Skype : le résultat d’une politique Open Source nationale 24 mai 2005
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 8 421 fois | trackback
Un article sur Skype qui fait remarquer qu’il y a des rumeurs de rachat à 9 chiffres. L’auteur se félicite que Skype soit une entreprise européenne.
Je pense qu’il faut surtout replacer Skype dans le contexte de la politique nationale de l’Estonie vis-à-vis du développement informatique. L’Estonie s’est dotée très tôt d’une loi très ambitieuse sur l’administration électronique qui lui a permis de créer ex-nihilo une industrie informatique performante. L’accès à Internet y est un droit constitutionnel (comme quoi, ces petits pays, ils sont vraiment près à voter n’importe quoi dans leurs constitutions. Heureusement qu’il y a les français pour se poser des questions !). Skype est un des fleurons de cette politique.
En choisissant de mettre en ligne toutes les lois, délibérations des assemblées, décisions, etc, l’Estonie a injecté de façon massive des fonds dans l’activité de service informatique. Il s’agit en fait d’une relance keynesienne, mais au lieu de grands travaux, la cible en est l’informatique.
En Grande-Bretagne, Tony Blair ne fait pas autre chose lorsqu’il annonce le basculement des dépenses informatiques de collectivités locales vers l’Open Source (soit une injection d’environ 20 milliards d’euros dans l’Open Source). Ce sont des mesures à coût nul, en fait (il y a déplacement des dépenses et non pas augmentation des dépenses), mais les dépenses de licence sont remplacées par des services (la plupart du temps fournis localement). Ces services créent des emplois, des compétences – y compris, on le voit avec Skype, dans des domaines qui échappent à l’Open Source.
(Voir aussi, sur le même sujet, mon précédent billet : L’Open Source est-il de gauche ?)
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Commentaires»
L’accès à Internet n’est pas un droit constitutionnel en Estonie !!!!
Comme quoi il faut pas dire n’importe quoi quand même !
Oui, désolé pour le « raccourci ». L’accès aux délibérations publiques (débats, lois…) sur Internet est un droit en Estonie (et pas un droit constitutionnel). C’est l’accès à l’information, dont découle l’accès à Internet des délibérations publiques, qui est un droit constitutionnel.