Quand Platini disparaîtra… 19 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Humeur.Lu 4 751 fois | 1 commentaire
En 1958, lors de la demi-finale de la Coupe du Monde de football qui opposait la France au Brésil, René Jonquet, notre arrière-central, s’est cassé la jambe après une demi-heure de jeu.
A l’époque, les remplacements n’étaient pas autorisés.
Au moment ou Jonquet est sorti, il y avait un partout. Je peux vous dire la France faisait jeu égal avec le Brésil et c’était la première fois que le Brésil était mis en difficulté dans cette Coupe du Monde.
Dans l’équipe de France, il y avait Kopa, Fontaine et Piantoni. Dans l’équipe du Brésil, il y a avait le grand Pelé, qui débutait, Didi et Vava, 2 attaquants mythiques et bien sûr Garrincha, le dribbleur inarrêtable parce qu’il avait une jambe plus courte que l’autre et que ça lui permettait de laisser sur place son défenseur
Je peux vous parler pendant des heures de tous ces joueurs. Je visionne parfois sur YouTube des extraits de dribbles de Garrincha, l’homme qui, comme un oiseau, aurait préféré mourir plutôt que de se laisser attraper et dont la vie après le football ne fut qu’une longue déchéance. Garrincha a fini alcoolique à 50 ans.
Je peux aussi vous dire que Jonquet, jambe cassée, est quand même revenu sur le terrain et a tenu sa place jusqu’au bout. Il y a un autre cas mythique similaire, c’est celui de Beckenbauer, l’arrière central de l’équipe d’Allemagne, qui en 1970 a fini le match contre l’Angleterre avec un bras cassé, en bandoulière.
Je peux aussi vous dire que lorsque le Brésil a repris l’avantage (au final, le Brésil l’a emporté 5 à 2), mon père a jeté la télé par la fenêtre, à une époque où avoir une télé chez soi voulait vraiment dire quelque chose ! Mon père est toujours persuadé qu’avec Jonquet en défense, la France aurait gagné. D’ailleurs, la France est la seule équipe a avoir mis 2 buts au Brésil en 58.
Tout ça, je peux vous le dire, j’en ai entendu parler 100 fois, j’ai lu des pages et des pages sur le sujet, mais pourtant, ces joueurs, je ne les ai jamais vu jouer, jamais, à l’exception de Pelé, un petit peu, en 1974… Tous ces joueurs, je ne les ai vu qu’empâtés et vieillis, interviewés de temps en temps à la télé dans les tribunes des stades, à la mi-temps.
Et ce match, je ne l’ai jamais vu non plus. LE match important de ma génération, celui dont je parlerai à mes enfants, c’est France-Allemagne de 1982.
Là aussi un match extraordinaire, mais perdu. L’équipe de France de Platini, Giresse, Tigana, Bossis, Trésor, Rocheteau et Six qui démarre mal, qui est menée, mais qui reprend le dessus. L’agression non sanctionnée de Schumacher sur Battiston qui sort inconscient. Le tir sur la barre d’Amoros en fin de match. L’équipe de France qui mène 3-1 à 20 minutes de la fin des prolongations, mais qui se fait rejoindre et perd finalement au pénalties.
Et quand Platini disparaîtra, mon fils ressentira sans doute la même peine diffuse, par procuration, que celle que j’ai ressentie ce matin à l’annonce de la disparition de Jonquet.
A la mémoire de ma grande-tante, Hilda, que j’aimais beaucoup et qui est morte ce matin.
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R&D Academy 18 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Pour rire ....Lu 3 235 fois | ajouter un commentaire
140 chercheurs au chômage. Tordant.
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En finir avec l’industrie automobile traditionnelle 12 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Politique,Technologies.Lu 11 621 fois | 9 commentaires
Je parlais hier de la nécessité de relancer l’économie par l’investissement et pas par la consommation.
Je parlais aussi de la difficulté d’investir efficacement de grosses sommes (de l’ordre de 100 milliards d’euros, probablement), pour la relance française.
L’industrie automobile est déjà moribonde aux USA. Elle va faire l’objet d’un plan de même nature que pour les banques. Comme pour les banques, le plan est assorti de conditions de comportement draconiennes (les banques se sont engagées à prêter, à adopter un comportement plus éthique; les voituriers vont s’engager à développer des voitures plus vertes, à ne pas délocaliser).
Dans les deux cas, ces engagements ne seront pas suivis d’effets, ils sont juste là pour masquer au citoyen le fait que leur impôts financent des intérêts privés. En toute logique, l’état, comme n’importe quel investisseur, devrait devenir actionnaire des entreprises qu’il support; il n’en est rien.
Il existe une voie qui peut nous permettre de relancer l’économie tout en luttant réellement contre le problème écologique; c’est la reconversion complète, en 10 ans, de l’industrie automobile.
Du pétrolier vers l’électrique.
Les moyens pour le faire:
– l’Etat investit massivement dans l’industrie automobile et joue pleinement son rôle d’actionnaire. Finies les opérations cosmétiques de « prime à la casse ». L’Etat rentre au capital et les investissements sont utilisés pour développer, à marche forcée, les véhicules électriques ainsi que les moyens de distribution de l’énergie électrique sur tout le territoire, de façon à ce qu’il soit aussi simple de recharger une batterie qu’un réservoir.
Idéalement, cette politique devrait être menée simultanément en France et en Allemagne.
– l’Etat investit dans toute la filière énergie (nucléaire, éolienne, distribution) et pas seulement, comme il l’a fait jusqu’à présent, dans le nucléaire.
– les voitures électriques sont subventionnées largement, les voitures à essence taxées largement (finies les mesures cosmétiques de « prime à la voiture pétrolière un peu plus propre » – on passe à l’électrique.
– les profits réalisés dans les filières transport électrique, énergies nouvelles, etc… sont défiscalisés pour 10 ans.
– Tous les bénéfices de l’industrie pétrolière que contrôle l’Etat (Total…) sont réinvestis dans le développement des énergies nouvelles.
– L’essence est maintenue au prix minimum de 1,5 € le litre. L’énergie électrique est donnée si elle est utilisée dans un but de transport.
– Une filière « énergie nouvelle » est créée, sur le modèle de ce qui a été fait dans les années 60 pour le nucléaire (recherche, industrialisation) ou pour Airbus.
Dans 10 ans, nous pourrions avoir des voitures électriques avec une autonomie de 500 km, rechargeables n’importe où sur le territoire en 3 mn par simple « échange standard » des batteries dans une station-service robotisée et ce pour le même prix, ou pour un prix inférieur au prix d’une voiture à essence.
Généralisé à l’ensemble de la planète, ceci réduirait de 25 % les émissions carbone sans parler des impacts environnementaux positifs sur la protection des espèces vivantes, la réduction des cancers, etc… (Je n’en parle pas, mais vous savez que je n’en pense pas moins).
Toutes les déclarations de campagne d’Obama laissent à penser que c’est ce genre de changement radical qu’il envisage. Aujourd’hui encore, Obama vient de nommer le prix Nobel de physique Steven Chu, un partisan affirmé de la recherche d’énergies renouvelables et alternatives, pour occuper le poste de secrétaire à l’énergie.
En France, il faut arrêter de s’intéresser aux sacs plastiques dans les supermarchés, il faut réfléchir, vite, aux moyens de dépenser 100 milliards pour relancer l’économie et pour en finir avec l’industrie automobile pétrolière.
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Gonflées 11 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Pour rire ....Lu 3 626 fois | ajouter un commentaire
A regarder avec les mains SUR le clavier.
Pour ceux qui suivent mes billets sur « La publicité, opium du peuple« , ce genre de pub montre (involontairement) le lien qu’il y a depuis 50 ans entre « la libération de la femme » (partie 1) et l’asservissement par la consommation.
Car l’histoire du XXè siècle, c’est effectivement que les femmes, qui se sont mises au travail pour éviter de faire la vaisselle, se retrouvent, aujourd’hui, à travailler pour payer le crédit du tout dernier lave-vaisselle.
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Dépenser plus pour gagner plus 10 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 502 fois | 6 commentaires
Relancer par l’investissement, c’est tenter d’injecter de l’argent dans l’économie pour faire redémarrer l’économie « gratuitement » plutôt que de façon coûteuse.
En gros, si l’état investit 1000 € dans une société dont la valeur sera demain plus grande, il lui permet de se développer (créer des emplois, de la richesse, etc…) sans que cela, au final, ne lui coûte rien – la société va lui rembourser son prêt et peut être même, s’il a investi en capital, l’état fera-t-il une plus-value.
Par opposition, si je donne 1000 € à un particulier pour qu’il dépense, il risque d’acheter un super écran plasma (fait en Chine) ou 1000 préservatifs s’il s’agit d’un de mes copains obsédés (faits aussi en Chine). L’état a perdu 1000 € et il ne s’est rien passé, aucune richesse n’a été créée en France. Sauf que mon copain n’a pas largué sa semence dans 1000 cloaques différents, mais ce gain, bien que très appréciable, n’a pas d’impact quantifié sur le PIB de la Nation.
Tout le monde comprend plus ou moins ça. Mais le problème avec les investissements de l’état, c’est qu’ils sont massifs et qu’à ce niveau là, il est vraiment difficile de bien investir. Comment dépenser 100 milliards de façon intéressante ? Evidemment, vous allez moderniser un peu le réseau routier, fibrer le territoire… Mais vous ne dépenserez pas 100 milliards comme ça.
Très vite, vous allez vous retrouver à lancer des projets qui ne servent à rien, comme construire un ouvrage d’art de 100 m de haut qui relie mes salles de bain, « financer des logements », « faire tourner des universités » ou encore « rénover des cathédrales » (si j’assume la première des ces inutiles propositions, les trois autres ont réellement été faites par Christine Boutin, Valérie Pécresse et Christine Albanel à Patrick Devedjan, qui est chargé de la gestion de ce budget de relance).
Plus le plan de relance est important, plus il est difficile de dépenser l’argent correctement (c’est-à-dire de façon plus ou moins utile pour l’avenir). En ce sens, tous ceux qui déplorent le manque d’envergure du plan feraient mieux de proposer des postes de dépenses utiles et massifs.
Il semble que personne n’ait la clé aujourd’hui, pourtant, les happy fews, si happy mais surtout si fews qui lisent ce blog ont une chance folle : après avoir compris la vraie, la seule, question qui se pose à nos dirigeants, ils y trouveront des réponses crédibles dès le prochain billet.
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Faire pipi pour avoir chaud
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 3 916 fois | ajouter un commentaire
Faire pipi pour avoir chaud, c’est une technique qui peut marcher mais jamais très longtemps, tous les bébés objectifs vous le confirmeront. Après quelques minutes, tout au plus, les emmerdements, si je puis dire, commencent.
C’est l’exact équivalent d’une relance par la consommation. Distribuer massivement de l’argent pour qu’il soit dépensé, c’est en fait subventionner des emplois dans les pays où les produits sont construits (Chine, Pays de l’Est, Allemagne).
Un peu de chaleur au début, mais que reste-t-il une fois l’argent dépensé ? Un plus grand inconfort encore.
Il ne peut y avoir de relance que par l’investissement, la construction d’infrastructures, la reconversion de secteurs industriels.
(Une analyse encore plus pertinente de la situation économique vous sera livrée gratuitement dans mon prochain billet: « Faire caca pour sentir meilleur »).
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Dr House, ou le retour du Religieux 5 décembre 2008
Par Thierry Klein dans : Dr House.Lu 5 974 fois | 4 commentaires
L’épisode 21 de la saison 3 de Dr House, « Family », est une mise en scène sophistiquée des rapports entre l’utilitarisme et le religieux.
L’aîné doit, pour survivre, recevoir sous 5 jours une transplantation de moelle provenant du cadet, sinon il mourra. Mais le cadet tombe malade, ce qui empêche toute transplantation car l’aîné a perdu toutes ses défenses immunitaires.
House décide de rendre le cadet encore plus malade, en le soumettant à des bains glacés. En accélérant la progression de la maladie, il espère pouvoir la guérir ensuite plus rapidement pour sauver l’aîné.
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Les statuts altruistes et l’indice altruiste constant 22 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.Lu 11 897 fois | 4 commentaires
Le premier but de l’Association Capital Altruiste était de réaliser des statuts altruistes, librement utilisables par tout entrepreneur intéressé.
Les statuts altruistes sont au Capital Altruiste ce que la licence Open Source est au logiciel libre: ils fixent un cadre d’action et rendent les choses possibles.
Leur rédaction est maintenant presque terminée et je publierai les statuts altruistes complets la semaine prochaine, dans le cas d’une SAS.
J’en explique les principes ci-dessous. C’est un sujet un peu technique, mais beaucoup de questions qui me sont posées tournent autour de ça.
Qu’est-ce que l’indice altruiste ?
L’indice altruiste est égal au pourcentage que représentent les actions altruistes par rapport au nombre total d’actions composant le capital social. Ces actions constituent la « classe d’actions altruiste » et ont des droits et des devoirs spécifiques.
Il mesure l’engagement humanitaire permanent de la Société, c’est-à-dire la quote-part du capital social dévolue à des organisations humanitaires. C’est le pourcentage de la société que les associés ont donné « à l’Humanité » (représentée par l’ONG qu’ils ont choisie).
Principe d’invariance
Les statuts d’une société altruiste posent le principe de l’indice altruiste constant, pour toute la durée de vie de la société. Ceci veut dire qu’en cas d’augmentation de capital, des parts altruistes doivent être créées et ces parts apportées à des ONG (choisies par les financeurs de l’augmentation de capital).
Les méthodes pour créer ces parts et pour les donner sont évidemment multiples et au libre choix des actionnaires et des donateurs. Cette liberté permet au donateur de choisir la méthode la plus intéressante (par exemple, une méthode qui permet d’obtenir une déduction fiscale).
Autrement dit, une société qui démarre donnant 5% du capital social à une ONG gardera toute sa vie cet « engagement », même après de multiples restructurations, augmentations de capital, etc…
Que se passe-t-il lorsque l’ONG souhaite vendre ses actions ?
L’ONG actionnaire peut souhaiter, à un moment, vendre ses actions à un actionnaire économique. Mais la vente de ces actions ne change pas leur « classe », autrement dit, ces actions restent altruistes, même si l’acheteur est un acheteur purement économique. L’indice altruiste ne change donc pas lors d’une simple vente d’actions altruistes.
Ceci peut sembler paradoxal puisqu’on peut se retrouver alors avec une société altruiste sans ONG au capital.
Pourquoi ce choix « paradoxal » ?
L’indice altruiste représente l’engagement des actionnaires de la société. Si les actionnaires ont à un moment donné 20% du capital à une ONG, il serait injuste de les pénaliser la société lorsque l’ONG décide d’en retirer quelque chose – cette décision est tout à fait arbitraire et leur échappe totalement. En quelque sorte, si l’ONG revend ses actions, le don n’est pas annulé mais accompli et l’entreprise ne change pas de statut.
Tout choix différent, outre qu’il serait injuste et arbitraire pour les donateurs, pénaliserait aussi l’ONG qui n’aurait plus la possibilité de vendre librement ses actions – d’où une baisse de la valeur des actions altruistes.
Or le Capital Altruiste vise à apporter toute la valeur en capital possible à l’ONG, qui a de multiples garanties sur ce point dans les statuts.
Exception au principe altruiste
Il n’est possible de déroger au principe altruiste que si 80% des actionnaires le souhaitent.
L’idée est de permettre à une société en difficulté de réaliser une augmentation de capital « classique », sans avoir à obliger un investisseur d’investir dans une ONG. Le but du Capital Altruiste n’est pas de bloquer le fonctionnement d’une société – là encore cela pourrait faire baisser sa valeur ou la conduire à disparaître, avec toutes les conséquences négatives pour l’ONG actionnaire.
Dans ce cas, la société a l’obligation de prévenir l’Association Capital Altruiste, de façon à ce qu’un nouvel indice altruiste lui soit attribué.
Je rappelle que le but de l’Association Capital Altruiste n’est pas d’imposer l’indice altruiste, mais de le labelliser, de faire en sorte que nulle société ne puisse se prévaloir d’un don ou d’un engagement qui n’a pas été réalisé. Il s’agit avant tout d’obtenir une grande transparence sur les engagements et de s’écarter du phénomène « humarketing« .
Garanties dont jouissent les ONG sur la valeur des actions qu’elles possèdent.
Tout est fait, dans les statuts, pour que l’ONG ne soit pas lésée lorsqu’il y a mouvement de capital. L’ONG est assurée que ses actions valent le même prix que celles des actionnaires économiques.
Les ONG possèdent un droit de sortie et un droit de suite lors de toute vente d’actions. Ceci veut dire que si un actionnaire vend 10% de ses actions, l’ONG a le droit de vendre 10% des siennes à l’acheteur, au même prix. Si l’ONG vend ses actions à un actionnaire de l’entreprise, et que celui-ci réalise une plus-value dans les 6 mois suivant l’opération, la plus-value est due à l’ONG.
Les droits de vote de l’ONG
Les droits de vote de l’ONG peuvent être modulés dans les statuts en fonction de la volonté des donateurs, lors de la création des actions altruistes. L’idée encore une fois est de ne jamais pénaliser la valeur de l’entreprise, car c’est elle qui crée la valeur pour l’ONG.
Je trouve normal que le chef d’entreprise ait des craintes s’il se retrouve avec un acteur non économique dans son capital et je n’ai pas voulu que des chefs d’entreprise renoncent à donner à cause de ce point.
Je répète encore une fois : le Capital Altruiste vise à donner aux ONG de la valeur, une capacité d’ingérence économique pour mener à bien leurs programmes.
Dans tous les cas, voir ci-dessus, ce qu’on ne peut pas faire, c’est réduire la valeur des actions de l’ONG par-rapport à celle des autres actionnaires.
Que se passe-t-il si l’entreprise altruiste fait faillite ? L’ONG doit-elle couvrir les dettes ?
Non. Un actionnaire n’a pas à couvrir les dettes d’une société. En cas de faillite, ses actions perdent leur valeur, point final.
Quelle est la forme juridique d’une entreprise altruiste ?
Les statuts concernent une SAS. La raison est que le droit des SARL, EURL et SA est très rigide. Il est tout à fait possible de réaliser une SARL altruiste, mais cela passerait plutôt par des pactes d’actionnaire. Je rappelle d’autre part qu’il sera possible dès janvier 2009 de créer des SAS avec 1 € de capital, ce qui rendra la formule accessible à tous.
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Du conflit comme symptôme politique 19 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 3 150 fois | ajouter un commentaire
Lorsque la conjoncture devient défavorable dans un secteur, il y a de plus en plus de procès entre les entreprises.
Pourquoi ? Parce que lorsque la part de gâteau de chacun se réduit, on a tendance à se battre comme des chiens pour des miettes et à penser que notre part est captée par « les autres » (alors que lorsque le gâteau grossit, une entreprise bouffe un maximum sans trop se préoccuper des autres).
C’est exactement ce qui se passe au PS. Depuis 20 ans, le PS perd régulièrement du pouvoir. Aujourd’hui, il est débordé à droite, au centre, et sur sa gauche. Il n’a plus d’espace. Et les dirigeants s’étripent JUSTEMENT parce qu’il n’y a plus grand chose à partager, pour avoir les miettes.
Si le PS était au pouvoir, il lui serait beaucoup plus facile de répartir postes, pouvoir et influence et de maîtriser les tensions.
Il est vain d’appeler le PS à la raison au nom de sa situation; au contraire, cette situation est la source du conflit.
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Logique floue 13 novembre 2008
Par Thierry Klein dans : Google.Lu 4 169 fois | 2 commentaires
Les recherches du mot « grippe » (en anglais « Flu ») sur Google reflètent presqu’exactement la progression de l’épidémie de grippe, région par région.
A partir de cette constatation, Google a sorti un « Flu tracker » qui permet à la sécurité sociale américaine de pister, à peu de frais, la progression de la grippe et ce en temps réel puisque les données de Google sont disponibles immédiatement, soit 15 jours plus tôt que les données officielles !
Personne ne comprend pourquoi la corrélation est si parfaite, mais ça marche.
J’admire vraiment Google pour ce genre de « raccourcis ». Le moteur de recherche qui évalue la pertinence d’un site d’après le nombre de liens qui pointent vers lui, c’est un peu la même chose
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