Une occasion manquée 16 mai 2020
Par Thierry Klein dans : Covid-19,Politique.Lu 1 063 fois | trackback
Le protocole sanitaire qu’a pondu l’administration pour l’industrie du tourisme est extrêmement difficile à appliquer mais il est rationnel. Dans un restaurant, où les clients ne peuvent évidemment être équipés d’un masque, où le risque de contamination est maximal, l’espace de 4m2 par personne est un minimum. Probablement trop peu pour éviter la contagion, mais trop élevé pour permettre au restaurant de gagner sa vie.
La situation est totalement différente du protocole pondu pour l’éducation nationale, 60 pages de délire bureaucratique alors qu’on aurait simplement dû équiper enfants et enseignants de masques. Le masque suffit à éviter la contagion scolaire, on le constate jour après jour partout en Asie.
Deux professions, deux attitudes. La situation des industriels du tourisme est très précaire. Ils sont dans l’obligation absolue de travailler cet été. Ils savent que le protocole va les en empêcher et se battent tous azimuts pour qu’il soit allégé. Ils ont l’énergie du désespoir et ont de grandes chances d’obtenir satisfaction, ce qui serait un contre-sens sanitaire total mais ils luttent. Ils sont à la radio, à la télé, s’expriment de façon très émouvante. Leur énergie les rend sympathiques à tous.
Les enseignants n’ont pas de pression économique à reprendre leur activité et cela contribue, consciemment ou non, à les rendre trop prudents, plus craintifs qu’il n’y a lieu d’être. Les écoles n’ont pas encore rouvert – elles ne le feront que sur plusieurs mois, certaines uniquement en Septembre. Ils se sont appuyés sur la complexité du document pour retarder l’ouverture au lieu de le contester vigoureusement, comme le font les industriels du tourisme.
J’aurais aimé les voir se multiplier dans les média, demandant « simplement » des masques pour tous, profs et élèves et l’annulation des mesures débiles du protocole sanitaire – avec en contrepartie une reprise le 11 mai pour tous. L’école obligatoire, pas le « volontariat », qui est une honte.
C’était une occasion rêvée pour remettre en cause leur administration obèse, qui les opprime et, n’étant même pas capable de fournir des masques pour tous, les empêche de fonctionner à peu près correctement avec ce protocole hors sol. Pour réaffirmer le rôle de l’école, au service de l’instruction des enfants. Pour reprendre le pouvoir. Pour regagner la sympathie des français.
J’avoue être très pessimiste pour l’avenir de l’école. Elle est fragile. Si ceux qui y ont dédié leur vie ne la défendent pas, qui le fera ?
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