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"Il n’y aura qu’un seul projet socialiste, qui liera le candidat choisi par les militants" 1 juin 2006

Par Thierry Klein dans : Politique.
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Ca fait plusieurs fois que j’entends François Hollande dire ça. Aujourd’hui, il l’a répété, un peu embarrassé paraît-il, en réaction aux déclarations de sa femme à propos de la lutte contre la délinquance, qui tranche avec le discours habituel du PS.

C’est incroyable que tout le monde gobe ça sans réagir. Autrement dit, le futur Président ne serait que l’exécutant du programme du PS, presqu’une simple machine chargée d’exécuter la volonté du parti. Vous avez déjà entendu ça quelque part ? Ca nous mènerait rapidement à un belle dictature et aurait pour effet de transformer immédiatement Ségolène en femme-objet si elle était élue – peut-être ce que cherche Hollande, après tout !


Hollande, qui a quand même un certain sens de l’humour, doit bien se marrer que ça passe aussi facilement. C’est un argument du même acabit que quand on dit qu’il faut voter pour un candidat pour ses idées.

Il y a des moments, dans la vie de tout homme politique, où il va encourager le vote « pour les idées ». C’est quand il tient le parti (Hollande, Sarkhozy) pour que le candidat en soit l’émanation et lui soit soumis.

Ou quand il est peu populaire mais souhaite devenir l’émanation du parti (Fabius). En gros, quand un politique vous dit, « votez pour les idées », ça veut dire « donnez moi de la puissance à travers mon Parti ».

A d’autres moments, le Politique va plutôt parler de « rencontre entre un homme et un peuple ». C’est qu’il ne maîtrise pas le parti ou que son parti n’est pas assez puissant pour espérer l’emporter (Villepin, Bayrou).

C’est pour ça que, structurellement, Ségolène fait le minimum sur le plan des idées. elle n’a pas le Parti. Il n’y a aucune raison que sur ce plan, elle soit plus ou moins bonne que les autres, mais ceux qui l’attaquent sont simplement les « apparatchiks » qui maîtrisent le PS.

Certains candidats, lorsqu’ils sont à la fois populaires et tiennent le parti, peuvent jouer les deux stratégies. S’ils le peuvent, ils vont toujours préférer jouer le thème de « la rencontre » car le pouvoir qui en résulte semble supérieur. Evidemment, il y a de Gaulle ou Mitterrand II, qui n’avait quasiment pas fait campagne pour sa réélection et en plus, avait demandé aux français de ne pas trop voter PS.

Sarkhozy hésite encore. Si l’UMP est relativement unie, il fera sans doute une campagne d’idées. Si, comme c’est à prévoir, c’est pire que l’Equipe de France à Tignes, avec Villepin dans le rôle de Gregory Coupet, il sera obligé de faire une campagne plus personnelle et charismatique – à gauche, on dira sans doute « démago » et à droite on dira sans doute « trash ».

Evidemment, les idées ont quand même une importance, mais tous les candidats, depuis 30 ans, cherchent simplement à exprimer les idées qui les feront élire, quelles qu’elles soient… Au final, celui qui a le plus été élu pour ses idées, Mitterrand, est aussi celui qui les a le plus bafouées…

Donc, aujourd’hui, je trouve qu’il vaut beaucoup mieux voter pour une personne, en fonction de ce qu’on pense d’elle , de ses capacités – surtout sans trop réfléchir… Le cartésianisme, c’est au fond faire confiance à son subconscient.

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