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Google, l’Open Source et la vertu / Google and Open Source communities should show more ambition for the world 18 mai 2006

Par Thierry Klein dans : Open Source.
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On n’insiste pas assez sur la double négation présente dans le slogan de Google « Don’t be evil ». Pourtant, cette double négation contient une bonne partie de l’histoire de l’humanité, passée et à venir.

Les fondateurs n’ont pas voulu afficher une volonté positive de faire le bien ou le bonheur, car ils craignaient pour eux-mêmes les excès liés aux initiatives qui, à travers les âges, de l’inquisition au communisme, tentaient de façon positive de faire le bien, y compris contre la volonté des gens.

La constitution américaine introduit elle-même la notion de droit individuel au bonheur comme une protection face au totalitarisme.

Why did Google choose « Don’t be evil » and not « Do good » as its corporate motto ? Google founders did not want to show a positive will to act good or to look for the happiness of the human kind. They were actually very afraid the potential abuses that have historically derived from such goals, from inquisition to communism.

The US constitution itself introduces the individual « right to happiness » as a protection against totalitarism


En affichant une volonté de ne pas faire le mal, plutôt que simplement faire le bien, Les fondateurs de Google ont visiblement aussi voulu éviter la bonne conscience qui est le « bénéfice secondaire » de l’action humanitaire et sont donc, au final, les dignes descendants du MayFlower, de Freud et du Vietnam – ou de la colonisation.

Il est tout à fait remarquable que l’entreprise la plus extraordinaire des dix dernières années, dans un pays soi-disant aussi positivement aveugle que les Etats-Unis, ait adopté un slogan correspondant à une vision du monde aussi noire et surtout honteuse.

When they chose « not to be evil » rather than « to act for Good », Google founders also wanted to avoid the « good conscience » which is the « secondary benefit » of charity. In that sense, they are the children of the Mayflower, of Freud and of Vietnam – not to mention Coca-Cola, of course.

It is quite remarkable that the last ten years most successful company, created in a country often considered as so positive that it sometimes becomes blind, has adopted such a motto that shows a negative, dark and shameful vision of the world.

De même, les inventeurs de la licence libre n’ont eu comme seule idée que de se débarrasser des inconvénients liés au droit d’auteur mais il n’en résulte aucune action de nature positive pour le monde. Il est curieux – et caractéristique de notre époque – qu’il n’y ait pas de grande association humanitaire fondée sur l’utilisation positive des droits d’auteur. Autrement dit, il est étrange que des milliers de développeurs perdent passent leur temps à développer sans but autre que la gratuité, plutôt que de développer pour une cause positive, quelle qu’elle soit (lutte contre la pauvreté, préservation de la planète ou autre).

Même si l’air du temps, nous ramenant toujours sur les excès passés (colonisation, esclavage…), contribue à retarder les actions de nature positive, de telles associations, qui fonctionneront exactement comme des sociétés de logiciel à ceci près qu’elles s’appuieront largement sur le bénévolat et qu’elles consacreront leurs bénéfices à la défense d’une grande cause, sont à venir et constitueront une des grandes révolutions du début de ce siècle.

Likewise, the inventors of the free licence have limited their focus to getting rid of the drawbacks of the authoring rights, which is a very limited idea by nature. No positive action for the world itself really results from that.

It is very strange -and very caracteristic of our times – that no association rather based on the positive usage of those rights exists today. Thousands of developpers worldwide loose spend their time developing Open Source software without any other goal in life than giving it for free, rather than developing it for a real cause, whatever it may be (planet conservation, fight against poverty…).

Isn’t that a very strange, very limited – and altogether very sad – way to show idealism ?

Even if it has become more and more difficult to act positively (in France, media always remind us of the bad consequences of passed actions that were often seen as « good » when being performed, like colonization), such « Open Associations » would work as real software companies, but would rely on free voluntary help like Open Source communities. They would dedicate all their profits to a cause.

They may very well be one of the major revolutions of this century: I see no limit to their potential success.

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Commentaires»

1. entropie - 18 octobre 2006

très juste et merci pour la traduction…