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Abel, premier entrepreneur altruiste. 2 janvier 2007

Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.
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(En référence à mon récent billet où j’essayais de définir une nouvelle forme d’entreprise humanitaire).

Pour la Bible, les premiers dons de l’histoire sont ceux d’Abel et de Caïn sous forme d’offrande à Dieu. Caïn est cultivateur et offre du produit de sa terre alors qu’Abel offre les premiers-nés de son bétail.

Dieu se montre favorable à Abel et à son offrande – le texte ne précise pas la raison de ce choix mais pour moi, cela vient du fait qu’Abel offre quelque chose qui n’a pas de valeur quantitative en soi (un premier-né ne représente que peu de viande et ne produit pas de lait) mais qui a une grande valeur affective et surtout une grande importance en tant qu’investissement sur l’avenir.

En fait, Abel ouvre son capital, alors que Caïn, lui, n’offre qu’une partie de son revenu.

Caïn est au mieux assez proche du magnat dont je parlais dans mon billet qui, ayant réussi, donne un partie de sa fortune, ce qui ne lui coûte en fait pas grand chose. (Au pire, il ressemble aux sociétés qui investissent dans des opérations humanitaires dans un but purement intéressé – ou plutôt aux individus qui sont responsables de telles stragégies).

La Bible est assez sensible à ces notions de capital et de revenu, et à la supériorité du capital. L’histoire d’Esaü et de Jacob (droit d’aînesse – capital – échangé contre un plat de lentilles – produit) en est un autre exemple.

Evidemment, il y a plein d’autres interprétations possibles. Pour Girard, Dieu préfèrera toujours la viande aux légumes parce que l’animal joue le rôle de bouc-émissaire (mais un premier-né du troupeau ne présente pas les meilleures références requises pour devenir un bouc-émissaire de qualité, capable de bien détourner la violence, au sens de Girard lui-même).

Au final, je préfère mon interprétation – et en plus, elle m’arrange un peu…

Je note aussi que si le don d’Abel a plu à Dieu, les choses ont ensuite rapidement mal tourné pour lui et j’espère que ce n’est pas prémonitoire.

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Commentaires»

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