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Docteur House, Tintin de laboratoire 13 octobre 2008

Par Thierry Klein dans : Dr House.
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Billet précédent : Dr House, Edgar Poe, Lacan: la Vérité est ailleurs.


J’ai parlé dans mon premier billet sur Docteur House de son côté « Sherlock Holmes ». Mais nous avons vu que, sur le plan psychologique, Docteur House va bien plus loin que Sherlock Holmes.

Dans la plupart des épisodes, et en tous cas dans les meilleurs épisodes de Docteur House, ce n’est pas dans l’observation d’un simple détail que réside la vérité. En fait, le côté « Sherlock Holmes » de House n’est le plus souvent mis en valeur que dans les cas les plus simples qu’il traite (les consultations en urgence, les discussions avec ses collègues, Wilson, Cuddy, etc…).

Ce qui rend House réellement différent, c’est sa capacité à aller voir ce qui est sous les yeux de tous, mais que personne n’a vu.

« She’s sleeping 16 hours a day, and it takes ten doctors and a coma to diagnose sleeping sickness.”

Cette capacité est totalement indépendante des examens sophistiqués (IRM, radios…) qu’on fait subir aux malades.

Le point le plus remarquable de la série est bien que dans presque tous les épisodes, les examens sont en fait totalement inutiles pour la découverte de la vérité. Ils ne constituent que le premier degré de lecture des épisodes (une façon simple d’introduire un élément dramatique) ; en aucun cas ils n’en constituent le principe.

Le plus souvent, l’épisode est structuré de façon à ce que la guérison du malade ne provienne pas d’un diagnostic technique.

Quelques exemples tirés pour la plupart des premières saisons

Dans Euphoria (Saison 2), la vie du Dr Foreman dépend d’un diagnostic que le Dr House doit faire chez un des malades qui a contaminé l’équipe. Le Dr House est convaincu qu’il peut trouver la cause dans l’environnement du patient à l’origine des contaminations et la trouve… mais trop tard. Le malade a déjà subi une biopsie cérébrale (qui confirmera le diagnostic).

Dans un autre épisode (Cours magistral), toute l’équipe s’épuise à chercher l’espèce du serpent qui a mordu le patient… Les examens ne permettent pas de le trouver et le malade va mourir. Le Docteur House comprend que le malade a en fait été mordu par son chien.

L’épisode le plus remarquable sur ce point (en dehors de l’épisode extraordinaire « Cours Magistral, saison 1) où le Docteur House lui-même met en scène son propre cas, qui nécessiterait à lui seul plusieurs billets) est « Alone » (Saison 4). La malade, totalement défigurée, est rescapée d’un tremblement de terre. Dr House progresse dans la compréhension du mal au grand étonnement de la famille et du fiancé de la patiente (il met en évidence une addiction, une dépression et diverses « tares » inconnues de son entourage). La résolution finale de l’énigme : House comprend que la malade n’est pas celle qu’on croyait. Défigurée, son identité a été confondue avec celle d’une autre victime du tremblement de terre.

La vérité est sous les yeux de tous, mais personne ne la voit.

Pourquoi donc cette comparaison avec Tintin ? Parce que Tintin constitue l’exemple le plus connu, et peut être le plus grand par sa simplicité, de ce genre bien particulier de recherche « d’un autre ordre ».

Je vous cite quelques exemples et vous recouperez vite avec les exemples précédents de Docteur House.

Dans « Le secret de la Licorne », Tintin parcourt le monde à la recherche d’un trésor… qui finalement se trouvait dans les caves du château de Moulinsart, juste à côté.

Dans « Les Bijoux de la Castafiore », peut être le plus abouti des Tintins, celui en tous cas où je pourrai le plus facilement invoquer Edgar Poe et Lacan, comme je le faisais dans mon dernier billet sur House, il n’y a même plus d’aventure. Toute l’action se passe au château (c’est l’équivalent d’un Dr House qui ne ferait même plus d’examen, et je parie d’ailleurs qu’il y aura de tels épisodes). Il y a une première recherche des bijoux, qui en fait n’ont pas été volés (mais perdus par la Castafiore). Puis les bijoux sont retrouvés et volés, ce qui déclenche une vraie enquête de police, qui ne mène finalement à rien. C’est en lisant un article de journal « La Pie Voleuse » que Tintin comprend que les bijoux n’ont pas été volés, mais dérobés par une pie.

Pour Tintin aussi, la Vérité est donc ailleurs.

(Autre cas où la Vérité est dans le journal, chez Tintin : c’est en lisant un vieux journal, dans le Temple du Soleil, que Tintin détermine le jour de l’éclipse solaire, ce qui lui sauve la vie)

Bon ben, voilà. A ce stade, il faut que j’aille refumer un peu de moquette.

Après, il y aura encore quelques billets sur le Principe de précaution dans Dr House, Dr House et le sacrifice, la double contrainte dans Dr House, Dr House est-il réellement subversif ou juste politiquement incorrect ?

Billets associés :

Commentaires»

1. Dr House, Edgar Poe, Lacan: la Vérité est ailleurs. - 13 octobre 2008

[…] Billet précédent sur Dr House: Elémentaire, mon cher Wilson ! Billet suivant : Dr House, Tintin de laboratoire […]

2. Gaetan - 14 octobre 2008

Je citerais bien X FIles, car pour Mulder aussi, la vérité est ailleurs.