond que mettre en œuvre une politique opt-in réclamée à corps et à cri par ces mêmes internautes pour les mails… C’est surprenant sur le fond et sans doute un symptôme a) d’aliénation collective et 2) de très forte efficacité de la pub Google qui semble vue comme inséparable, voire plus importante, que le contenu. Voir aussi Comment Google contribue au rétrécissement du savoir.
3) Imagine-t-on un système similaire pour la télé, qui couperait la pub ? Oui, car il y a eu des tentatives (et même des boîtiers anti-pub qui sont sortis), la plupart du temps avortées car illégales ou fonctionnant mal. Mais la réaction du public est inverse pour la télé (cf les débats lors de la privatisation de TF1 sur les films coupés … et aussi la valeur sentimentale de mesures telles que l’absence de pub sur les chaines publiques). A la télé, les gens veulent moins de pub mais sur Google ils en veulent plus !
4) Fleur Pellerin se déclare plutôt en faveur de Google (politique opt-out), ce qui est idéologiquement contradictoire avec le fait d’être à gauche, au sens où ce qui définit la gauche, c’est – ce devrait être – la lutte contre l’aliénation. Mais aussi contradictoire avec sa position sur la presse. Car si on admet que Google « prend » trop de valeur au détriment des journaux, pourquoi ne pas être ouvert a priori à toutes les tentatives de déplacement de cette valeur ? Free vient au fond de mettre en place un mécanisme qui force Google – et potentiellement toutes les régies de pub – à discuter ! [Vous pouvez être certains que la vision « presse » n’est pas absente dans la stratégie de Free, Xavier Niel est aussi patron du Monde].
Derbière contradiction pour finir, Pellerin privilégie aussi Google, qui ne crée pas d’emploi en France, sur Free, qui en crée (au moins potentiellement). Bonjour le redressement productif.
5) Nicolas Colin, co-auteur du meilleur livre sur l’économie numérique de l’année dernière se retrouve à la tête d’une mission dont le but est de définir un nouvel impôt sur la multitude, c’est à dire sur les données. L’idée de base est que Google utilise la richesse des français pour son business et donc les données que possèdent Google, utilisées pour servir statistiquement le bandeau publicitaire le plus pertinent possible, peuvent, à ce titre, être taxées. Cela permettrait aussi de taxer Google dès aujourd’hui sans avoir à unifier les politiques de TVA européennes (doit-on taxer là où est le serveur de Google ? là où est l’internaute ?) , ce qui peut prendre 10 ans. Mais il y a pour moi un vice de fond: que se passe-t-il si une entreprise possède les données (taxables) sans pouvoir en tirer de revenu (car c’est le « tuyau » qui en profite le plus). Le modèle « Colin » taxe donc potentiellement des entreprises sans revenu. Il serait intéressant de l’entendre à ce sujet.
6) Google est réellement, fondamentalement menacé par ce genre de modèle. Il a systématiquement lutté contre toutes les tentatives de « dérive » de revenu publicitaire, même très mineures et même quand une vision à court terme aurait pu être à son avantage économique immédiat (fraude au clic, voir le cas de la fraude au clic et des moteurs de recherche solidaires ). Free a coupé aussi l’info qui permet à Google d’avoir un retour sur les clics, donc toute possibilité de chiffrage et de facturation de leur pub ! La France doit vraiment commencer à les emmerder. On est vraiment une grande puissance.
7) Quand j’étais petit, deux choses ne rentraient pas à l’école: les croix et la pub. L’église a fait tomber l’interdiction des croix depuis longtemps et Google a fait tomber l’autre barrière puisque les écoles paient des ordinateurs pour que les élèves y reçoivent de la pub. Ce que Free tente de faire pour des raisons économiques, l’état français aurait dû l’imposer à Google depuis longtemps pour des raisons politiques.
8 ) La réponse de Google est à mon avis déjà prête. C’est trop important pour eux pour ne pas réagir. Au-delà de la réponse médiatique (ça semble déjà parti) et / ou légale, je parierais qu’ils ont des possibilités déjà prêtes pour faire varier le code servant les pubs, de façon à contourner un filtrage. On peut envisager des algorithmes générant des millions de façons différentes de présenter les pubs, ceci variant à chaque seconde. A la fin, c’est le plus avancé techniquement, c’est à dire à mon avis Google, qui gagne. Et comme d’habitude sur le Net, « code will be law« .
[Cet article, écrit à la va-vite, sera revu et corrigé. En attendant, régalez-vous.]
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Internet ou la paupérisation croissante des travailleurs intellectuels 22 janvier 2010
Par Thierry Klein dans : Blogs et journalisme,Dr House,Google,Technologies.Lu 7 658 fois | 2 commentaires
Dans son Capital, Marx décrit comment les grandes usines de la révolution industrielle, « coopérations de machines » ont succédé aux manufactures du Moyen-Âge, « coopérations d’hommes », infiniment moins productives.
Le travailleur de Marx, qui effectue une activité physique, se retrouve en concurrence avec la machine et ce qui en résulte, c’est sa paupérisation.
Qu’est-ce qu’un journal ? C’est exactement une manufacture, au sens où la décrit Marx, à ceci prêt que le produit final (le journal) résulte d’une coopération intellectuelle et non pas d’une coopération physique. C’est pour ça qu’il a survécu à la révolution industrielle : on n’a pas encore inventé de machine pour écrire. (Le terme machine à écrire est un pur abus de langage : il faudrait en fait parler d’imprimante à clavier).
Quelle est l’action de Google sur la manufacture journalistique ? Google (qui est une machine) met automatiquement le journaliste en concurrence, non pas avec des machines, mais avec les productions intellectuelles de tous les autres écrivains, journalistes (ou même indignes blogueurs), de la terre.
Cette mise en concurrence de la production intellectuelle du journaliste est brutale, immédiate, sauvage et aussi déloyale : le blogueur n’est pas un salarié rémunéré. Le plus souvent, il ne cherche pas à vendre son droit d’auteur. Il est impossible pour le journaliste, qui doit en vivre, de s’aligner financièrement.
Confronté au phénomène de « création spontanée et gratuite » de contenu, les journaux ont invoqué la qualité soi-disant supérieure de leur création, de leur formation, de leur déontologie, etc…
Il n’est pas certain que cet argument soit fondé car, comme tu peux t’en rendre compte en ce moment, cher lecteur, les billets de ce blog constituent des productions intellectuelles tout à fait remarquables et seul le désintéressement total, qui touche à la sainteté, de leur auteur est la cause de leur publication sous cette forme totalement gratuite.
Surtout, l’histoire nous montre que l’argument de la soi-disant qualité est totalement vain. En leur temps, les artisans l’ont invoqué contre les manufactures, puis les manufactures contre les machines, plus récemment les usines occidentales contre la production chinoise. Quand les produits sont à peu près identiques pour le consommateur, c’est le plus facile d’accès – c’est-à-dire en général le moins cher – qui l’emporte.
Les journaux étant financés par la publicité, on a observé depuis quelques années un déplacement de la publicité « papier » vers la publicité « Internet » (gérée par Google) : plus qu’un changement de support media, ce déplacement s’interprète, en termes marxistes, par une captation d’une partie de la plus-value réalisée par la manufacture journalistique au profit de la machine développée par Google.
Au temps des machines, le Capitaliste obtient un avantage concurrentiel en finançant machine et travail, ce qui lui permet d’empocher la plus-value.
Mais ce qui est remarquable au temps de l’Internet, c’est que si Google jouit bien de l’avantage concurrentiel grâce à son moteur ou à Google News, il ne finance aucun travail ni aucune production intellectuelle. En mettant en place un mécanisme de liens publicitaires sponsorisés, Google transforme en plus-value un travail qu’il ne contrôle pas et sa position stratégique est infiniment plus fragile que celle de l’industriel de Marx.
Si la production « spontanée » de contenu diminuait un jour, pour des raisons sociologiques ? Si un autre moteur proposait des rémunérations publicitaires plus intéressantes que Google ? Si des états – France ou Chine – tentaient de saper le mécanisme de création de valeur de Google ? Ou si les journaux les plus lus s’entendaient entre eux pour refuser leur contenu à Google, empêchant le mécanisme de mise en concurrence sauvage de fonctionner ?
Dans tous ces cas, dont vous lisez des exemples quotidiens dans la Presse, la position de Google serait violemment attaquée, peut-être de façon vitale.
Google a pleinement conscience de cette fragilité et il ne faut pas interpréter autrement les multiples entreprises menées pour tenter de capter de façon plus pérenne cette plus-value.
Si, par exemple, sa tentative de numériser tous les livres aboutit, Google captera ad vitam aeternam une partie des droits publicitaires générés par le trafic lié aux livres et cette captation aura une durée supérieure au droit d’auteur lui-même puisque Google continuera à toucher de l’argent lorsque les œuvres seront tombées dans le domaine public.
Le cas de Google et de la presse est évidemment emblématique mais Internet met en danger un grand nombre de secteurs de production intellectuelle à court ou moyen terme, par des mécanismes de captation similaires (mise en concurrence, utilisation d’une abondance de contenu) :
– la médecine. Dans un grand nombre de cas, une description, même à distance, des symptômes permet d’arriver à un diagnostic. Il existe déjà des sites et des forums où on peut décrire son cas et les résultats sont absolument remarquables. Je vous invite à suivre l’épisode « Epic Fail » de Dr House (Saison 6) où le patient obtient de meilleurs résultats par Internet qu’avec l’équipe de House. (Cher lecteur, invoquer l’exemple vulgaire d’une série américaine peut sembler totalement déplacé à l’intellectuel que tu es. Tu as eu du Marx. Tu attendais une citation biblique. Ou au moins du Freud ? Et tu te retrouves avec du House ! Mais rassure-toi, House, c’est un peu tout ça à la fois. Ce n’est pas du tout une série banale mais une œuvre à part entière et tu le vérifieras en allant lire mes billets concernant cette série).
Ce qui protège encore les médecins ? Le côté sacré du traitement de santé. Ce qui les attaque ? La nécessité de réduire les coûts.
– l’ingénierie. Internet met les ingénieurs du monde entier en compétition. Dans le secteur informatique, il est devenu plus rentable de développer « offshore ». Des sites comme Odesk mettent en concurrence les ingénieurs de tous les pays, à des coûts horaires souvent inférieurs au Smic. Qui plus est, l’Open Source crée pour tous les ingénieurs informatiques une concurrence gratuite.
– La création graphique, le design… sont déjà touchés et l’effet ira s’accentuant lorsque des moteurs de recherche d’image permettront de rechercher des images de façon aussi efficace que du texte, par style, par goût, etc… (Google travaille sur un moteur « intelligent » de recherche d’images).
– Il est impossible de faire une liste exhaustive mais tous les métiers intellectuels dits « de profession libérale », à de rares exceptions prêt, seront impactés pour au moins une partie de leur pratique (juristes, enseignants, consultants d’entreprise…).
Au chapitre 25 du Capital, Marx, citant Bertrand de Mandeville, déclare que la richesse la plus sûre (pour le capitaliste) consiste dans la multitude des pauvres laborieux.
Pour Google, la richesse la plus sûre, c’est juste la multitude des êtres humains connectés.
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Comment Internet contribue au rétrécissement du savoir 9 septembre 2009
Par Thierry Klein dans : Economie,Google,Technologies.Lu 14 507 fois | 26 commentaires
Soi disant, Internet représenterait une chance pour le savoir humain. Google référence aujourd’hui plusieurs trillions de pages. Son objectif est de numériser tous les livres au prétexte pompeux que « le plan de numérisation permettra de rendre à nouveau accessibles des ouvrages épuisés et introuvables ».
Savoir potentiel n’est pas savoir réel
Mais comme personne n’a la possibilité physique de lire toutes ces pages – tout ceci ne constitue que le savoir disponible potentiel. La quantité réelle de savoir disponible ne peut être quantifiée que de façon statistique. Le Web est intéressant si le temps moyen passé par un internaute sur des pages contenant du savoir est important. Le savoir disponible, c’est la quantité moyenne de savoir à laquelle un internaute accède réellement – et non pas potentiellement – au cours d’une session, d’une journée, d’une vie, multipliée par le nombre d’internautes.
Or cette quantité de savoir réellement disponible, qui n’a d’ailleurs jamais été très élevée sur le Web, diminue structurellement de jour en jour, Google étant l’acteur majeur, bien que probablement involontaire, de ce rétrécissement.
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Logique floue 13 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Google.Lu 4 174 fois | 2 commentaires
Les recherches du mot « grippe » (en anglais « Flu ») sur Google reflètent presqu’exactement la progression de l’épidémie de grippe, région par région.
A partir de cette constatation, Google a sorti un « Flu tracker » qui permet à la sécurité sociale américaine de pister, à peu de frais, la progression de la grippe et ce en temps réel puisque les données de Google sont disponibles immédiatement, soit 15 jours plus tôt que les données officielles !
Personne ne comprend pourquoi la corrélation est si parfaite, mais ça marche.
J’admire vraiment Google pour ce genre de « raccourcis ». Le moteur de recherche qui évalue la pertinence d’un site d’après le nombre de liens qui pointent vers lui, c’est un peu la même chose
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Qui a vaudouisé les data centers de Google ? 1 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Google,Technologies.Lu 6 384 fois | ajouter un commentaire
C’est la fête chez Google aujourd’hui… Le référencement des sites est en train de complètement changer – du moins je l’ai cru au début. Il y a quelques mots clés que je tape narcissiquement tous les jours parce que cela satisfait mon ego (par exemple, « Thierry » renvoie d’habitude ce blog en position 3, juste après Thierry – wikipedia et Thierry Henry,on a les satisfactions qu’on peut).
Et bien aujourd’hui, tout a changé. « Thierry » ne renvoie plus rien de pertinent puisque mon blog n’est pas en première page. J’ai tenté quelques mots clés dont je connais les résultats (« Speechi », « TBI ») et TOUTES les positions Google ont changé et pas qu’un peu ! Le résultat est 100 fois moins pertinent.
Je suis allé chez Positeo voir ce qui se passait et les datacenters de Google (les machines qui fournissent les résultats sont complètement désynchronisés). Je vous donne les résultats de la requête « linkedin » (mon billet sur LinkedIn, le réseau des blaireaux est un des best sellers de ce blog):
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.115 (1/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.93.184 (2/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.161.102 (3/15)
Position : 4 avec 211 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.169.115 (4/15)
Position : 4 avec 211 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.169.81 (5/15)
Position : 3 avec 208 000 000 résultat(s) sur le datacenter 72.14.207.184 (6/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.91.147 (7/15)
Position : 3 avec 208 000 000 résultat(s) sur le datacenter 72.14.207.184 (8/15)
Position : >100 avec 206 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.102.9.84 (9/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.81 (10/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.91.147 (11/15)
Position : >100 avec 207 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.93.91 (12/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 64.233.187.83 (13/15)
Position : >100 avec 206 000 000 résultat(s) sur le datacenter 216.239.59.44 (14/15)
Position : 4 avec 209 000 000 résultat(s) sur le datacenter 66.249.89.83 (15/15)
Bref du grand n’importe quoi. Il doit y avoir pas mal de sites d’ecommerce qui tremblent (c’est là qu’on voit l’importance qu’a prise Google).
Je ne sais pas d’où vient leur problème… Nouvelle politique ? Défaillance de l’algorithme ? Irruption de clônes de Bill gates dans les DataCenters ? Simple blague ?
Je parierais plutôt pour un grand rebattage des cartes, actuellement en cours.
Quelqu’un a-t-il une idée ?
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Plaidoyer pour une télévision publique sans pub 26 juin 2008
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste,Google,Politique.Lu 7 377 fois | 2 commentaires
Hitler, Staline, nous ont appris à nous méfier de la propagande politique. Au contraire, la publicité semble, par nature, plus limitée dans ses effets. Son ambition – faire acheter tel ou tel produit – est moindre. Résultante de milliers d’initiatives privées, elle n’est pas organisée au service d’une seule cause, ni contrôlée par une puissance « diabolique ». Qui plus est, nous sommes tous plus ou moins convaincus qu’elle ne marche pas – en tous cas pas sur nous-mêmes, pas sur moi !
Mais la publicité est bien plus présente dans nos vies que la propagande ne l’a jamais été et elle est devenue un des fondements, peut-être le principe même, de la société de consommation. Ses effets sont beaucoup plus importants qu’on ne le croit. J’ai montré dans différents billets que le réchauffement climatique, le travail des femmes, l’allongement du temps de travail lui-même, la crise financière actuelle, la montée structurelle du surendettement, les délocalisations s’interprètent, de façon ultime, comme des conséquences de la publicité.
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Pourquoi Google laisse tomber les moteurs de recherche solidaire 13 juin 2008
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste,Google.Lu 5 753 fois | ajouter un commentaire
On peut reprocher beaucoup de choses à Google, mais pas l’absence de vision.
J’ai écrit dans différents billets pourquoi les moteurs de recherche solidaire (Doona, Good Action, Veosearch) étaient aujourd’hui les seuls concurrents potentiels de Google, bien devant Microsoft et Yahoo. La raison ? Ces initiatives en appellent aux forces de l’Esprit et non pas à la pure technologie.
De telles initiatives détournent le sens profond de la publicité – elle ne s’adresse plus au consommateur (publicité traditionnelle) mais elle a pour objectif de servir le monde (concept altruiste). D’un côté, une pub-opium, de l’autre, une pub-médicament.
Traduit par Google, cela donne une publicité moins efficace pour l’annonceur, car les moteurs solidaires génèrent une forte « fraude au clic » – tendance des internautes à cliquer juste pour donner à la cause humanitaire, et non pas par intérêt pour le produit.
Même si je suis en désaccord profond avec la vision du monde de Google, il faut admirer profondément le gouvernement d’une entreprise capable d’identifier, aussi tôt, ses vrais concurrents, de prendre les décisions qui en découlent et de formuler le vrai problème. Eric Schmidt déclare en effet que « Le but de Google n’est pas de tout monétiser, mais de changer le monde » et c’est exactement de ça qu’il s’agit :Google cherche à faire de nous tous des consommateurs « rois » (ce qui est équivalent à dire « esclaves »), le monde altruiste essaie de faire en sorte que nous restions des citoyens.
Info via Le Journal du Net
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La vengeance de Google est-elle illégale ? 28 septembre 2006
Par Thierry Klein dans : Google.Lu 5 491 fois | 6 commentaires
Suite au conflit qui l’oppose à la presse Belge, Google a non seulement exécuté le jugement (en enlevant les atricles de presse de Google News) mais a aussi, en rétorsion, effacé les sites des journaux de l’index de son moteur de recherche. Dans Google Belgique, vous ne trouvez plus les articles du Soir (source : Olivier).
Ce faisant, Google est en violation de sa propre charte, qui consiste à indexer tout le Web de façon « purement mathématique », neutre et équitable (rappelons que c’est cet argument qui avait été invoqué en justice par Yahoo pour justifier la présence « inévitable » de sites nazis dans le moteur…).
Je trouve dans la suppression des sites concernés, et vu la position dominante de Google, il y a quelque chose qui s’apparente à de la tromperie – vis-à-vis de l’internaute – et à du dénigrement ou de l’abus de pouvoir – vis-à-vis des journaux dont l’existence est comme niée.
Si j’étais un journal belge, je pourrais me rapprocher d’un bon avocat, d’associations de consommateurs pour voir si on peut mettre une pression supplémentaire sur Google pour qu’il rétablisse les liens du moteur.
J’espère en tous cas que le comportement de Google fait réfléchir tous ceux qui ne voient qu’angélisme et divulgation du savoir derrière la numérisation massive des oeuvres menées par Google et qui condamnent a priori les initiatives franco-européennes dans le domaine: demain, pour des raisons peu avouables c’est votre lanque qu’on pourrait mettre en queue des résultats de Google.
(Note: je suis plutôt contre les initiatives franco-européennes en la matière, mais pour d’autres raisons, qui tiennent plus de l’exécution que de la nature des initiatives elle-même).
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La Presse ne se meurt pas, elle se suicide
Par Thierry Klein dans : Google.Lu 5 703 fois | 4 commentaires
Je lis avec intérêt les prédictions qui commencent à courir un peu partout du style » La Presse Traditionnelle en a pour 10 ans, 15 ans, 20 ans… « . Toutes ces prévisions ont en commun :
1) le fait qu’elles n’ont aucune valeur – je défie quiconque de me donner une justification sérieuse du délai donné
2) le fait qu’elles n’engagent évidemment que ceux qui les font et encore même pas puisqu’ astucieusement, les délais donnés sont suffisamment long pour qu’on ne pense pas, dans 10 ou 15 ans, à aller les voir Loïc pour leur agiter sous le nez leurs erreurs (Je peux pour ma part prédire sans crainte que dans 10 ou 15 ans, Loïc, fera d’autres prédictions injustifiées et qu’encore plus de gens y croiront – c’est dire si j’ai confiance en Loïc).
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