En octobre, Thierry arrive à joindre les deux blogs 23 octobre 2010
Par Thierry Klein dans : Non classé.Lu 6 604 fois | 1 commentaire
Ce blog a été transféré vers celui de ma société, Speechi, dont voici le blog
Pourquoi ?
Depuis 2005, je maintiens deux blogs, au grand enthousiasme des lecteurs les plus exigeants. (Si l’un de ces blogs vous ennuie, vous ne faîtes donc pas partie des lecteurs exigeants).
L’idée au départ était d’avoir un blog personnel et un blog professionnel pour éviter le mélange des genres.
Dans mon blog personnel, je m’autorise tout (« et souvent même, n’importe quoi ! »).
C’est dans mon blog personnel que j’ai parlé pour la première fois, il y a 4 ans, du Capital Altruiste, à une époque où je ne savais pas encore si c’était applicable à Speechi.
Alors que le blog de Speechi contient tout ce qui est de nature à intéresser nos clients, nos partenaires. Tout ce qui a un rapport avec la pédagogie, la formation, PowerPoint, l’interactivité et l’innovation. (« et aussi pas mal de n’importe quoi, Thierry ! »).
Aujourd’hui, je crains moins le mélange des genres qu’avant, parce que la mission de Speechi n’est plus seulement économique. Depuis que nous avons adopté le Capital Altruiste, la mission de Speechi est en accord total avec mes objectifs personnels.
Mes objectifs personnels sont devenus, littéralement, actionnaires de Speechi, à hauteur de 10%.
Il ne s’agit plus simplement de développer une entreprise innovante, mais de créer un nouveau modèle d’intervention que d’autres entreprises vont pouvoir suivre.
L’objectif est que dans 10 ans, il y ait autant d’entreprises « altruistes » que de projets « Open Source ». Et avec beaucoup plus d’impact sur le monde. (« Dis Thierry, tu n’as rien trouvé de plus grandiloquent ? »)
Bref, je regroupe mes deux blogs en un seul. Cela veut dire que vous trouverez de plus en plus dans Speechi Story des considérations qui n’ont rien à voir avec Speechi (sur le cinéma, la politique, la littérature, les modèles économiques, le foot, etc…). (« Eh bien, on a pas fini de se faire ch… »)
Ces articles seront dans la catégorie « perso » (pour ceux que ça intéresse ou qui veulent les éviter). Je précise qu’ils n’engagent que moi et ne traduisent pas la position officielle de Speechi, ni des collaborateurs de Speechi. Et que si je suis parfois à titre personnel excessif, peu sérieux, voire superficiel (quelle lucidité !), Speechi n’est rien de tout ça. (« Arrête d’ouvrir le parapluie, Thierry, de toutes les façons, tu sais bien que tout ce que tu fais t’engage, et engage Speechi ! »)
Les commentaires en italiques sont ceux de Raoul, un des lecteurs les plus exigeants de ce blog, que je me vois néanmoins contraint de censurer. (« Ca commence ! J’en étais sûr !)
Quand à ce dernier billet, disons qu’il est mi-personnel, mi professionnel.
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Comme l’homme traite les animaux, il traitera les humains 13 septembre 2010
Par Thierry Klein dans : Animaux,Non classé.Lu 9 128 fois | 2 commentaires
Le 8 septembre dernier, le parlement européen a approuvé la directive 86/609 qui règlemente l’utilisation des animaux à des fins scientifiques – autrement dit, la vivisection.
Il est aujourd’hui permis à un laboratoire:
- d’utiliser les chats et chiens errants
- d’utiliser une espèce en voie d’extinction et/ou capturée dans la nature (primates, grands singes)
- d’utiliser l’anhydride carbonique pour tuer l’animal (méthode extrêmement douloureuse, mais très économique)
- d’effectuer des essais sans anesthésie, y compris des essais jugés hautement douloureux
1. La position du Parlement
Il apparaît à la lecture des débats du Parlement Européen que les réactions des associations de défense des animaux (pétitions, etc…) ont été jugées « extrémistes« , « dictées par l’émotivité« , « démagogiques« : « Il y a une différence entre la dignité des animaux et celles des êtres humains… non aux contrôles excessifs qui contrarient la recherche« .
Si je résume la pensée on ne peut plus profonde des députés, ceux qui s’opposent au texte des lois s’opposent à la Science et se rendent coupables, comme des enfants, de sensiblerie.
On sent bien que face à de tels arriérés, les députés européens sont fiers d’avoir su prendre en compte l’intérêt supérieur de l’être humain…
2. Les limites a minima qui devraient être fixées à la vivisection
Il n’y a en réalité aucune justification éthique à la vivisection, ce qui veut dire qu’au minimum, seules les recherches au nom de l’intérêt supérieur de l’être humain devraient être tolérées.
Si on a l’espoir de découvrir un médicament nouveau qui va sauver des vies, on peut concevoir que des animaux soient sacrifiés (le moins possible, le plus humainement possible). Mais il est inadmissible, choquant – et profondément destructeur pour l’être humain, comme je le montrerai plus bas – que des animaux soient sacrifiés pour des besoins purement économiques (nouveau rouge à lèvre, nouvelle crème de beauté, etc…).
Or ne vous y trompez pas, 90% des animaux sacrifiés au moins le sont pour développer des produits de confort. Ils sont sacrifiés sur l’autel de la consommation toute puissante, pas sur celui de la science.
Il est presque comique de constater que l’Europe, une organisation paperassière qui s’est essentiellement signalée jusqu’à présent pour sa capacité à légiférer sur le diamètre maximal du concombre et à faire remplir des dossiers à ses administrés sur tous les sujets possibles et imaginables, accorde aux laboratoire une procédure simplifiée pour autoriser la vivisection au prétexte que « il ne faut pas nuire aux intérêts de l’industrie« .
Je préfèrerais, pour ma part, qu’on impose aux laboratoires de justifier systématiquement et publiquement de l’intérêt scientifique exceptionnel de leur recherche (et non pas d’un intérêt industriel) ainsi que des mesures prises pour tuer un minimum d’animaux de la façon la plus indolore possible.
Tout société ne respectant pas ces principes, que ce soit en Europe ou en dehors de l’Europe, devrait voir ses produits interdits sur le territoire européen.
3. Science et sensiblerie
Les députés se présentent comme des humanistes, agissant au nom de l’intérêt supérieur de l’homme et de la science. C’est exactement le contraire. 90% des recherches menées le sont dans un vulgaire but de profit et de consommation. Pour les 10% qui restent, on gagnerait évidemment à utiliser, autant que faire se peut, c’est à dire dans plus de la moitié des cas, des méthodes substitutives.
Car la souffrance de l’animal est consubstantielle de celle de l’être humain.
Votre intuition qui vous dit que cette souffrance est analogue à la votre, que cette souffrance est une horreur a une réalité scientifique bien supérieure à la position soi-disant « humaniste » des parlementaires européens.
Même les grands expérimentateurs animaliers, à commencer par Pavlov dont la plupart des scientifiques actuels croient s’inspirer parce qu’ils ne l’ont pas lu, ont cherché à économiser la vie de leurs animaux. Pavlov était malade des souffrances infligées à ses chiens et son principal ouvrage sur le réflexe conditionné leur est dédié.
4. Défendre les animaux : un acquis culturel
Les phrases ci-dessous sont de Romain Gary:
« En vérité, voir dans les animaux autre chose que du matériel de laboratoire est un acquis culturel, tout comme la beauté, et un tel concept est indissociable des sentiments.
Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste. Essayons les sentiments et les émotions, pour changer. »
5 . Comme l’homme traite les animaux, il traitera les humains
Les phrases ci-dessous sont de Jane Goodall.
Prenez les premières chaînes de montage des usines Ford, elles ont été copiées sur le modèle des abattoirs. Ce n’est pas par hasard.” parcelliser les opérations d’écorchage concentrait les employés sur une activité mécanique – qui leur évitait toute réflexion. On n’abattait plus des bêtes, on abattait un travail. Sans état d’âme. En appliquant ces méthodes aux humains, Henri Ford a inauguré les “temps modernes” décrits par Chaplin. L’ère industrielle qui a déshumanisé le travail – et le travailleur.
Dès que nous ne considérons plus les humains comme tels, nous les traitons, dit-on, comme des animaux . Or, traiter sans aucune compassion les animaux, les considérer comme des objets industriels et plus comme des espèces souffrantes, est déjà une cruauté indéfendable.
Outre qu’elle y perd toute notion de respect de soi et de dignité, l’espèce humaine est en train de mourir de cette capacité à mettre toute émotion de côté pour agir de façon dite “rationnelle” ou “matérialiste”. Les génocides du XXème siècle, le réchauffement climatique, le massacre des phoques n’ont pas d’autre cause.
Le Roi Salomon suppliait l’Eternel de lui donner « un coeur intelligent ». La lutte de l’Homme contre le Matérialisme (où l’Homme joue sa survie en tant qu’espèce), c’est la lutte du coeur intelligent contre la raison sans coeur – qui n’a que l’apparence de la Raison.
Essayons les sentiments, pour changer.
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La Marseillaise, l’équipe de France, la liberté 1 juillet 2010
Par Thierry Klein dans : Politique,Sport.Lu 3 675 fois | ajouter un commentaire
J’adore quand ils la chantent, mais je me battrai pour qu’ils puissent ne pas la chanter.
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Et le dindon de la farce est… le football professionnel ! 24 juin 2010
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 4 565 fois | ajouter un commentaire
Tout le monde (1) a l’impression que le pouvoir, à la FFF, vient de passer du foot amateur au foot professionnel.
La réalité, c’est que la FFF est en train de passer sous le contrôle du pouvoir politique (elle sera suivie, à court terme, par l’ensemble des fédérations sportives).
Comme il est incapable de prendre le pouvoir seul, le foot professionnel s’est appuyé sur le pouvoir politique et ne se rend pas compte que les politiques ont bien l’intention d’y rester, comme on dit (un peu comme les royaumes qui appelaient Rome à la rescousse se rendaient compte, un peu tard, qu’il aurait sans doute été plus avantageux de régler leurs problèmes eux-mêmes).
Jusqu’aux années 90, seules les dictatures (d’Hitler à l’URSS) et les pouvoirs politiques des pays du tiers-monde (il y a évidemment un fort recouvrement entre les deux) étaient réellement impliquées dans la direction des affaires sportives, le sport étant un élément important de leur propagande : la seule réussite affichable de pays dont le système politique est une faillite.
Les hommes politiques des démocraties occidentales cherchaient évidemment à faire un peu de récupération (Chirac, 98) ou de stimulation (De Gaulle, 68), mais les fédérations restaient relativement indépendantes du pouvoir politique.
Les politiques, les citoyens, avaient conscience qu’en démocratie, l’utilisation politique du sport est a priori populiste (au sens du « circenses » latin, du Real Madrid historique ou du Tapie marseillais).
Ce verrou est en train de sauter (comme a sauté le verrou du pari sportif), tout naturellement, en France et il ne faut pas y voir que du machiavélisme politique ou des manœuvres de Sarkozy.
Les raisons qui font que la politique rentre dans le sport dépassent en effet largement le pouvoir politique lui-même et reflètent plutôt, comme dirait Marx, l’évolution des rapports de production.
Avec la télévision, le public des stades est passé de quelques milliers à plusieurs milliards de spectateurs, qui rétribuent les acteurs de façon indirecte, sous forme de publicité. (Une étape clé dans ce processus a été l’arrêt Bosman, qui, sous le couvert d’un principe pseudo-philosophique de « libre circulation des travailleurs » conduit au développement inéluctable d’un football business mondialisé).
Simultanément, les citoyens (conscients des dangers civiques du pari sportif, du danger démocratique de l’utilisation populiste du sport) se sont transformés en consommateurs (sous l’influence de la publicité, qui dont le sport est devenu l’un des outils majeurs).
Sans l’utilisation de l’image du sport, aucune entreprise ne peut sans doute devenir réellement mondiale. (Quel moyen international de communication une société comme Coca-Cola peut-elle utiliser, à part la Coupe du Monde ou les JO ?).
Les intérêts économiques sont devenus majeurs. Le Politique doit suivre – et diriger – l’Economique.
Ajout 27/06/2010: La Fédération Internationale, qui a vécu ça 1000 fois avec les dictatures, voit bien ce qui est en jeu et a réagi. Mais son but est avant tout de maintenir en l’état sa relation avec les nations, pas de sauver la gouvernance du foot français.
(1) A commencer par le monde du foot professionnel lui-même. Ecoutez simplement Larqué ou Courbis sur RMC, pour vous en rendre compte.
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Prolongez Domenech, mais stoppez Mahut. 23 juin 2010
Par Thierry Klein dans : Humeur,Pour rire ....Lu 5 126 fois | ajouter un commentaire
Je veux bien qu’on garde Ribery, Gallas, Evra et même, tiens, qu’on prolonge Domenech pour 5 ans de plus, mais par pitié, par pitié !, faites en sorte que Nicolas Mahut arrête de jouer au tennis.
C’est insupportable ! Il vient de jouer un des matches les plus longs en qualifs de Wimbledon (26-24 au 5ème set) et là il en est à 54-54 59-58 contre Isner, 5ème set en cours, tous records du monde battus (durée du match, nombre de jeux, nombre d’aces – ce record a été pulvérisé par les 2 joueurs – et ennui total cumulé compte non tenu des variations saisonnières) après 2 jours d’une confrontation que je n’ose qualifier du terme combat tellement ça devient ridicule !
Savez-vous qu’un match de tennis, ça peut ne jamais finir ? Heureusement, tout ça se passe sur le court 18, le plus petit, le plus isolé de Wimbledon, là ou presque personne ne va jamais (ça pourrait devenir dangereux si ça s’éternise encore, on va finir par ramasser des squelettes).
Mahut est le chaînon manquant entre le 13h de Pernaud et « Très Chasse, très pêche ». Ca devient trop facile, pour TF1, de concevoir sa grille télé.
Quand ce match a commencé, la France pouvait encore gagner la Coupe du Monde. Quand il se terminera, Escalettes aura sans doute été mis sur la touche. Il faut que ça cesse. Ces français ne respectent vraiment plus rien !
(Sur le tableau d’affichage du site de Wimbledon, ils demandent de rajouter +50 au score du match car il est devenu impossible de l’afficher !)
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Pas fini ! 18 juin 2010
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 4 243 fois | 1 commentaire
S’il y a bien un symptôme de la déliquescence psychologique et morale ambiante, c’est la croyance absolue que semble avoir tout le monde, presse comprise, que Mexique et Uruguay vont s’entendre pour faire match nul.
Sans doute, l’équipe de France, placée dans la même situation, aurait-elle raisonné ainsi – en masquant l’escroquerie derrière la langue de bois habituelle.
La réalité, c’est qu’il y a plus d’une chance sur deux pour que Mexique – Uruguay ne se solde pas par un nul. Et donc que l’Equipe de France se qualifie si elle est capable de battre l’Afrique du Sud avec un écart suffisant – ce qui me paraît nettement plus problématique.
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Dernière minute: Estelle épouse Raymond 17 juin 2010
Par Thierry Klein dans : Non classé.Lu 3 668 fois | ajouter un commentaire
(22h15)
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Au-delà de cette limite, le service public n’est plus valable 9 juin 2010
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 5 342 fois | 3 commentaires
Il n’existe que deux activités où l’on perd de façon certaine : l’emprunt (puisqu’on devra rembourser toujours plus que ce qu’on a emprunté) et le jeu (si on joue suffisamment longtemps, on est statistiquement certain de perdre).
Dans un grand nombre de pays, ces deux activités sont donc interdites ou très sévèrement règlementées, avec une tolérance plus grande, en général, pour l’activité de prêt car celle-ci peut se révéler, sous certains aspects, utile à la société.
Mais plus le jeu d’argent prend d’importance, plus il est significatif d’une dégradation morale de la société. La plupart des joueurs ne jouent que parce qu’il y a un décalage entre leur perception du gain potentiel et l’espérance réelle, mathématique, de gain. Ce décalage est entretenu à grand frais par différentes méthodes (le marketing, l’environnement du casino, la publicité, etc…).
Un état qui se préoccupe de l’intérêt réel de ses citoyens, va interdire ou encadrer strictement les entreprises liées au jeu de hasard et le monopole de la Française des Jeux pouvait à l’origine se justifier de 2 façons.
1. En respectant mieux qu’une entreprise privée l’intérêt de ses consommateurs (les joueurs), la FdJ avait une mission morale (ne pas développer le goût du jeu outre mesure).
Bruxelles a montré que cette mission morale n’existait pas et que le comportement de la FdJ était devenu identique à celui d’une entreprise de jeu traditionnelle.
2. Le retour à l’état, vue comme une organisation garante de l’intérêt général, des gains (somme des petites ou grandes dépravations individuelles) permettait aussi, dans une certaine mesure de tolérer l’exercice du jeu lui-même en le contrôlant et en tirant parti dans un objectif de gain public, au moins au sens économique du terme.
Il est tout à fait remarquable, et significatif de l’esprit du temps, que cet argument n’ait même été invoqué par la France à Bruxelles.
Comment se finit donc le service public ?
Après une période plus ou moins longue, l’entreprise devient aussi avide vis-à-vis de ses propres clients qu’une entreprise classique (mais évidemment, la situation de monopole lui permet d’être encore plus avide, comme cela a été le cas pour la FdJ, comme cela est aujourd’hui le cas pour la SNCF).
Ce qui s’ensuit (fin du monopole, privatisation) n’est alors qu’un épiphénomène: l’esprit public a disparu depuis bien longtemps.
L’état peut aussi vouloir éduquer les citoyens. Dans les années 50, Pierre Mendès-France avait eu l’idée de bloquer un pourcentage des sommes jouées sur un carnet d’épargne, pour que tout joueur puisse voir, quelques années plus tard, le décalage entre les revenus de l’épargne et du jeu.
On comparera cette position au vote qui vient de légaliser les paris privés, en urgence, trois jours avant la Coupe du Monde, évidemment sous l’influence de multiples lobbies. Où est l’intérêt général dans tout ça ?
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Domenech sauvagement assassiné ! (Le Monde du 27 mai 2010) 12 mai 2010
Par Thierry Klein dans : Humeur,Pour rire ...,Sport.Lu 4 748 fois | 1 commentaire
Ce matin, à 9h30, Mickael Landreau et Djibril Cissé ont sauvagement assassiné Raymond Domenech en le frappant de façon répétée à la tête à l’aide de ballons de football surgonflés.
Tout était calme à Clairefontaine lorsque l’entraîneur de l’équipe de France s’est approché des deux joueurs à l’entraînement muni de deux tickets. Un ronflement d’hélicoptère en vol aurait déclenché la colère immédiate de Djibril Cissé qui s’est précipité vers Raymond Domenech en hurlant « Tes tickets de retour, tu vas voir où on va te les fourrer ».
Au total, Raymond Domenech aurait reçu 14 654 coups de ballons, dont 6 212 dégagements de gardien, 7 423 frappes de mule, et 3 pointards d’origine inconnue.
Au moment où la police est arrivée sur les lieux, le gardien de but remplaçant des bleus, Mickael Landreau, continuait, de façon compulsive, à dégager ballon après ballon directement dans la tête du sélectionneur. Trois policiers n’ont pu dégager la victime qu’après de multiples efforts – et en menaçant Mickael Landreau d’un carton rouge.
« Les tickets étaient pourtant simplement une invitation à une soirée festive que j’organise à Disneyland en l’honneur des joueurs et de leurs épouses », nous a déclaré Mme Z.D. qui a assisté à l’ensemble de la scène à partir de la résidence des joueurs.
La Fédération nous précise en effet que la liste finale de 23 joueurs déposée il y a quelques heures auprès de la FIFA comprend bien les noms de Mickael Landreau et de Djibril Cissé. Elle ne peut plus être modifiée.
Mme Rama Yade, Secrétaire d’Etat chargée des Sports, a déploré la perte du sélectionneur tout en déclarant « comprendre, mais non pas excuser l’attitude des joueurs, qui doivent maintenant se concentrer sur leur objectif: gagner et faire briller les couleurs de notre pays. Dans cet esprit, toutes les procédures judiciaires sont évidemment suspendues jusqu’à la fin de la Coupe du Monde ».
Le gouvernement s’est réuni d’urgence sous la présidence de Nicolas Sarkozy et une loi empêchant le survol de Clairefontaine par les hélicoptères sera votée dès septembre, juste après la coupe du Monde.
(Source: AFP)
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Qu’a-t-il manqué au Grenelle de l’environnement ? Un zeste de Capital Altruiste 9 mai 2010
Par Thierry Klein dans : Economie,Entreprise altruiste.Lu 4 313 fois | ajouter un commentaire
La mort du Grenelle
Il y a 18 mois, il y avait un consensus général autour du Grenelle de l’environnement. Ce consensus était démocratique. Il était démocratique ! C’était un engagement, peut-être même une conviction, du candidat Sarkozy – qui en l’occurrence ratissait bien au-delà de son propre camp.
Investir pour la création d’une industrie verte est évidemment la voie à suivre, pour la France en tant que puissance économique, pour l’être humain en tant qu’espèce. Il n’y a aucun secteur ou l’investissement lié au grand emprunt ne peut être plus rentable pour l’avenir (les fonds dépensés par la France dans le numérique et l’éducation le seront en pure perte, comme d’habitude).
De tout ça, il ne reste rien, ou presque 18 mois plus tard. Que s’est-il passé ?
Le Grenelle attaquait directement les intérêts à court terme de certains secteurs (chimie, nucléaire, transport…).
Le rôle du lobbying
Des entreprises se sont organisées en lobbies, avec des moyens importants et ont fait la promotion de leurs intérêts tous azimuts. On a attaqué le Grenelle au nom de la sauvegarde des emplois, de l’intérêt du consommateur, de la rationalité économique, etc…
Le pouvoir politique, et en particulier le pouvoir législatif –députés et sénateurs – a reculé.
On peut dénoncer le cynisme des entreprises, le côté velléitaire des élus, mais le lobbying est une pratique légale. Qu’auriez-vous fait si vous étiez à la tête d’une grande entreprise de chimie ? Ou si vous aviez une entreprise de chimie installée dans votre circonscription, qui emploie vos électeurs, finance votre campagne, etc. ? Très probablement la même chose.
Lobbying et démocratie
Non seulement le lobbying est une pratique légale, mais il est aussi indissociable des démocraties modernes. Si on ne donne pas des voies d’influence officielles au pouvoir économique, il cherche des voies occultes, beaucoup plus nuisibles à la démocratie et à la liberté. Lobbying n’est pas corruption (sinon parfois corruption intellectuelle).
Imaginez un pays où la presse serait libre, mais où il faudrait investir 100 millions d’euros pour créer un journal. La presse jouerait-t-elle son rôle démocratique ? Bien sûr que non ! Faudrait-il la supprimer pour autant ? Non plus, car le remède serait pire que le mal. L’équilibre démocratique serait rétabli dès lors que des groupements de citoyens partisans peuvent facilement se créer pour rassembler ces sommes.
(L’équilibre démocratique : la confrontation des opinions partisanes. Le déficit démocratique actuel : la prise de contrôle totale du champ du lobbying par un seule cause : celle du pouvoir économique.)
Ce qui est réellement inadmissible, ce n’est donc pas le lobbying lui-même, mais l’absence de « contre lobbying ». Ce que les entreprises ont fait (et elles étaient en droit de tenter de protéger leurs intérêts), les ONG qui sont « en face » ne peuvent pas le faire par manque de moyens économiques. L’Economique dispose d’un moyen d’influence extrêmement puissant, que l’Intérêt Général n’a pas (2).
Temps médiatique et temps législatif
Les ONG présentes au Grenelle peuvent bien, durant quelques semaines, être présentes au Grenelle ou peser le temps d’une élection, d’une émission de télé – ce que j’appelle le temps médiatique. Seuls les intérêts économiques peuvent aujourd’hui peser efficacement sur la procédure législative elle-même. Cette procédure est par nature longue (plusieurs années) et l’influencer est un processus coûteux (cela veut dire effectuer un travail de fond auprès de quelques centaines d’élus et de fonctionnaires).
Il s’est passé exactement la même chose aux USA pour la réforme de la santé (j’en ai parlé dans un précédent billet) et tout ça se répète pour la réforme financière. Les réformes à faire sont évidentes mais les décisions finales sont largement vidées de leur contenu sous l’influence du lobbying – et surtout, en l’absence de « contre lobbying » efficace, car actuellement le lobbying n’est accessible, pour des raisons de coût, qu’aux entreprises (1).
Comment le Capital Altruiste peut-il corriger cette situation ?
Si un grand nombre d’entreprises adoptent le Capital altruiste, s’il devient un vrai courant économique, alors les moyens des ONG seront automatiquement indexés sur la valeur du capital des entreprises. Ce qui veut dire que le « contre lobbying » devient une dépense accessible aux organisations d’intérêt général.
On résout le déficit démocratique non pas en restreignant le lobbying, mais en l’ouvrant à tous.
ONG, associations: vous pèserez sur le cours du monde en utilisant la même tactique que les entreprises, non pas en essayant d’interdire aux entreprises de les mener.
(1) On parle de dépenses de quelques millions de dollars aux USA dans le cas de la réforme de la santé (aux USA, les données sont publiques). En France, quelques centaines de milliers d’euros auraient inversé le cours législatif. Aucune association ou ONG française ne peut aujourd’hui consacrer de telles sommes pour ce type de dépenses.
(2) Sur l’augmentation des dépenses de lobbying aux USA et le contrôle ainsi exercé par les entreprises sur le Législatif, voir aussi l’excellent livre « de l’intérieur du sérail » de Bob Reich: Supercapitalisme.
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