Pourquoi un grand nombre d’écoles et d’universités françaises suivent une stratégie e-learning vouée à l’échec / Why do most french higher education schools and universities follow a doomed e-learning strategy ? 3 août 2005
Par Thierry Klein dans : Formation à distance.Lu 7 755 fois | trackback
Quelques petits calculs intéressants pour l’e-learning.
Cet article est la suite de l’Elearning et le goût du RISC)
Simple but interesting « Hennessy’s calculations » that apply to e-learning.
En 2002/2003, je faisais du conseil en "stratégie e-learning" pour des grandes écoles françaises, ce qui me conduisait à voir ce qui se faisait un peu partout.
Le terme "e-learning" était alors "hype" et toutes les écoles voulaient être en pointe dans le domaine. Elles avaient dégagé des moyens, s’équipaient de "plate-formes" (à mon avis lourdes et coûteuses) et développaient des programmes e-learning (en interne ou en externe), envisageaient de filmer leurs cours en vidéo pour les mettre sur le Web, etc…
In 2002 & 2003, I was doing a lot of « e-learning strategic consulting » for major french higher education schools and universities and from there, I could take a look at what educational institutions were doing.
E-learning was then a « buzz » word and every school wanted to pave the way, both because they thought it was interesting and because they needed to show activity to get more credibility -and budgets. So they had investment plans, some of them had even already bought software Learning Management Systems (traditionnally very heavy and costly stuff). They were in the process of developing e-learning modules (doing so internally or by subcontracting), or filming their classes to put them on the Web, etc…
Petit calcul intéressant:
– Combien vous coûte une heure d’enseignement à distance (réponse typique: de 1000 € à 3000 €, dès qu’on fait un calcul sérieux)
– Combien d’heures de cours voulez-vous mettre sur le Web par an à terme? (Réponse typique: "Environ 1 000 h de cours, soit une partie significative du cursus. D’ailleurs la plate-forme achetée peut gérer des milliers de modules")
– Disposez-vous d’un budget annuel récurrent de 1000 * 1000 = 1 million d’euros ? (Réponse typique : non, nous disposons de 300 K€ en année 1, puis de 150 k€ / an).
Small and interesting Hennessy’s calculation:
– « How much does it cost you to develop 1 hour of e-learning program » (typical answer is $ 1000 to $ 3000, if you do computation right).
– « How many hours do you plan to put online ? » (about 1000 hours – The platform can manage thousands of modules, after all !)
– Do you have 1000 x 1000 = $ 1 million yearly budget ? (Mmmhhh…No ! I have only 20% of this).
Conséquence: aucune école, à ma connaissance, n’avait les moyens de ses ambitions. Il fallait réduire le coût de l’heure de formation à distance et 2 stratégies étaient (et restent) possibles:
– une stratégie documentaire (archiver les polys, les exercices, des forums…) au sein d’une plate-forme bien fait. J’ai un faible pour cette stratégie parce qu’elle privilégie le fond au détriment de la forme. Elle n’est pas "buzz" mais allez voir ce que fait le MIT et vous comprendrez ce que ça peut donner…
– une stratégie multimédia, mais ce n’est possible que si on fait baisser le coût de production du contenu. J’ai aussi un faible pour cette stratégie parce que c’est ce qui m’a conduit à créer Speechi. Avec Speechi, le coût horaire de création du contenu descend de quelques milliers à quelques dizaines centaines, voire quelques dizaines, d’euros.
So no school I met at the time had enough money for its ambitions. The hourly cost of online training had to be lowered and 2 strategies were possible (they still are):
– a documentary archive strategy (archive class texts, exercices, forums, etc…) in a good LMS. I have a weakness towards this one because it makes content more important than form (which is so rare today). This is not a « hype » solution but please take a look at what MIT is doing and you will see how good it can get.
– a multimedia strategy, but this is only possible if you can decrease the cost of multimedia content.
I am also very fond of this strategy because this is what Speechi has been created for. With Speechi, hourly cost of content goes down ro several hundreds of dollars – or even several tens of dollars.
- L’e-learning et le goût du RISC / E-learning and the taste for RISC
- La communauté européenne et l’e-learning
- Une utilisation de l’IPOD en cours de littérature / A real use of IPOD in the classroom
- Ne pas déprécier l’initiative du MIT / Do not undervalue the MIT initiative
- L’e-learning est mort, vive l’enseignement nomade ! (1)
Commentaires»
La Stratégie e-learning est-elle vouée à l’échec dans les universités françaises…
Ayant moi-même, travaillé pour une Université, dans un service dédié à la formation à distance, je suis assez d’accord avec son analyse. Tout le monde à voulu s’équiper en plate-forme d’EAD, souvent très coûteuses, mais lorsqu’il…
Oui le point de vue est juste mais incomplet. Je travaille depuis 10 ans sur ces questions, jusqu’à créer avec des amis une société de réalisation Xmédia en formation continue.
Pour faire vite, les points suivants sont facteurs de succés d’une politique e-learning:
– partir d’un besoin exprimé et auquel l’e-learning est succeptible de répondre avec un avantage de valeur sigificatif ( et non pas transférer une formation classique excellente en site Web bricolé)
-vérifier ce besoin , les conditions d’usage, et d’appropriation (c’est de l’ordre de l’audit socio-organisationnel)
-définir un modéle économique détaillé (investissement plus exploitation, coûts et gains externes, coûts et gains d’opportunité
-définir un modéle de dispensation (le mix pédagogique)
-concevoir et réaliser l’ingénierie de contenus
-concevoir et réaliser l’ingénierie d’exploitation (pédagogique et technique)
-tester, évaluer, corriger, stabiliser,etc.
Je fais simple. Voila pourquoi les écoles et universiéts buttent sur l’e-learning, ils n’ont ni la culture, ni mes moyens, ni mêm les compétences pour dérouler le process complet d’ingénierie d’une solution e-learning.
Quant à un outil qui fait du rapid learning, c’est comme du speed dating, je ne construirai pas ma vie conjugale dessus.
A plus
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Oui, la motivation d’entretenir un site E-Learning est primordiale, il faut une equipe d’enseignant motive a bloque. Cependant il ne faut pas negliger le contenu mais aussi la progression de l’apprenant et c’est ici que reside la plus grosse difficultes? Comment transcrire des methodes sur le net pour un public heterogene? La forme doit encourager, motiver l’apprenant et non le contraire! Quelles solutions techniques apportees, faut-il utiliser le tout media?
Arrivé sur ce blog en tirant des ficelles, je découvre que l’auteur … est celui de speechi qui me fut présenté l’an dernier à des journées de la Central de cas à St Denis.
Quelques mots d’un retraité :
– une faut faire un peu d’histoire. J’ai connu l’EAO, puis, ben couillon ! on n’a pas peur du ridicule dans le marquetinge et quand il s’agit de grappiller des crédits de « recherche » (sic), l’EIAO (I pour Intelligemment). On avait eu l’Idiot visuel… Ma banque a ainsi créé un studio, mis des magnétoscope dans toutes ses agences…il ne restait plus au guichetier et aux futurs « conseillers » (ceux qui ne sont pas les payeurs !) de rester après le boulot le soir, ou de déjeuner avec un truc mou en face de l’écran à midi…Echec total. Mais ça a permis à des start-up de se créer. Les universités ont aussi fait cela. On continue…mais on n’évalue pas. C’est que avec les TIC et toc c’est nouveau, rien à voir avec la vieille techno, blablaware et « business as usual ».
– je suis maintenant étudiant dans un master 2 qui a 40 étudiants répartis dans le monde entier. Les cours, séminaires etc sont en ligne (son, excellente qualité. Vraiment. , cours rédigés, transparents, etc.). Les utilisateurs préfèrent … les cours rédigés qu’ils sortent sur …papier ! Il y a une plateforme qui est commode d’utilisation. Un forum…Je me suis dit : extra. Ca va me permettre de garder une vie sociale en retraite, d’avoir des échanges sur l’enseignement (captivant enseignement) avec des étudiants qui sont d’origine diverses (directeur de recherche, gynécologue, maître de conf, prof retraité, etc.) Or ce forum n’a aucun message. J’ai envoyé pas mal de choses, puis j’ai cessé. Depuis deux mois, plus rien.
Ce que j’ai constaté, je l’ai constaté quand j’étais en exercice et que j’ai utilisé blogs, etc.. avec un public de première année et de bac + 5. Idem.
Les enseignants ont du se rabattre en utilisant des courriels vers les adresses personnelles des étudiants (et non les adresses fournies par l’université). Les étudiants ne consultent pas leur boite aux lettres universitaires. Dans mon ancien établissement, jamais on a autant utilisé les panneaux papier.
J’ai un certain nombre d’explications.
Ce que j’ai appris depuis 35 ans c’est qu’on ne résout pas des « problèmes humains » avec de la technologie.
Ceci étant dit. J’ai trouvé Speechi très bien. Et j »aurais bien aimé en disposer. J’aurais fait mieux et plus vite. Il est vrai que j’avais des besoins mal satisfaits. MAIS je NE suis pas persuadé que j’aurais eu de meilleurs résultats. Je ne crois pas aux miracles. De plus je ne l’ai pas utilisé.
P.S. quelqu’un qui trouve que c’est vraiment extraordinaire de disposer des cours du MIT, du Collège de France, etc etc. Vive la toile mais qui évite de sécher les cours car il trouve que, à moins que l’enseignant soit très mauvais pédagogue, c’est beaucoup plus agréable et efficace (et nécessite moins de courage) de suivre un cours « en présentiel » (si on n’est pas présent, il est clair qu’on n’apprendra pas grand chose ! encore un terme étonnant …comme « virtuel » – ce qui a toutes les vertus, n’est-ce pas ?)