My tailor.e is rich.e 29 avril 2019
Par Thierry Klein dans : Speechi.Lu 4 fois | trackback
Alors voilà, chez Hatier, elles et ils ont trouvé le moyen de rédiger leur dernier manuel d’anglais en écriture inclusive. Celles et ceux qui liront ce chef d’œuvre seront donc ravi.e.s d’apprendre que :
Les auteur.e.s tiennent à remercier tou.t.es les élèves qui ont testé le manuel en classe
– effectivement ça a dû être un très très gros effort pour elles et eux, vu le style d’écriture. Je doute qu’on ait observé la moindre progression en anglais cependant : le jargon inclusif inclut tout le monde, sauf les lecteur.rice.s et les élèves. Mais Hatier se préoccupe-t-il encore du niveau des élèves ? J’en doute.
Noblesse oblige, le manuel est rédigé dans un jargon diafoireux parfait. Ainsi, « Chaque chapitre propose des exercices basés sur des documents » devient, pour les génies insondables qui ont rédigé la préface, la sentence ci-dessous que j’invite tou.te.s celles et ceux qui la liront à méditer, après avoir respiré un grand coup :
Vous travaillerez toutes ces activités langagières à travers l’étude des documents de chaque unité. Nous incluons également des propositions de médiation à l’articulation de ces activités langagières !
Autant que je puisse en juger à la lecture du specimen en ligne, les thèmes proposés aux élèves tiennent du préchi-précha militant.
Quelques axes thématiques proposés:
- How do stereotypes impact women empowerment ? (document associé : les stéréotypes de genre dans la pub).
- How are native americans (il s’agit des indiens) represented in the USA ? (ma suggestion personnelle de réponse, pour les élèves qui hésitent: “pas bien, pourraient faire mieux”)
- Does rap rhyme with poetry ? (commentaire associé du bouquin, histoire de bien induire la réponse chez l’élève, limite réac et suicidaire, qui hésiterait: “et si le rap, expression d’une émotion à travers les mots, était une forme moderne de poésie ?”
Le reste à l’avenant.
Il y a quelque chose de pourri, de malade quand un manuel scolaire, destiné à des enfants ou à des ados, devient le vecteur d’une idéologie militante au détriment de la clarté de l’expression et de l’enseignement.
Toubib, or not toubib ?
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