Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier… et si c’était vrai pour les animaux ? 29 février 2008
Par Thierry Klein dans : Animaux.Lu 60 546 fois | trackback
« Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier »… Je vous ai déjà parlé de cette devise du Talmud, qui figure sur la médaille des Justes de l’Institut Yav Yashem.
De plus en plus de voix s’élèvent pour signifier que le traitement fait aux animaux est une insulte à l’Humanité tout entière.
J’ai déjà plusieurs fois cité les magnifiques textes de Romain Gary dans ce blog (« Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté…Ai-je besoin de rappeler au lecteur le massacre des bébés phoques en Norvège ?…Il est on ne peut plus clair que c’est autant l’Homme – et oui, avec un H majuscule – qu’on assassine qu’un phoque.« ).
J’ai aussi écrit sur le parti-pris « anti-anthropomorphique » de la communauté scientifique, qui repose essentiellement sur une interprétation biaisée des expériences de Pavlov, et masque opportunément l’absence de justification éthique réelle du traitement inhumain que nous faisons subir aux animaux.
Ce qui est nouveau, c’est que de grands scientifiques, comme Jane Goodall (quel beau nom ! ) communiquent sur ces thèmes de l’identification profonde de l’homme à l’animal, matières souffrantes, dont découle logiquement l’idée que maltraiter les animaux, c’est attaquer l’Humanité tout entière.
Je cite Jane Goodall (via Le Monde du jour – interview à lire en entier, absolument !):
Sur le caractère consubstanciel de la souffrance de l’homme et de l’animal
« Ils [les hommes] pourraient s’interroger sur l’élevage et l’abattage de masse, se demander quelle philosophie justifie toutes ces souffrances. Pensez à ce qu’est la vie d’une vache, élevée en prison, piquée aux hormones, s’effondrant sur elle-même, souvent envoyée à l’abattoir consciente, écorchée vive.
– Ecorchée vive ?
– Je n’invente rien. De nombreux animaux meurent dans des conditions effroyables, dépecés encore vivants, lisez le reportage de Gail A. Eisnitz sur les abattoirs de Chicago [Slaughterhouse : the Shocking Story of Greed, Neglect, and Inhumane Treatment Inside the US Meat Industry, Prometheus Books, 1997]. Avez-vous déjà approché une vache ?
Enfant, j’allais à la ferme de ma grand-mère dans le Kent. Les vaches répondaient à leur nom, nous connaissions la personnalité de chacune, le troupeau paissait dans un pré de trèfles, changeait de pâturage. Ensuite, nous y mettions les cochons qui retournaient la terre, dévoraient les bouses, éliminaient bactéries et parasites. J’adore les cochons. Ce sont des bêtes très intelligentes, joueuses, affectueuses, comme les chiens. Quand on pense qu’ils sont enfermés dans des porcheries minuscules où règne une odeur infernale, alors qu’ils possèdent un odorat extrêmement fin ! En mangeant tous ces animaux, qui ont longtemps été nos dieux, nos proches, nous mangeons leurs souffrances, nous incorporons les tortures qu’ils subissent. Je ne peux pas l’oublier. »
De la façon dont l’homme traite les animaux, il traitera les humains
« Prenez les premières chaînes de montage des usines Ford, elles ont été copiées sur le modèle des abattoirs. Ce n’est pas par hasard. » parcelliser les opérations d’écorchage concentrait les employés sur une activité mécanique – qui leur évitait toute réflexion. On n’abattait plus des bêtes, on abattait un travail. Sans état d’âme. En appliquant ces méthodes aux humains, Henri Ford a inauguré les « temps modernes » décrits par Chaplin. L’ère industrielle qui a déshumanisé le travail – et le travailleur.
Dès que nous ne considérons plus les humains comme tels, nous les traitons, dit-on, comme des animaux . Or, traiter sans aucune compassion les animaux, les considérer comme des objets industriels et plus comme des espèces souffrantes, est déjà une cruauté indéfendable.
Je suis complètement d’accord avec ça. J’écrivais il y 3 semaines ces quelques mots, qui, outre le fait qu’ils n’ont pas pris une ride, m’apportent la satisfaction narcissique de me citer moi-même
« Outre qu’elle y perd toute notion de respect de soi et de dignité, l’espèce humaine est en train de mourir de cette capacité à mettre toute émotion de côté pour agir de façon dite « rationnelle » ou « matérialiste ». Les génocides du XXème siècle, le réchauffement climatique, le massacre des phoques n’ont pas d’autre cause.
Essayons les émotions, pour changer. »
Je vous renvoie aussi à mes 3 billets « La préservation des animaux: urgence et éthique » sur le sujet. Je viens de les relire 2 ans après, à froid, et à mon grand étonnement, je ne me suis pas ennuyé une seconde. J’ai même appris des choses !
Billets associés :
Commentaires»
Pour être le premier.
Thierrey KLEIN n’a pas fait de prépa et est jaloux de leurs réussites.
En revanche, Thierry KLEIN est le nouveau SEGUELA.
Vive Thierry KLEIN, vive le marketing virale.
On t’adore Thierry KLEIN.
bravo pour votre idéologie que je pense partager.
J’ai envoyé du monde ici !
merci, Josette
Merci infinimentpour ce bel article..dont je partage la pensée…et les mots !!
M’autorisez vous à le mettre sur mon blog ( avec le lien du vôtre bien entendu ?
Cordialement,
Félix
ttp://florianelia.over-blog.com/articles-blog.html
« Le monde n’avance que grâce à ceux qui s’y opposent. » Goethe